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Du moment où S. M. aura la certitude que cette base est acceptée, elle reprendra l'attitude qu'elle n'a quittée qu'à regret, et deviendra pour la France, ce voisin loyal et paisible qui tant d'années a vu sans jalousie la gloire d'un peuple brave, et desiré sa prospérité. Mais les dernières nouvelles de la marche des troupes françaises, imposent au roi l'obligation de connoftre incessamment ses devoirs. Le soussigné est chargé d'insister avec instance sur une réponse prompte, qui, dans tous les cas, arrive au quartier-général du roi le huitième octobre; S. M. conservant toujours l'espoir qu'elle y sera assez tôt pour que la marche inattendne et rapide des événemens, et la présence des troupes, n'aient pas mis l'une ou l'autre partie dans l'obligation de pourvoir à sa sùreté.

Le soussigné a l'ordre sur-tout de déclarer de la manière la plus solennelle, que la paix est le vœu sincère du roi ; qu'il ne demande que ce qui peut la rendre durable. Les motifs de ses alarmes, les titres qu'il avoit à attendre de la France un autre rapport, sont développés dans la lettre du roi à S. M. I., et sont faits pour obtenir de ce monarque le dernier gaga durable d'un nouvel ordre de choses. Signé KNOBELSDorff.

Paris, le 1er octobre 1806.

Le sénat, après avoir entendu le rapport de M. Lacépède, au nom d'une commission spéciale, a délibéré une adresse à S. M. l'EMPEREUR et Ror, laquelle lui sera portée à son quartier-général-impérial, par une députation composée des séna¬ teurs d'Aremberg, François (de Neufchâteau) et Colchen.

Le ministre des cultes, à MM. les évéques de France. Monsieur l'évêque, après les événemens glorieux qui ont amené la paix de Presbourg, S. M. l'EMPEREUR et Rot, uniquement occupé de la prospérité intérieure de ses Etats et du repos du monde, avoit tourné toutes ses pensées vers le rétablissement de la paix générale. S. M. se plaisoit à croire qu'il ne restoit plus aucun cabinet en Europe que l'expérience du passé n'eût éclairé sur ses véritables intérêts, et qui n'aspirât à mettre enfin un terme au fléau sans cesse renaissant d'une guerre dévorante qui a constamment réagi contre ses provocateurs, et confondu par ses résultats les fulles espérances de l'envie, et les profonds calculs de la haine. Combien sur-tout elle étoit loin de prévoir que le sonverain, assez ennemi de sa propre gloire pour entrer le premier dans la lice, seroit celui qui ayant joui d'une paix inaltérable durant le long tumulte de nos dernières guerres, avoit ob'enu, par les bons offices de la France, un accroissement notable de puissance et de territoire! Cependant, cet esprit de vertige et d'erreur auquel la Providence abandonne quelquefois les rois, 'empare du cabinet de Berlin. Vainement l'EMPEREUR a-t-il opposé la modération, la patience même, à des provocations graves! Vainement a-t-il réclamé des explications que l'intimité des relations passées devoit

rendre loyales et sincères! Vainement a-t-il retardé jusqu'aux préparatifs d'une juste défense, pour donner au roi de Prusse le temps et les moyens de se rattacher au seul système compatible avec ses véritables intérêts! Les villes anséatiques ont été menacées, la Saxe envahie; le prince sage qui la gouverne, forcé d'agir contre sa volonté ; les frontières des Etats de la confédération du Rhin entourées, les troupes de S. M. traitées hostilement, et la paix publique de l'Europe indignement violée, et sans motifs. Dans ses conjonctures, M. I'....., S. M. I. et R. desirant maintenir l'honneur de sa couronne, celui de la nation et la sûreté de ses alliés, a tiré du fourreau cette épée qu'elle reçut sur l'autel du Dieu vivant pour le triomphe de la justice et la défense de la patrie. C'est dans ce moment solennel où elle vient de notifier au sénat ses résolutions souveraines, que je vo is invite, en son nom, à appeler sur ses aigles victorieuses la continua tion des bénédictions célestes. Rassemblez les peuples dans les temples; que tous les fidèles réunis prient et pour l'auguste père de l'Etat, et pour ceux de leurs enfans qui volent à la défence commune; qu'ils demandent au Dieu des armées, par qui règnent les rois, le salut du prince, la conservation des soldats, la victoire et la paix. Recevez, Monsieur l'...., l'assurance de ma considération distinguée, Signé PORTALIS.

