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On annonce l'entrée à Brest du Cassard, de 74, faisant partie de l'escadre du contre-amiral Willaumez. Ce vaisseau à détruit plusieurs bâtimens ennemis, et entr'autres, coulé, non loin du port, une lettre de marque, sortant d'Angleterre à la destination de Buenos-Ayres, après avoir toutefois enlevé la riche cargaison estimée près de deux millions. Il a déposé à terre 80 prisonniers anglais.

Le collège électoral du département de l'Aveyron a nommé candidats au senat conservateur, MM. de Villaret, évêque de Lasal, président du college, et Nogaret, préfet de l'Herault; cardiant au corps legislatif, M. Clauzel de Coussergues, propriétaire à Veysettes, président de la cour criminelle. L'assemblée, avant de se séparer, a voulu que l'hommage de son respect et de sa fidélité fût porté au pied du trône par une députation composée de son président et des candidats élus, auxquels elle a adjoint M. de Bonald.

-On mande du Havre que depuis quinze jours les Anglais se montrent en force dans ces parages; ils y ont paru, dans la matinée du 16, au nombre de quatre vaisseaux de ligue, deux grosses frégates et deux bricks.

- Le préfet de Mayence a pris solennellement possession, au nom de l'EMPEREUR, de Cassel et Kostheim, situés sur la rive droite du Rhin.

- Le journal de Nancy annonce que la légation ottomane a passé le 14 dans cette ville, se rendant au quartier-général impérial.

Une décision du grand juge ministre de la justice, adressée au maire de Nice, en réponse aux questions que ce magistrat avoit soumises à S. Ex., porte que « quoique le mariage soit prohibé par le Code civil, entre l'oncle et la nièce, la tante et le neveu, néanmoins la prohition ne s'étend pas à l'oncle et à la nièce, ou à la tante et au neveu par alliance, et que de tels mariages n'ont pas civilement besoin de dispenses pour être célébrés. >>

-Un bataillon d'environ 600 hommes des gardes nationales du Pas-de-Calais est arrivé le 12 à Dunkerque, pour y tenir garnison, et faire le service de la place et des côtes, de concert avec la garde nationale de cette ville.

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Le collège électoral du département des Hautes-Alpes a nommé candidats au sénat conservateur, MM. d'Hauterive, conseiller d'Etat, de la 1° division politique des relations extérieures, et Anthoine, maire de Marseille; et au corps législatifs, MM. Farnard, secretaire - général, et Serres, conseiller de préfecture.

-

Il résulte d'un arrêt de la cour de cassation, que l'inscrit sur la liste des émigrés, qui, malgré la réclamation exercée en temps utile, n'a été rayé définitivement, qu'après la loi du 12 ventose an 8, n'en doit pas moins être réputé émigré, et comme tel, a été frappé de mort civile pendant tout le temps qu'a duré son inscription. Le même arrêt a jugé définitivement, que la communauté conjugale a été dissoute par l'émigration du mari, tellement que les acquisitions faites par sa femme pendant l'émigration, appartiennent exclusivement à celle-ci, sans que le mari, réintégré dans ses droits civils par sa radiation ou l'amnistie, puisse y rien prétendre à titre de conquêts.

Circulaire du ministre de la marine et des colonies, aux amiraux et aux préfets maritimes.

Paris, le 12 octobre 1806.

Monsieur, S. M. l'Empereur et Roi, provoquée depuis deux mois par le roi de Prusse, a été obligée de faire marcher son armée contre cette puissance; la guerre est déclarée et tous les commandans des bâtimens de S M., ainsi que tous les capitaines de corsaires, doivent courre sus aux navires prussiens, et s'en emparer. Recevez, etc.

Signé DECRES.

FONDS PUBLICS DU MOIS D'OCTOBRE.

DU SAMEDI 18. C p. ojo c. J. du 22 sept. 1806, 66f 8oc. 7oc. 65€ 70c 80c 70c 75c. 8oc 70c 75c. 7oc.

'Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 63f. 5oc. ooc ooc ooc ooc. ooc oɖɔ ooc Act. de la Banque de Fr. 1152f 50c oooof ooc cooof. 000of soc.

DU LUNDI 20.
Soc. 67f 66f 80c ooc coc. ooc. oọc oɔc

C P. olo c. J. du 22 sept. 1806, 661 80c 700 80c 85c

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 63f. 5oc ooc ooc ooc
Act. de la Banque de Fr. 1155f. 5 af 50c. 55f 1152f 50c.

DU MARDI 21. C pour 0/0 c. J. du 22 sept. 1806. 67f 40c. 3oc 35c 40c. 35c 3oc 4oc. 3oc 40c oof oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. oof. noc oec. ooc. ooc
Act. de la Banque de Fr. 1157f 50c 116 f. 1157f Soc. ooc.
DU MERCREDI 22.

C p. oo c. J. du 22 sept. 1806, 67f. 25c 10c 20c

25c. 3oc 25c 20c 25c. 20c 2ic ooc. ooc. ooc oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. cof ouf. ooc. ooc ooc ooc oc

Act. de la Banque de Fr. 116of ooc o oof ooc oof ooc. oof

DU JEUDI 23.-C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 67f6oc 50c 75c 70c 75c

70c 75c ooc. ooc ooc ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 65f ooc oof. ooc ooc ooc oof ooc

Act. de la Banque de Fr. 1175f. 1173f 75c. 00c. ooc

DU VENDREDI 24.

