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de l'autorité, pour travailler les autres provinces. » Dès que l'armée piémontaise aurait passé le Tésin, Milan, Brescia, les vallées et les campagnes devaient se lever à ce signe, s'emparer des caisses et des places fortes, entre autres Peschiera et la citadelle d'Anfo 1. Le vice-roi avait eu si grand'peur, qu'on l'avait vu déménager ses meubles et vendre sa vaisselle. Mais la rapidité des événements, le défaut d'accord, l'hésitation des chefs du mouvement, les craintes que Turin avait eues, dans le premier moment, de perdre son rang de capitale, firent que la Lombardie ne bougea pas; il ne lui resta plus qu'à subir ce martyre sur lequel Pellico a fait verser tant de larmes. Alors commencèrent ces procès où l'accusé se trouva livré à l'arbitraire d'un juge spécial, sans défenseur, sans qu'on lui mît sous les yeux ni les interrogatoires ni les dépositions des témoins. D'un interrogatoire à l'autre, il restait des mois entiers dans la solitude d'un cachot. Parfois il arrivait que l'un de ces juges, qui avaient pour chef Salvotti, prenait le masque de la bienveillance, et disait à l'accusé : «< Voyez, votre sort est dans mes mains. Ici nous ne sommes pas dans un pays où la publicité compromet tout. Avouez ce que du reste nous savons déjà, et l'empereur vous fera grâce. Si vous vous obstinez à nier, il dépend de moi de vous perdre, de vous déshonorer, de dire que vous avez tout révélé, que vous avez trahi vos compagnons, et de tourner contre vous cette opinion publique qui vous tient tant au cœur. »

Beaucoup ne purent résister à de pareils artifices, et, soit gé. nérosité, soit en vue de disculper leurs amis, soit pour repousser une accusation, ils se laissèrent aller à de petites concessions qui en amenèrent d'autres; et on put recueillir assez de révéla

Ce sont les expressions de l'écrit intitulé la simple Vérité, opposée aux mensonges de E. Misley dans son libelle: L'Italie sous la domination autrichienne, p. 30. Ce livre, écrit par le fameux juge Zajotti, affirme qu'au lieu de huit mille personnes arrêtées, il n'y en eut que soixante-quatorze. La sentence du 21 janvier 1824 donne comme chef le comte Frédéric Confalonieri, qui resta prisonnier au Spielberg jusqu'en 1837, en sortit à la mort de François Ier, et vécut jusqu'en décembre 1846. A ces faits, outre Pellico, nous renvoyons aux ouvrages de Maroncelli, de Frigani, d'Andryane, de Parravicini, et autres. (C. C.)

tions pour condamner beaucoup de patriotes au martyre trop fameux du Spielberg. Un seul fut déclaré innocent, d'autres renvoyés pour défaut de preuves, ce qui les jeta dans la plus déplorable position; car, tandis que le pouvoir continuait de les tracasser pour justifier les poursuites dont ils avaient été l'objet, le public (trop souvent complice de ses maîtres) leur fit un crime de ce qu'ils avaient été absous; il accueillait les sinistres insinuations que la police répandait sur leur compte ; et il finit par voir des ennemis dans ceux que le gouvernement autrichien poursuivait de ses colères.

Les États pontificaux étaient aussi travaillés par les sociétés secrètes. Quand le gouvernement eut repris de la force, il fit beaucoup d'arrestations. On mit en prévention quatre cents personnes, dont un certain nombre furent condamnées à la peine capitale, qui fut commuée toutefois en réclusion. Mais l'échafaud fut dressé à Modène. A Florence, le grand-duc ne crut pas nécessaire d'y avoir recours, parce qu'il n'avait pas eu peur. Indépendamment de ces misères, et des exils et des longues suspicions, les libéraux firent les affaires de l'Autriche, qui vit son vœu s'accomplir; car elle put étendre sa surveillance et presque sa domination sur toute l'Italie, où elle mit obstacle à tous mouvements comme à tout progrès, au moyen d'une armée d'occupation'.

A la nouvelle de ce prompt succès, les souverains alliés déclarèrent « qu'il fallait bien moins l'attribuer à des hommes qui avaient fait mauvaise contenance au jour du combat, qu'à la terreur dont la Providence avait frappé les consciences criminelles; » et, protestant de leur justice, de leur désintéressement, ils annoncèrent à l'Europe qu'ils avaient occupé Naples et le Piémont, «< ce qu'ils présentaient comme une garantie contre les tentatives des perturbateurs. » Ils informèrent leurs ambassadeurs près de toutes les cours, que « le principe et l'objet de leur politique était de défendre ce qui avait été légalement institué, contre les efforts d'une faction qui prétendait tout ré

L'occupation autrichienne coûta au royaume de Naples soixantedouze millions de ducats.