Le ministre de l'intérieur aux préfets de l'Empire.

Monsieur, la guerre continentale vient de recommencer; la modéra tion de l'EMPEREUR n'a pu la prévenir. La France a été provoquée par un souverain qui fut long-temps son ami, et dont elle a si fort accru la puissance. L'EMPEREUR pouvoit n'être que juste envers lui, il s'est montré généreux jusqu'au dernier moment: sa justice a été méconnue, sa générosité a été reponssée. L'EMPEREUR est forcé de vaincre. C'est en vain qu'il veut donner la paix à l'Europe, en bornant sa propre grandeur; un inconcevable aveuglement s'oppose à l'accomplissement de ces vœux de l'humanité, et la partie de l'Europe qu'avoit respecté jusqu'à présent le fléau de la guerre, en appelle ser elle-même toutes les fureurs et tous les

maux.

Le territoire de la France con tinuera de jouir de tous les bienfaits de la paix. Pour lui épargner les ravages de la guerre, I EMPEREUR s élo gne de ses frontières; i va au loin affronter de nouveaux hasards pour la défense de son peuple. Que son peuple le seconde ! Que ceux qui sont appelés à partager ses dangers et sa gloire, volent au poste que leur montrent l'honneur et la patrie! Que les sacrifices d'un autre genre qui p uvent servir au succès de no armes, soient faits avec promptitude et dévoue ment! C'est principalement par une stricte exécution des lois et par une cbéissance empressée à ce qui est commandé en leur nom, que chaque

citoyen peut prouver son attachement à l'EMPEREUR, et l'intérêt qu'il prend à la prospérité de son pays. Mais c'est sur-tout aux fonctionnaires publics qu'il appartient d'en donner l'exemple; l'absence de l'EMPEREUM est on motif de redoubler de zèle. Ils doivent prouver que son esprit vit au milieu d'eux, et qu'ils sent dignes du choix dont il les a honorés. Que la Franee plus tranquille, et voyant dans son intérieur un ordre plus invari.ble que jamais, atteste ainsi à l'Europe étonnée, l'esprit qui l'anime, l'immensité de ses ressources provenant de l'union de tous ses citoyens, sa confiance dans le génie qui guide ses armées, et son dévouement à son souverain qui a tant fait pour son bonheur, pour sa gloire, et qui fera davantage encore pour sa prospérité, lorsque ses ennemis auront été forcés d'accepter la paix généreuse qu'il n'a cessé de leur offrir.

Tel sera, Monsieur, le spectacle que présentera votre département. Vous y contriburea de tous vos efforts et par l'emploi de tous vos moyens. Je sais que vous connaissez dans toute leur étendue les devoirs qui vous sont imposés, et tout ce qu'y ajoute l'importance du moment actuel ; et vous me procurerez la satisfaction de faire connoître à l'Empereur que vous les avez tous remplis.

Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

Signé CHAMPAGny.

- Le collége électoral du département de la Creuze a nommé candidat au sénat conservateur M. de Bressieux, ancien officier au régiment de Lorraine, infanterie.

-Les Anglais ont fait une seconde tentative sur Boulogne; elle a eu le même succès que la première, c'est-à-dire qu'elle a produit un tapage épouvantable, sans avoir coûté la vie à aucun homme; aucun magasin, aucun édifice public n'ont souffert; la flottille est intacte; et le dommage se borne à quelques maisons particulières.

-On fait à Meaux les dispositions nécessaires pour l'établissement d'un haras, qui sera composé de quarante étalons des meilleures races de la Normandie.

-Les élèves du Prytanée militaire de Saint-Cyr ont été appelés à partager la gloire des élèves de l'Ecole polytechnique et de celle de Fontainebleau; plusieurs places leur ont été accordées par S. M. I. dans l'armée active. Cette faveur a été reçue avec enthousiasme, aux cris répétés de vive l'Empereur! Le général Duteil, chef de l'établissement, n'a eu besoin que de contenir l'ardeur générale, en présentant ceux que leur âge et leur instruction rendent les plus propres au métier des armes, et qui se trouvent dans ce moment au nombre de cinquante, parmi lesquels on distingue les jeunes

Desaix et Kleber, neveux des héros doat la perte excite encore les regrets de la France.

