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LES VRAIS PRINCIPES

DE

L'ÉGLISE GALLICANE,

SUR

Le Gouvernement ecclésiastique; la Papauté; les
Libertés gallicanes; la promotion des Évêques;
les trois Concordats, et les Appels comme d'abus.

SUIVIS

DE RÉFLEXIONS SUR UN ÉCRIT DE M. FIÉVÉE. ·

PAR M. L'ABBÉ FRAYSSINOUS,

PRÉDICATEUR ORDINAIRE DU ROI.

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De l'Imprimerie d'ADRIEN LE CLERE, Imprimeur de N. S. P. le Pape
et de l'Archevêché, quai des Augustins, no. 35.

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BX 1328 1F85

LES VRAIS PRINCIPES

DE

L'ÉGLISE GALLICANE.

LE Concordat de 1817 a été combattu par des écrits dans lesquels on chercheroit en vain cette précision d'idées, cette netteté de langage qu'on aimeroit à trouver dans les controverses, et cette modération, cette sage retenue qui s'allie si bien avec l'amour sincère de la vérité. Ce n'est point avec des prétentions hautaines, des expressions chagrines, des notions vagues et confuses, des citations sans discernement, et des plaintes sans mesure, qu'on peut espérer d'éclaircir les matières et de pacifier les esprits. Ne seroit-il pas possible de s'expliquer pour s'entendre, et de s'entendre pour faire cesser des divisions funestes et en prévenir de nouvelles? Distinguer le dogme qui est invariable, de la discipline qui ne l'est pas; allier la pureté des principes avec de sages tempéramens; rapprocher les esprits, non par de lâches concessions, mais par des explications légitimes; fixer ainsi les idées, et tracer des rè

gles qui puissent diriger les vrais catholiques; tel est le but que nous nous proposons.

Ce n'est point ici un ouvrage d'érudition, mais de principes. Les citations, il est vrai, n'y seront pas épargnées, parce que dans la religion il s'agit de conserver et non d'inventer; mais presque toujours elles seront puisées dans des auteurs françois, que chacun peut consulter aisément. Ainsi nous ne dirons rien qui ne soit appuyé par tout ce qu'il y a de plus accrédité parmi nous. Les personnes qui sont étrangères aux matières ecclésiastiques, trouveront dans cet écrit des choses neuves pour elles: indocti discant; et celles qui en sont instruites, y trouveront peut-être un mémorial commode de leurs propres connoissances: et ament meminisse periti. Nous souhaitons que les chapitres de ce livre soient lus dans le même ordre qu'ils s'y trouvent placés. C'est delà que dépend pour le lecteur, du moins en partie, la lumière de la conviction.

Du Gouvernement Ecclésiastique..

L'ÉGLISE chrétienne est sortie des mains de son divin auteur, revêtue de tous les pouvoirs

dont elle avoit besoin pour s'étendre et se perpétuer sur la terre. Destinée dans l'origine à traverser trois siècles de persécution, à se propager successivement au milieu de peuples soumis à des princes païens, à se maintenir sous la domination de puissances hétérodoxes, ses ennemies; que seroit-elle devenue, si elle n'avoit porté dans son sein les principes de son existence et de sa durée? Ce n'est pas aux puissances de la terre, c'est aux apôtres et à leurs successeurs que JésusChrist a dit (1): Allez, enseignez les nations ; je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consomma¬ tion des siècles. Ce ne sont pas les magistrats, ce sont les évêques qui sont établis pour gouverner l'Eglise de Dieu (2).

Que si l'on veut savoir avec précision jusqu'où s'étend la puissance ecclésiastique, on n'a qu'à se transporter à ces premiers âges, où, abandonnée à elle-même, persécutée, loin d'être protégée par les Empereurs romains, l'Eglise n'existoit que par ses propres forces, et ne déployoit que les seuls pouvoirs qu'elle avoit reçus de Jésus-Christ: or à cette époque, la plus glo

(1) S. Matth. xxvIII, 20. (2) Act. des Apôt. xx, 28.

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