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Tous les regards de l'Europe s'étaient done reportés sur v* pays, qui promettait de renouveler les efforts de country er de perseverance qui sont comme le temperament de ce peuple, mais les passions s'y réveillaient aussi, et la discorde était à leur

1 Déclaration au nom des cours d'Autriche, de Prusse et de Name à la clôture du congrès de Laybach; Circwiaire aw* MINANDYAN WAN trois cours. Pour les actes officiels, voyez Lesur, Annware. Totes aussi Capefigue, Diplomates européens, p. 41 et 42. Il demontre que la France s'opposa à l'occupation du Piemont, « car la France ne pourrait souffrir les Autrichiens sur les Alpes. Tous ces actes de cabinet, toutes ces proclamations qui suivent la tenue d'un congrès, étaient specialement l'œuvre de M. de Metternich. » Chateaubriand, dans son Congres de Vérone, fait l'éloge du cardinal Spina, qui, en qualité de chef de la légation pontificale, s'opposait à l'invasion autrichienne, (C. C.)

suite. La cause de la liberté y était moins compromise par les descamisados que par les serviles, et on y commettait plus d'attentats, le crucifix au poing et le cantique à la bouche, qu'au chant de la Tragala. En ouvrant les cortès de 1821, le roi prononça un discours très-différent de celui qui avait été concerté avec ses ministres : il y énumérait les outrages qu'il avait reçus; puis, sortant brusquement, il congédia son ministère et forma un autre conseil. Une pareille rupture vint rendre courage aux ennemis de la constitution comme à ceux du roi; car elle encourageait les uns à l'absolutisme, les autres à la licence. Les premiers dominaient dans l'Andalousie et dans l'Estramadure. Le curé Mérino, dans la Castille, la société des Martelli à Madrid, promenaient la terreur dans les campagnes, et s'y faisaient les agents d'une justice arbitraire; d'autres sociétés secrètes bravaient de même l'autorité, notamment celle des Communeros, qui avaient dans chaque village le tour, dans chaque province la merindad; et l'exercice immédiat de la souveraineté populaire remplaça le pouvoir représentatif.

Morillo, de retour d'Amérique, mit ses efforts à défendre ce fantôme de gouvernement. A ce moment la fièvre jaune dévastait la Catalogne, l'Andalousie, l'Aragon. On avait enlevé le commandement de cette dernière province à Riego, sans rendre publiques les preuves d'une conjuration dont on le disait le chef. Il en résulta que Cadix et Séville refusèrent obéissance au roi, qui se vit alors obligé de rappeler les cortès. A peine réunie, l'assemblée prit à tâche de réglémenter la presse, le droit de réunion, et de refréner la démagogie. Le portefeuille des affaires étrangères fut donné à Martinez de la Rosa (février 1822)1, ministre modéré, qui retarda la chute du pouvoir constitutionnel, et le tint quelque temps suspendu sur l'abîme qu'il ne pouvait fermer. L'énergie des exaltados s'accrut de la faiblesse de leurs adversaires : Riego devint le chef, et Mina le héros de ce parti. Ce qu'on trouve de caractéristique dans cette époque de fermen

Le ministère se trouva ainsi, à la même époque, confié dans trois grands États à trois littérateurs, Martinez de la Rosa, Chateaubriand, et Canning.

tation, c'est un mélange tout particulier d'anciennes idées nationales et d'emprunts faits à la convention française. On eût pu se croire au temps de Torquemada, quand les attentats contre la religion furent assimilés à ceux contre la constitution; on eût pu se croire aux jours de la terreur, lorsqu'il fut décrété que les accusés seraient traduits devant un conseil de guerre, jugés dans les six jours, et exécutés, sans appel ni grâce, dans les quarante-huit heures ; quand Mina détruisait tout un village, et qu'il y inscrivait : « Peuples, apprenez à ne pas donner asile aux ennemis de la patrie! » C'est ainsi qu'on allait du despostisme à l'anarchie, avec un peuple sanguinaire, un roi avili qui courbait la tête sous les outrages d'une démagogie sans frein.

Enfin la guerre civile éclata, et le gouvernement donna la main aux royalistes, dont une bande avait pour chef Quesada. Une autre, commandée par le Trappiste, qui marcha à sa tête le crucifix à la main, s'en alla prendre la Seu-d'Urgel ( 22 juin 1822), et les cris de Vive le roi absolu! rendirent la joie à Ferdinand; mais il n'eut ni le courage de vaincre, ni la fermeté qui se résigne à la défaite. Dans Madrid même, les deux partis en vinrent aux mains: Morillo défendait l'ordre, Riego (7 juillet) la révolution; et Ferdinand n'avait plus que le titre de roi. Un gouvernement royaliste, qui siégeait à la Seu-d'Urgel, accomplissait, d'un autre côté, une contre-révolution, et entreprenait de gouverner « pendant la captivité de Ferdinand VII; » mais les membres de cette junte, bientôt expulsés par Mina (septembre), se réfugièrent en France.

Au milieu de tous ces revirements, les souverains alliés se décidèrent à tenir un nouveau congrès à Vérone, où se réunirent tous les rois de l'Europe et les diplomates en renom. Cinq questions y furent traitées : la traite des nègres, la piraterie dans les mers d'Amérique, le débat entre la Russie et la Porte, l'organisation de l'Italie, la révolution d'Espagne; d'autres questions particulières s'y rattachaient : la navigation du Rhin, l'insurrection de la Grèce, les prétentions de la régence d'Urgel, qui se présentait au congres comme pétitionnaire.

L'abolition de la traite intéressait vivement l'Angleterre ; mais comme son but semblait être de substituer à tous les autres

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