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$ II.

ESAME DEGLI ARTICOLI ORGANICI, PUBLICATI COLLE STAMPE DI PARIGI, UNITAMENTE ALLA CONVENZIONE.« Examen des Articles Orga»niques, publiés à Paris conjointement » avec le Concordat. »

TEL est le titre d'un Mémoire de 28 grandes pages in-4°, écrit en Italien, et publié à Rome en 1802.

Le Mémoire transcrit le texte des Articles Organiques, et joint à un certain nombre des Observations critiques plus ou moins étendues.

La distribution qui fut faite de cet Imprimé, coté No. IV, et de ceux qui l'ont précédé ou suivi, à tous les Cardinaux présens à Rome à l'époque de la publication des Articles Organiques, lui donne un caractère d'authenticité auquel il est impossible de se refuser.

Le Saint-Père avoit prononcé, dans son Consistoire secret du 24 mai 1802, une Allocution qui contenoit des plaintes extrêmement modérées. Les Articles Organiques excitent, il est vrai, sa sollicitude, et on y voit que Sa

Sainteté se propose d'obtenir,

<<< en suivant les >> traces de ses Prédécesseurs, que ces Articles

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reçoivent des modifications et des change» mens opportuns et nécessaires. » Il espère les obtenir de la religion du Premier Consul, et de la sagesse de la Nation Française; et ce qui excite sa confiance, c'est que le Gouvernement Français, « ayant reconnu la sainteté » et l'avantage de la Religion Catholique, il » ne peut pas ne pas vouloir que tout ce qu'exige la sainte Constitution de la Religion rétablie en France, soit mis à exécution, et que tout s'accorde exactement avec » cette Discipline salutaire qui a éte fixée par » les lois de l'Église.

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Mais au moment où le Pape annonçoit, par son Allocution, des remontrances sages et modérées, plusieurs Théologiens et Canonistes de Rome se répandoient de vive voix et par écrit en plaintes amères, et leurs idées exagérées à cette époque se montrent particulièrement à découvert dans le Mémoire Italien, dont le titre est énoncé en tête de la présente section. Le Rédacteur, ou les Rédacteurs de cet Ouvrage semblent avoir pris à tâche de représenter sous les plus fausses couleurs la Discipline, non seulement de la nouvelle,

mais de l'ancienne Église Gallicane, et ils affectent de faire contraster l'une et l'autre avec ce qu'il leur plaît d'appeler la Discipline essentielle de l'Église Catholique.

Il n'est pas question de développer ici tous les paralogismes, les citations hors de propos, les exagérations et les écarts de l'Examen des Articles Organiques. Nous nous bornerons à relever les Observations de l'auteur sur l'Article XXIV, parce que c'est celui que les Théologiens de Rome paroissent avoir le plus à cœur, et dont on a plus vivement sollicité la suppresion.

Il s'agit, dans cet Article, de l'obligation imposée à tous ceux qui sont chargés de l'enseignement dans les Séminaires, de souscrire la Déclaration du Clergé de France de 1682, et d'enseigner la doctrine contenue dans ses quatre Articles.

Rien de plus extraordinaire et de plus inattendu pour l'Église Gallicane que l'historique de cette Déclaration, tel qu'il est représenté par le Canoniste Romain aux Cardinaux, et qu'il doit l'être par eux à Sa Sainteté.

Selon lui, les Evêques Français ne rendirent la Déclaration ni par amour pour la vérité, ni par esprit de religion. Elle ne fut de leur

part que l'effet de la peur, et ils étoient pri vés de toute liberté pour la décision des Articles. Non fù l'amore della verità, o lo spirito di religione.... Non ebbero la libertà nelle decisioni; mà quelle furono effetto di timore.

La première preuve qu'il en donne, c'est que ces Évêques eux-mêmes en font l'aveu dans leur Lettre à Innocent XI, qui commence par ces mots : Quam consecrandi facimus; lettre où ils déposent leurs craintes, graves metus nostros, dans le sein paternel du Souverain Pontife.

Mais si le Canoniste Romain avoit pris la peine de lire cette Lettre mémorable, un des plus beaux monumens de l'Église Gallicane, il auroit vu d'abord, en rapprochant les dates, que les craintes graves, exprimées dans la Lettre, n'ont aucun rapport avec la Déclara tion et les quatre Artielės. La Lettre est dú 3 Février 1682; la Déclaration n'a été renduė que le 19 Mars de la même année. L'anachro= nisme saute aux yeux. Il auroit vu, en second lieu, qu'il n'est question dans cette Lettre que de l'extension de la Régale, et pas du tout de la Déclaration du Clergé, ni même des principes sur lesquels elle est fondée. Il y auroit vu que les craintes des Évêques ne leur sont

point personnelles, et qu'elles leur sont inspirées par un motif plus noble, plus digne de l'Épiscopat, puisqu'elles ne portent que sur le danger des divisions prêtes à éclater entre le Sacerdoce et l'Empire. Il y auroit vu enfin que le Clergé de France, ayant perdu tout espoir de gagner une cause déjà jugée vingt fois contradictoirement avec lui, servoit plus utilement la Religion en se soumettant, que s'il eut prolongé une résistance désormais inutile et dangereuse. Innocent XI en jugeoit sans doute autrement que les Évêques Français. Il leur fait des reproches amers sur leur prétendue pusillanimité, et l'Auteur des Observations ne manque pas de dire que ces reproches étoient mérités : Ondè meritamente furono dallo stesso Pontefice rimproverati, nella risposta che loro fece il di' 11 Aprile 1682. Mais ces reproches, justes ou injustes, tombent évidemment et uniquement sur l'affaire de la Régale, et non sur celle de la Déclaration et des quatre Articles, dont le Pape ignoroit alors l'existence. Et de plus, c'est à ceux qui connoissent, d'après l'histoire, la roideur du caractère de ce Pontife, sa constante partialité pour les ennemis de la France, la fermeté de Louis XIV, et le peu d'importance des droits

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