Et les fleurs des genêts nous font un diadème; Ah! de ces jours lointains, si lointains et si doux! Et de la blonde enfant qui dort au cimetière, Genêts de mon pays, vous en souvenez-vous? PAUL DÉROULÈDE LE BON GÎTE BONNE vieille, que fais-tu là? Il fait assez chaud sans cela; Mais elle, qui ne veut m'entendre, 'Chauffe-toi, soldat, chauffe-toi!" Bonne vieille, je n'ai pas faim. Mais elle, qui n'en veut rien faire, "Refais-toi, soldat, refais-toi!" Bonne vieille, pour qui ces draps? Mais elle qui n'en veut démordre, 'Couche-toi, soldat, couche-toi !" Le jour vient, le départ aussi.— Allons! adieu . . . Mais qu'est ceci ? Mon sac est plus lourd que la veille. . . . Ah! bonne hôtesse, ah! chère vieille, Pourquoi tant me gâter, pourquoi ? Et la bonne vieille de dire, "J'ai mon gars soldat comme toi!" GEORGES BOUTELLEAU LE COLIBRI 'AI vu passer aux pays froids J'AL L'oiseau des îles merveilleuses, Il allait frôlant les yeuses Et les sapins mornes des bois. Je lui dis: "Tes plages sont belles, DEUX LES DEUX OMBRES EUX ombres cheminaient dans une étroite allée, Sous le pâle couchant d'un jour mourant d'été: L'une avait sur la lèvre un sourire enchanté; L'autre était languissante et de crêpes voilée. Elles allaient sans but, distraites du chemin, LOUIS TIERCELIN LE PETIT ENFANT IL jouait, le petit enfant Aux blanches mains, aux lèvres roses; Ignorant nos soucis moroses, Il jouait, le petit enfant. Joyeux, candide et triomphant, Sur le tapis couvert de roses, Il jouait, le petit enfant Aux blanches mains, aux lèvres roses. Il dormait, le petit enfant, Dans son berceau de mousseline. Il vivait, le petit enfant, De beaux rêves que Dieu défend. Heureux et rose à faire envie. Il est mort, le petit enfant ; GUY DE MAUPASSANT DÉCOUVERTE 'ÉTAIS enfant. J'aimais les grands combats, J'ÉTA Les chevaliers et leur pesante armure, Et tous les preux qui tombèrent là-bas L'Anglais Richard faisait battre mon cœur; D'une Beauté je prenais les couleurs. Je possédais au vent libre des cieux Un banc de mousse où s'élevait mon trône. Je méprisais les rois ambitieux, De rameaux verts j'avais fait ma couronne. J'étais heureux et ravi. Mais un jour J'offris mon cœur, mon royaume et ma cour, Elle s'assit sous les marronniers verts; Pourquoi laisser mon rêve et ma gaîté L'OISELEUR L'OISELEUR Amour se promène Lorsque les coteaux sont fleuris, |