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en exécution, et que tout s'accorde exactement avec cette discipline salutaire qui a été fixée les lois de l'Église.

par

Que Dieu éloigne de nous, et qu'il ne permette pas que jamais aucune vue d'avantage temporel, où le désir de posséder ce qui n'appartient pas à l'Église, puisse nous occuper, ou les Pasteurs que Jésus-Christ a soumis à notre autorité. Ayons toujours présentes à nos yeux ces paroles divines: Ce qui est à César à César, et ce qui est à Dieu à Dieu. Nous servirons toujours en cela d'exemple aux autres, -et nous ferons en sorte que les Evêques et tous ceux qui travaillent à la vigne du Seigneur, conformément à la vocation qui les a appelés, s'attachent par leurs discours et leur conduite aux devoirs de la Religion et à procurer le salut des âmes confiées à leurs soins, et, sans s'immiscer dans les affaires qui ne les regardent pas, qu'ils ne fournissent jamais de prétextes aux ennemis de la Religion de calomnier ses Ministres. Nous les exhorterons de tout notre pouvoir de s'attacher étroitement à la doctrine des Saints Apôtres, qui sont nos Maîtres, et que non seulement par leurs discours, mais encore par leur exemple, ils enseignent aux fidèles l'obéissance qui est due aux puissances

Civiles, pour laquelle, dès les premiers siècles de l'Église, les Chrétiens étoient regardés comme des modèles de soumission et de fidélité envers leurs préposés.

Il nous reste, Vénérables Frères, à vous instruire des Pasteurs qui ont été préposés depuis peu pour gouverner les Diocèses dans leur nouveau rétablissement. Vous trouverez parmi eux un nombre de ces Pasteurs vigilans qui, avant la nouvelle Circonscription des Diocèses et les changemens nouveaux qui ont été faits en France, toujours attachés au centre de l'unité, c'està-dire à notre Siége, au mérite de leur foi, de leur patience, de leur vigilance pastorale, et de toutes les vertus par lesquelles ils ont illustré l'Église (sur l'invitation que nous leur avons faite pour le bien de l'Eglise), ont ajouté le sacrifice volontaire de leurs Siéges, ce qui a achevé de les couvrir de gloire. Vous trouverez encore un grand nombre de dignes Ecclésiastiques qui, appelés pour la première fois pour gouverner l'Eglise de Dieu, par leur louable conduite ( ainsi qu'on nous l'a rapporté), font espérer à l'Église qu'ils seront des Pasteurs fidèles du troupeau qui leur sera confié. Enfin vous en trouverez aussi quelques-uns parmi eux qui, après avoir occupé dans ces

derniers temps des Siéges Archiepiscopaux ou Épiscopaux sans en avoir eu de nous l'institution, n'étoient pas dans l'unité de l'Église et du Saint-Siége Apostolique, qui, comme vous savez, n'a jamais cessé de les exhorter avec une charité maternelle de retourner dans son sein. Ne soyez pas troublés, Vénérables Frères; leur institution aux places de Pasteurs légitimes des nouveaux Diocèses qui leur ont été confiés, a été précédée par leur réconciliation avec le Saint-Siége. Dans les actes que nous vous proposons de lire, vous trouverez qu'ils ont acquitté cette dette nécessaire envers l'Église. L'esprit de charité dont l'Épouse de JésusChrist est animée, a fait que nous avons usé à leur égard de cette bonté dont nous pouvions faire usage sans blesser la substance des choses, afin qu'une affaire aussi importante que l'est le rétablissement de la Religion dans un pays aussi grand que la France, pût s'accomplir, et le schisme funeste s'éteindre. L'exemple de nos Prédécesseurs, l'amour de la paix, les sollicitations efficaces du Gouvernement qui l'a demandé à l'effet de rétablir la Concorde, nous ont décidé à y consentir. Relativement à cet objet, nous avons confiance en Dieu qui connoît parfaitement la droiture de notre esprit et

de nos soins, que nous ne serons jamais dans le cas de nous en repentir : car nous ne voulons pas douter que ces Pasteurs que nous avons embrassés si charitablement, se trouvant assis légitimement par notre bonté paternelle et singulière dans les nouveaux Siéges, s'acquitteront de tous les devoirs de Pasteurs en régissant les ouailles confiées à leur foi dans la pureté de la doctrine, dans l'intégrité des mœurs, dans la culture de la vigne du Seigneur, dans l'émulation qu'ils auront d'imiter la vigilance de leurs frères, et dans une véritable union avec nous dans la foi et dans la charité.

Mais comme vous savez très-bien que l'accomplissement de tous les ouvrages et de tous les biens que nous avons mentionnés jusqu'ici, et que nous désirons avec tant d'ardeur d'obtenir, ne peut venir que de Dieu (car, si le Seigneur ne bâtit pas une maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent), nous nous sommes proposés de nous adresser à lui avec un esprit humble et un cœur contrit, et d'unir nos prières aux vôtres et à celles de l'Église, afin d'obtenir qu'en lui rendant graces pour nous avoir donné de planter la vigne dans un terrein si fertile (ce qui a été un grand bien

fait) il nous accorde aussi, par sa grâce venant du ciel comme une rosée divine, qu'elle pousse de profondes racines, qu'elle croisse et qu'elle porte des fruits dans la maison de celui de qui seul on peut l'obtenir : car, comme dit l'Écriture Sainte, Celui qui plante n'est rien, celui qui arrose n'est rien; mais c'est Dieu qui donne l'accroissement qui est tout.

Approchons-nous donc de lui, Vénérables Frères, avec confiance; implorons de lui la consolation et une joie complète : enfin, demandons-lui de perfectionner lui-même le bon ouvrage qu'il a commencé.

Par conséquent, afin de rendre grâces à Dieu de la Religion rétablie, et afin d'obtenir que dans une aussi grande affaire, nos vœux soient entièrement exaucés, et pour implorer l'assistance divine dans les besoins actuels de l'Eglise, nous ouvrirons ses trésors; et, de même que nous l'avons fait en France par le moyen de notre Cardinal à Latere, nous publierons dans cette ville un Jubilé par le moyen de notre Cardinal Vicaire, et nous prescrirons ce qu'on devra faire pour l'obtenir.

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