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donner à leurs Evêques, à la réconciliation avec l'Eglise de ceux qui s'étoient égarés, aux pouvoirs nécessaires que nous avions à donner à notre Légat à Latere, notre cher fils le Cardinal Jean-Baptiste Caprara, que nous avions envoyé en France pour terminer des affaires aussi importantes; enfin nous avons pourvu à tout ce que nous avons jugé nécessaire et convenable pour conduire ce saint ouvrage à sa perfection. Nous mettons sous vos yeux, Vénérables Frères, les actes qui sont émanés de nous, soit immédiatement, ou médiatement, pour cette affaire. Vous les lirez dans le Recueil qui a été imprimé ici par notre or dre; vous y trouverez ce qui a été fait par le Siége Apostolique à ce sujet, et ce à quoi il a participé.

Le voilà enfin arrivé ce jour si désiré de la promulgation dudit Concordat, et qui est l'époque du Rétablissement de la Religion en France. Le Cardinal notre Légat à Latere a été reçu avec une pompe éclatante par le Gouvernement de la République Française, qui a donné les marques les plus distinguées de respect, d'honneur et de vénération pour le SaintSiége, comme on l'avoit pratiqué jadis en France dans les précédentes Légations. Notre Légat, de

son côté, s'est efforcé de répondre autant qu'il ‚étoit en lui à la confiance que le Gouvernement lui a témoignée, en l'admettant aux fonctions de l'emploi très-important dont il est chargé. Pleinement instruit de nos sentimens qui n'ont que les seuls objets spirituels en vue pour rétablir en France la Religion, il a rassuré le Gouvernement que, dans l'exercice des fonctions de sa légation, il ne seroit jamais rien entrepris contre les droits du Gouvernement et de la Nation, les statuts et les usages de la République, et qu'il continueroit ses fonctions sous le bon plaisir du Gouvernement, comme vous pouvez le voir dans le Recueil ci-dessus mentionné.

Après cette auguste cérémonie, le Saint jour de la Rédemption, on publia avec la plus grande pompe et solemnité les dix-sept Articles du Concordat fait entre le Saint-Siége, et le Gouvernement Français : on publia également notre Constitution Apostolique contenant les mêmes Articles que nous avons ratifiés. Les Consuls de la République assistèrent avec tous les autres Magistrats du Gouvernement, avec tout le magnifique appareil de leur grandeur et de leur puissance, aux fonctions augustes de cette Religion qu'ils professent, et

rendirent à Dieu de solemnelles actions de graces pour le bienfait signalé qu'il avoit accordé à la France, en lui rendant la Religion Catholique, et avec la Religion, la paix entr'elle et le monde entier.

Depuis cet heureux jour, quel nouvel aspect la France ne présente-t-elle pas à l'Univers! Les temples du Très-Haut ouverts de nouveau ; l'auguste nom de Dieu et de ses Saints paroissent sur leur frontispice; les ministres du Sanctuaire dans leurs fonctions sont rassemblés autour des Autels avec les fidèles; les ouailles sont de nouveau assemblées sous de lé

gitimes Pasteurs; les Sacremens de l'Église administrés de nouveau avec liberté, et la vénération qui leur est due; l'exercice public de la Religion Catholique solidement établi; le souverain chef de l'Eglise, avec lequel quiconque ne recueille pas, 'dissipe, solemnellement reconnu; l'étendart de la Croix de nouveau déployé; le jour du Seigneur de nouveau sanctifié ; enfin un schisme déplorable qui, tant à raison de la grande étendue de la France, qu'à cause de la célébrité de ses habitans et de ses villes, exposoit la Religion Catholique aux plus grands dangers, ce schisme, dis-je, est dissipé et détruit. Tels sont les grands biens, les biens.

avantageux et salutaires que ce jour mémorable a produits, dont nous devons nous réjouir dans le Seigneur.

Réjouissons-nous donc, Vénérables Frères, réjouissons-nous de cette joie dont l'amour de notre Religion et notre attachement le pour bien spirituel de tant d'âmes nous commandent de nous réjouir. Et comme tous nos biens viennent de Dieu, et que c'est à lui seul que nous devons rapporter principalement celui que nous venons de recevoir (car sans sa divine miséricorde et sans son puissant secours il auroit été impossible de vaincre tous les obstacles et toutes les difficultés qu'il falloit absolument surmonter pour ramener les choses au point dont elles s'étoient si fort éloignées); comblés des bienfaits ci-dessus mentionnés, et ayant à célébrer dans peu la fête de l'Ascension glorieuse de notre divin Rédempteur qui est l'auteur de cette sainte Religion maintenant établie de nouveau en France, nous voulons qu'on lui ́ ́rende de solemnelles actions de graces pour les biens ci-dessus mentionnés que nous avons obtenus de ses largesses, par la publication de notre susdite Constitution et des articles du Concordat qu'elle contient.

Ce n'est pas cependant, Vénérables Frères, que notre joie soit telle qu'il ne se présente aucun objet qui excite notre sollicitude et nos soins, comme notre devoir l'exige. Nous nous flattons pourtant que nous serons délivrés de notre sollicitudé par la Sagesse et la Religion du premier Consul, et de la Nation Française qui a si bien mérité de cette Religion depuis tant de siècles, et qui l'embrasse aujourd'hui de nouveau avec tant d'empressement. Nous nous appercevons qu'avec le susdit Concor dat on a publié d'autres articles qui ne nous étoient pas connus, et que, suivant les traces de nos prédécesseurs, nous ne pouvons pas ne pas solliciter qu'ils reçoivent des modifications et des changemens opportuns et nécessaires. Nous nous adresserons avec empres→ sement au premier Consul, afin de l'obtenir desa Religion. Ce n'est pas sans raison que nous avons lieu de l'espérer, tant de lui que de la sagesse de la Nation Française; car le Gouver nement Français, en rétablissant la Religion Catholique dans le sein de la France et en en reconnoissant la sainteté et l'avantage, ne peut pas ne pas vouloir que tout ce qu'exige la sainte Constitution de la Religion rétablie, soit mis

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