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ces grandes troupes de Bisons et de Chevaux, de Mammouth et de Rennes qui décorent les parois rocheuses!

Que ces peuplades aient été moins nomades qu'on ne l'a dit, c'est possible. Je n'ai pas à examiner ici cette question encore obscure.

Mais les preuves ethnographiques que l'on retenait pour nous fixer sur un point capital de leur civilisation ne comptent vraiment pas.

SUR LA TERMINOLOGIE

PAR M. JUPPONT'.

L'emploi d'un même terme, auquel on attribue des significations variées, est devenu abusif à ce point qu'il rend souvent difficile la lecture des travaux scientifiques; il a, pour le moins, l'inconvénient grave de donner plusieurs. interprétations à une seule pensée. Ainsi, les mots force, puissance, espace, dimensions, etc., ont les significations les plus diverses.

Pour éviter toute confusion dans les langues scientifiques. et faciliter la compréhension de tous les textes, avec le minimum de peine, il est indispensable que les diverses branches de la science, philosophie, mécanique, physique, chimie, biologie, etc., unifient leur langage commun et emploient les mêmes termes et les mêmes symboles; on éviterait ainsi dans la science la réédification d'une nouvelle tour de Babel.

Pour atteindre ce but, il est nécessaire de créer une Terminologie énergétique, dans laquelle :

a) Chaque Défini aurait un Nom comportant une signification unique;

b) Lorsqu'il s'agirait de grandeurs susceptibles de représentation mathématique, le Défini nécessiterait en outre

1o Un Symbole, destiné à représenter cette grandeur, notamment dans les équations;

4. Lu dans la séance du 1er décembre 1904.

2° Une formule de Définition, c'est-à-dire une représentation algébrique de la grandeur en fonction d'autres grandeurs simples ou composées qui la constituent. Cette formule est en réalité une équation de définition, une définition exprimée en langage algébrique;

3o Une formule de Comparaison, ou expression de la grandeur en fonction des unités fondamentales. Cette définition particulière est en réalité une équation d'homogénéité qui permet de comparer les diverses grandeurs entre elles;

4° Une Unité de mesure.

c) Enfin, s'appliquant à toutes les unités, il faut adopter des règles générales uniformes relatives à la formation: 1° Des multiples et sous-multiples;

2o Des abréviations des divers définis.

Conformément aux règles posées par M. Hospitalier dans l'Industrie électrique du 10 mars 1904, on peut accepter les règles fondamentales suivantes :

Les Grandeurs ne peuvent être définies qu'à l'aide de Grandeurs ;

Les Unités ne peuvent être définies qu'à l'aide d'Unités. Cette méthode a l'avantage de conduire à une synthèse méthodique, par la réduction du nombre des unités fondamentales.

Chacun des termes de cette terminologie aurait une seule signification et ne pourrait avoir que celle-là.

Pour distinguer ce terme ainsi précisé, du même mot employé dans le langage courant, je propose de le considérer comme un nom propre et, par suite, de le commencer par une majuscule.

La lettre capitale, placée au commencement du mot, préciserait d'une façon complète la seule signification qui lui est attribuée dans le discours.

Ainsi, lorsque j'écris travail intellectuel (travail, avec un t), je laisse au mot travail sa signification littéraire d'occupation, labeur, besogne, etc.

Si, au contraire, j'écris le Travail effectué par un être

vivant quelconque (Travail avec un T), je parle d'une grandeur évaluable en ergs, c'est-à-dire dont la valeur nous est connue par le produit d'une Force et d'une Longueur.

Si je parle de l'Energie dépensée par cet être vivant, je laisse comprendre que cette Energie est estimée indirectement par les lois physico-chimiques d'équivalence avec la chaleur et le Travail; et le qualificatif : électrique, chimique, etc., servira à préciser la pensée. Si, au contraire, je parle de l'énergie d'une réaction, d'une expression, je laisse au mot « énergie» son sens général de manifestation vive, énergique et non énergétique.

En outre, pour faciliter le choix des symboles, je propose d'appliquer aux grandeurs physiques, chaque fois que la définition le comportera, la méthode de classification des sciences naturelles, qui utilise deux mots pour définir une espèce.

Prenons dans la botanique un exemple entre mille le vulgaire appelle « ortie blanche » une labiée dont la forme de la feuille se rapproche de celle de l'ortie (famille des urticées); le terme botanique adopté lamium album évite toute confusion; le genre lamium indique que l'on a affaire à une labiée et non à une ortie, et l'adjectif album qualifie l'espèce dans le genre.

En physique, on pourrait aussi classer dans le même. genre toutes les grandeurs ayant la même équation d'homogénéité. Le genre sera désigné par une majuscule spéciale, et une deuxième lettre minuscule placée en indice jouera le rôle de l'adjectif et précisera à quelle grandeur on a affaire. Si U est l'Énergie,

U. sera l'Énergie électrique,
U l'Énergie interne, etc.

U le Travail.

Pour distinguer les coefficients numériques, des grandeurs ayant une équation d'homogénéité, le nom des coefficients serait commencé par l'adjectif; ainsi, spécifique gravité remplacerait poids spécifique qui est le rapport de deux

poids et par conséquent un nombre et non pas une force, etc. L'œuvre à accomplir est délicate et considérable; elle ne peut l'être par un seul, ni même par une seule association; elle doit recourir à l'universalité des concours, puisqu'il doit en résulter une codification universelle.

Les électriciens, les mécaniciens, auxquels on doit le système C. G. S., continuent d'étudier la question à leur point de vue spécial; c'est ainsi que certains Congrès internationaux de l'exposition de Saint-Louis se sont préoccupés de l'unification de la terminologie; mais il n'a pu être pris de décision définitive.

Il importe que les Sociétés savantes ne restent pas étrangères à ce mouvement, auquel elles peuvent apporter un appui des plus précieux; c'est ainsi que la Société française de Physique est saisie de propositions de Sociétés scientifiques américaines; que la Société des Ingénieurs civils de France étudie les propositions de M. Hospitalier,

Renseignements pris, j'ai tout lieu de penser que des travaux préparatoires peuvent être très utilement effectués à Toulouse en groupant autour de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres des membres des diverses Sociétés savantes de la ville et même des savants indépendants qui, réunis en Commission, élaboreraient un projet de terminologie.

Ce travail serait ensuite envoyé aux principales Sociétés françaises pour solliciter leurs critiques et leur avis sur le projet ainsi préparé, qui serait transmis au Congrès des Académies, à l'A. F. A. S., au Congrès des Sociétés savantes, etc. Enfin, un Congrès, comprenant les membres des Sociétés techniques et des Sociétés savantes, arrêterait la terminologie officielle pour laquelle on demanderait la sanction légale, comme cela a été fait en 1903 pour certaines décisions des Congrès de 1889.

Subsidiairement, on étudierait la décimalisation complète du système d'unités.

Si vous pensez comme moi que cette idée puisse être réalisée et qu'elle soit susceptible d'apporter de grandes amélio

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