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Cela s'appliquait à ce que Danican lui avait dit quelques momens avant, que M. Hammon ne voyait plus que par les yeux de Fauche-Borel, et n'agissait plus que par ses conseils.

Danican vint une fois à Hambourg, mais les gendarmes le manquèrent, pour arrêter un Français qu'ils prirent pour lui. Il repartit pour l'Angleterre le 29 juillet. Je ne sais pourquoi il ne se rendit pas auprès du roi de Suède, comme il l'avait annoncé d'abord. Dans son zèle ardent contre Monsieur Bonaparte, le roi de Suède faisait publier tous les rapports qu'il avait avec les Bourbons. J'ai lu, dans un bulletin daté de Stralsund: « Le colonel comte de Blacas, qui est

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envoyé avec une mission particulière du roi

« Louis XVIII, est arrivé ici de Mittau, et a eu aujourd'hui une audience avec sa majesté.

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Je n'ai pas voulu séparer les unes des autres, les différentes circonstances relatives à quelques émigrés nouvellement débarqués. Il en était parmi eux, un autre qui, par le rôle qu'il avait joué au commencement de la révolution, était d'un autre poids que le baron d'Imbert et Danican. Il en a été souvent question dans mes mémoires; il s'agit de Dumouriez. Ce général, comme on l'a vu, avait long-temps commandé en

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chef une guerre de brochures à outrance contre le gouvernement français. Il s'était enfin décidé à reprendre ses premières armes. Un de mesagens, à Londres, m'annonça qu'après beaucoup de tergiversations, Dumouriez venait d'accepter le commandement des troupes suédoises destinées à être débarquées à Stralsund, et auxquelles devait se joindre la légion hanôvrienne qui était en mer. Mais pendant toutes ces hésitations, Napoléon qui n'hésitait pas, s'avançait à pas de géant, mais non sans de grandes difficultés, sur les confins de la Russie, tandis que ses habiles lieutenans faisaient, au pas de charge, la conquête des provinces du nord de la Prusse, sur une ligne d'opérations immenses.

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L'on a imprimé que Dumouriez n'avait pas quitté l'Angleterre depuis 1804 : ce qu'on a lu de lui avant cette époque de 1807 prouve le contraire.

CHAPITRE XXI.

Dépêche de M. de Talleyrand.-Publication de la relation de la bataille d'Eylau demandée par l'empereur. que m'adresse le duc régnant de Weimar.

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Lettre Chevaux

réclamés et rendus. Apogée de la gloire de Napoléon.

Choses connues de tout le monde.

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route de Dantzick. Le prince de Wittgenstein.
Grande place dans mes souvenirs. Nouvelles de
Londres rapportées par le prince de Wittgenstein.
Réciprocité de confiance.
Tilsitt et laconisme.

gleterre et la Russie.

-

M. Alopoeus, dépêche de

Traité de commerce entre l'An

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Facilité expliquée du ministère anglais. - Médiation de la Russie offerte à l'Angleterre par M. Alopoeus.- Réponse verbale et remarquable de M. Canning. - Disposition du prince de Galles et de M. Canning en faveur de la paix. Gruelle position de la Prusse entre la France et l'Angleterre.-Flatteries posthumes de quelques écrivains ignorans.-Impossibilité du rétablissement de la Pologne en 1807.- Les Russes et les Autrichiens.-Fondation du royaume de Westphalie. -Le grand duché de Varsovie, et le roi de Saxe.Rois reconnus en masse, et consolations de l'empereur Alexandre.

Après la bataille d'Eylau, je reçus de M. de

Talleyrand, une dépèche à laquelle était jointe une relation en français de cette mémorable ba– taille, plus meurtrière encore au vainqueur qu'à l'autre parti ; je n'ose, comme on le voit, dire, au vaincu, en parlant des Russes, et ce n'en est pas pour moi une petite raison, que le souvenir des précautions que l'on prit alors dans toute l'Allemagne, pour que la version française fût connue avant la version russe. L'empereur attachait beaucoup d'importance à ce que cette journée fût jugée comme il la jugeait lui-même. D'autres relations que la sienne auraient pu produire dans le Nord une influence fàcheuse, j'eus donc ordre de faire imprimer cette relation; j'en fis imprimer deux mille exemplaires, ce qui était plus que suffisant pour la répandre dans les villes et les territoires Anséatiques.

Le duc régnant de Saxe-Weimar m'envoya, dans le mois d'avril, un de ses écuyers, pour réclamer auprès de moi une assez grande quantité de jeunes chevaux qui, lors de la bagarre da mois d'octobre de l'année précédente, avaient été pris à Weimar et entraînés jusques dans le Holstein. L'écuyer était porteur de la lettre suivante qui m'était adressée par le duc.

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«

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<«< Monsieur,

« Mon écuyer, Muller, vous remettra ceci. << L'on avait amené dans la bagarre du mois d'oc<< tobre de l'année passée de jeunes chevaux, qui m'appartiennent, d'ici en Holstein; ils s'y trou<< vent encore, la mauvaise saison ne permettant pas de les transporter. Le printemps et le calme << se rapprochant de nos foyers, j'ose espérer à présent que je pourrai faire revenir en toute << sûreté mon troupeau. C'est pour cet effet, que je charge l'écuyer Muller de prendre avec votre << excellence les arrangemens nécessaires et analogues à mon projet, vous suppliant, Mon«<sieur, d'acquiescer à ma demande et aux siennes. « C'est avec empressement que je saisis cette occa«sion pour me rappeler au souvenir de votre excellence, et de me recommander à votre amitié. « Je présente les hommages de mon attachement « à madame de Bourrienne. Veuillez me croire, « avec les sentimens d'une considération toute particulière,

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« Monsieur, de votre excellence,

le très-humble et très-obéissant serviteur.

Weimar, ce 31 mars 1807.

VII.

« DUC DE WEIMAR,»

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