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jugea que, par cette clause, les privilèges de l'Académie royale de peinture et de sculpture ne souffrant aucune atteinte, ledit s Darcis ne devait point faire de difficulté de se conformer à ladite délibération'. »

Ainsi assuré de l'avenir de l'Ecole, Guillaume Cammas fit appel à son camarade de l'atelier Rivalz, le sculpteur Pierre Lucas, pour l'aider à corriger les dessins et pour donner plus particulièrement ses leçons à ceux qui se destinaient à la sculpture. Pierre Lucas n'avait pas assurément le talent de Marc Arcis, comme Guillaume Cammas n'avait pas le mérite d'Antoine Rivalz; mais c'étaient tous deux d'excellents initiateurs, connaissant bien la théorie comme la pratique de leur art respectif. L'avantage était trop considérable pour que les jeunes gens n'en profitassent pas. Ils trouvèrent ainsi dans Guillaume Cammas un professeur de peinture et d'architecture expérimenté, et dans Pierre Lucas un professeur de sculpture non moins capable. La nouvelle Ecole devint d'autant plus nombreuse et florissante.

1. Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, publiés par M. Anatole de Montaiglon, t. V, pp. 225-26.

RECHERCHES EXPERIMENTALES

SUR

LA FLUORESCENCE

PAR M. C. CAMICHEL'

Les travaux classiques de Stokes ont montré que les radiations excitatrices de la fluorescence sont énergiquement absorbées par le corps fluorescent; d'ailleurs, les radiations émises sont également absorbées, puisque, dans les mesures, il est toujours nécessaire de faire intervenir un volume fini du corps fluorescent. On comprend donc que la détermination des coefficients d'absorption du corps fluorescent est le premier problème à résoudre quand on veut étudier systématiquement le phénomène de la fluorescence.

Il est tout d'abord nécessaire de répondre à cette question : Le coefficient d'absorption d'un corps fluorescent pour les radiations qu'il émet varie-t-il au moment de la fluorescence?

En d'autres termes, la loi de Kirchoff s'applique-t-elle aux phénomènes de fluorescence?

Je vais exposer les différentes recherches que j'ai entreprises à ce sujet.

1. Lu dans la séance du 6 avril 1905.

I.

PREMIÈRES EXPÉRIENCES SUR LE VERRE D'URANE ET LA FLUORESCÉINE: LE FAISCEAU TRANSMIS EST PRÉALABLEMENT FILTRÉ PAR LE CORPS FLUORESCENT. CRITIQUE DE CES EXPÉRIENCES.

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L'appareil employé est mon spectrophotomètre à compensateur de quartz. Deux lampes à pétrole éclairent les deux collimateurs de l'instrument. Les deux plages monochromatiques observées sont amenées à l'égalité quand on place devant l'un des collimateurs : 1° un morceau de verre de même dimension et de même indice que le cube de verre d'urane étudié, 2o le cube de verre d'urane soigneusement protégé contre toutes les radiations qui pourraient le rendre fluorescent; 3° quand on produit la fluorescence du cube de verre d'urane; 4° quand on excite la fluorescence du verre d'urane et qu'en même temps les rayons lumineux de la lampe à pétrole sont interceptés par un écran opaque. Le coefficient de transmission K, du cube de verre d'urane fiuorescent et le coefficient de transmission K。 du même corps protégé contre les radiations excitatrices, s'obtiennent par les équations.

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1. Cet écran doit être noir mat du côté du photomètre; si cette condition n'est réalisée que d'une façon incomplète, les rayons émis par la cuve fluorescente et réfléchis sur l'écran entrent dans le collimateur, et la valeur trouvée pour F est trop grande :

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Cette cause d'erreur intervient peut-être dans les expériences de MM. Nichols et Meritt; elle expliquerait pourquoi T F S est indépendant de T et ne varie qu'avec F.

dont la signification est évidente. Les rayons lumineux utilisés traversent le verre d'urane dans une région voisine de la surface où la fluorescence est particulièrement vive; celle-ci est provoquée par l'arc électrique, dont les radiations sont tamisées par l'écran de Wood. En employant un charbon positif à mèche, la constance de l'arc est très suffisante pendant la durée des expériences (3) et (4). Pour que la détermination de Ko soit correcte, il faut que dans l'expérience (2) la lumière qui traverse le verre d'urane soit dépouillée des radiations capables de provoquer la fluorescence. Ce résultat est obtenu d'une façon complète en plaçant entre la lampe à pétrole et le verre d'urane B un long parallélipipède également en verre d'urane A ayant 7 centimètres de longueur. Si cette précaution est négligée, la valeur de Ko obtenue est trop grande,

Il résulte de l'interposition de ce deuxième parallélipipède de verre d'urane sur le trajet de rayons lumineux que les mesures ne peuvent être faites pour des radiations plus réfrangibles que la raie F. Ce n'est pas un inconvénient, puisque les bandes principales du spectre de fluorescence du verre d'urane. correspondent à des longueurs d'onde plus grandes que celles de la raie F.

Voici un exemple de détermination de K, et Ko:

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Les valeurs trouvées pour K, et Ko sont égales aux erreurs près des expériences.

Dans d'autres expériences, je me contentais de mesurer sin222, sin2, et sin223, et je vérifiais, en variant les conditions de l'expérience, que la différence

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est toujours très faible, tantôt positive, tantôt négative.

D'autres déterminations ont été faites avec la fluorescéine en solution aqueuse, elles correspondent à la radiation 0,520.

Critique des expériences précédentes. Les expériences précédentes ont quelques défauts qu'il est nécessaire de mettre en évidence:

1o D'abord les fluorescences excitées sont faibles, sauf dans les expériences sur la fluorescéine, pour lesquelles a, est égal et même supérieur à 22;

20 Si Ko=

sin za sin22

de même de K1 =

est assez bien déterminé, il n'en est pas

sin23 sin224
siniz,

3o Mais voici une objection plus grave: quel est le rôle du premier cube de verre d'urane?

M. A. Cotton m'a fait judicieusement remarquer que si les bandes d'émission et d'absorption du verre d'urane sont formées de raies très fines et non résolubles avec les moyens employés, le résultat négatif que j'ai obtenu ne démontre pas que K, K。, puisque, d'une part, m'écrit M. Cotton, une partie notable des radiations utilisées pour la mesure ne sont pas des radiations absorbables, et puisque, d'autre part, le faisceau utilisé a précisément traversé une couche épaisse de verre d'urane qui doit supprimer précisément ces radiations absorbables. »

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On pourrait enlever le cube A et employer une source de lumière L très faible ne provoquant dans le cube B qu'une faible fluorescence i les équations précédentes deviennent, dans ces conditions,

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On pourrait aussi remplacer le cube A par un verre (vert jaunâtre ne laissant passer que des radiations incapables de

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