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On écrit de Mayence, que par décret impérial, les forts de Cassel et de Kostheim, sur la rive droite du Rhin, qui ont été cédés à la France, sont réunis à l'Empire.

-Les frégates la Revanche, capitaine Leduc, et la Syrène, capitaine Lambert, sont rentrées dans les ports de France, le 22 septembre. Elles étoient parties de Lorient le 26 mars, avec la Guerrière, qui s'en est séparée dans les brumes et dans les glaces. Elles ont croisé sur les Açores, et ensuite sur le cap Clarc; elles se sont dirigées en mai vers les mers septentrionales, et sont parvenues au milieu des glaces jusqu'au Spitzberg, par le 76 deg. 10' de latitude. Cette division a pris ou coulé 28 bâtimens anglais et un bâtiment russe, amené en France 294 prisonniers, sans compter ceux qu'elle a envoyés en Angleterre sur un parlementaire.

Aujourd'hui, les actionnaires de la Banque de France, réunis, ont nommé censeur M. Robillard; et régens, M. Charles Davilliers, et MM. les receveurs · généraux Pierlot, Muguet-Varanges, Gibert, Vital-Roux, Guiton, Olivier.

FONDS

DU SAMEDI II. —

PUBLICS DU MOIS D'OCTOBRE."

C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 64f 6oc. 75c. 65c ́ 10c of ooc oc. oof oof ooc. oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 00f. onc. ooc ooc ooc ooc, ooc 005 00c Act. de la Banque de Fr. 1140f oooof ooc ooc cooof. oooof coc.

DU LUNDI 13.

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P.

olo c. J: du

22 sept. 1806, 651 25c 35c 30c 6xc

5oc. 35c 3oc 35c 3oc 35c. ooc. ooc ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 o f. oof ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1140f. 1141f 50c. 1140f ooc 0000f.

DU MARDI 14. - C pour o/o c. J. du 22 sept., 1806. 64f 70c. 75c 700

Soc. 75c Soc ooc. oof oof oof oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 61f. 70c occ. ooc. doc

Act. de la Banque de Fr. 1137f 50c 1138f. 75c. 1140f ooc.

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DU MERCREdi 15. C p. oo c. J. du 22 sept. 1806, t5f. 20c 10e 20c

2 c. 15c 2 c 15c 20c. 3. c 2 c 25c. ooc. ooc oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 0of ouf, onc. ooc ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1140f ooc oooof one oof ooc. oof

DU JEUDI 16.-C p. oo c. J. du 22 sept. 1806, 661 3oc 15c 66f15c 20c

10c 15c 3 c. 20c ooc ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 65f ooc oof. ooc ooc ooc oof ooc

Act. de la Banque de Fr. 1145f. ooc. ooc. ooc 000of

DU VENDREDI 17. C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 66f 30c 75c 70c 6 f. ooc. ooc ooc ooc ooc oof

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 63f 50c ooc. 000 000 0ỌC

Act. de la Banque de Fr. 1150f ooc. ooof ooc.

(No. CCLXXV.)
(SAMEDI 25 OCTOBRE 1806.)

MERCURE

DE FRANCE.

POÉSIE.

VERS

Faits en voyant le Tableau des Héros d'Ossian, par

PROTOGE

M. Girodet.

ROTOGÈNE nouveau, tu sais par quels miracles
Ton magique pinceau créa ces demi-Dieux :

T'appelant loin du monde à de plus grands spectacles,
L'imagination t'emporta dans les cieux.

Le Barde (1), environné de ses ombres guerrières,
Te reçut au milieu des palais enchantés;

Et là, noble rival de ses Muses altières,

Tu peignis les héros tels qu'il les a chantés.

Assis au premier rang de ces fils de la Gloire,
Un jour tu reverras les campagnes du ciel ;
Tu dois vivre avec eux : ainsi que la victoire,
Les sublimes talens rendent l'homme immortel.

J. B. DE SAINT-VICTOR.

(1) Ossian.

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