-C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 67f 80c 85c goc.

95c 68f. 68f 10c 68f ooc oof

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 65f ooc ooc. ooc ooc ooc
Act. de la Banque de Fr. 1180f 11811 256. 1182f 50c.

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(No. CCLXXVI.)

(SAMEDI 1er NOVEMBRE 1806.)

MERCURE

DE FRANCE.

POÉSIE

Erratum. Voyez, dans le dernier Numéro, les vers sur le Tableau d'Ossian, de M. Girodet; premier vers: Protogène nouveau, tu sais, etc.; lisez Protogène nouveau, je sais, etc.

L'AMOUR PRÉCEPTEUR,

IMITATION

DU GREC DE BION.

J sommeillois paisiblement,

B

Lorsqu'un songe m'offrit la reine de Cythère,
Conduisant par la main un jeune et bel enfant

Qui sourioit en regardant sa mère.

T

Elle me dit : « Chantre heureux des vergers,
>> Prends avec toi mon fils : sois son guide et son m'tre;
» Apprends-lui les chansons et les jeux des bergers. >>
Elle dit; et soudain je la vis disparoître.
Insensé que j'étois ! je crus qu'à mes leçons

L'aimable enfant voudroit s'instruire :

Je lui chantai le cercle des saison,
L'astre brillant du jour, l'inventeur de la lyre,
Les biens de la vendan e et les biens des sous.
Mais j'eus bean vanter ces merveilles,

Le petit D eu n'écutoit pas,

Il sembloit n'avoir point d'oreilles.

« Tout cela, me disois-je, a pour lui peu d'appas. >>
Je me tus.... Aussitôt, d'une voix douce et teucre,

Des hommes et des Dieux il chanta les amours,
Les piéges irritans que la beauté sait tendre,
Les aveux, les serens, les agaçans détours,
La pudeur qui résite en brûlant de se rendre,
Et ces momens d'ivresse et si vifs et si courts.
Quel feu dans ses regards! Quel charme en ses discours!
Je ne me lassois point du plaisir de l'entendre;
J'aurois voulu qu'il eût chanté toujours.
J'ignore enfin comment il put s'y prendre;
Mais j'oubliai (Vénus sans doute en rit)
Tout ce qu'à cet enfant je m'efforçois d'apprendre,
Et ne me ressouvins que de ce qu'il m'apprit.

M. BLIN DE SAINMORE.

ENIGM E.

Je suis long, je suis rond, je suis droit et bossu;
La nature m'habille en me mettant au monde

Mais l'art me dépouille tout nu,

Honteux de me voir tel, je tourne et fais la ronde,
D'une agilité sans seconde,
Seulement pour être vêtu :

Mais ma condition en est-elle meilleure?
Quel est enfin le prix de mon empressement ?
Je ne gagne qu'un vêtement,
Et ne le garde pas une heure.

LOGOGRIP HE.

DANS huit lettres trouvez châtel,
Etole, écho, lacet, hôtel,
Calote, lac, taloche, cole,

Chat, côte, tache, cale, Eole.

CHARADE.

Tu fais sur mon dernier

Bien souvent mon orem er,
Mon tout, lecteur aimable,

A trouver est passable.

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.“

Le mot de l'Enigme du dernier No. est Montre à répétition.
Celui du Logogriphe est Clavecin,

Celui de la Charade est Ver-tu.

CONSIDÉRATIONS POLITIQUES

SUR L'ARGENT ET LE PRÊT A INTÉRÊ T,

Deuxième Article.

(Voy. le premier article, dans le Mercure du 13 sept.)

A

La dernière question qui se présente, est de savoir à quelles conditions on peut légitimement prêter à intérêt ou à bénéfice; ou, en d'autres termes, dans quelles circonstances un profit, même légal, devient légitime? Car je suppose le lecteur instruit de la différence qui existe entre l'état légal et l'état légitime ces deux idées, qui, sérieusement approfondies, donnent la raison de toutes les lois, et comprennent tous les devoirs.

Dans ces derniers temps, la religion et la politique se sont divisées sur la question du prêt à intérêt, parce que la religion a pris pour base de ses décisions des considérations d'utilité publique, et que la politique n'a consulté que des motifs d'intérêt personnel.

La religion voudroit nous faire tous bons, et la politique nous rendre tous riches. Lareligion, par un heureux échange, rend le pauvre même assez riche par la modération qu'elle prescrit à ses desirs; et les riches, elle cherche à les rendre pauvres par l'esprit dans lequel elle veut qu'ils possèdent leurs richesses, et par l'usage qu'ils doivent en faire ; et elle s'attache ainsi à prévenir, sans déplacement et sans violence, entre ces deux classes toujours en présence et secrètement ennemies, une rupture qui a été le grand scandale des sociétés païennes, qu'elle n'avoit pu même empêcher chez un peuple grossier appelé à de meilleures lois, qu'en ordonnant, après un certain temps, l'abolition des dettes contractées et le retour des héritages aliénés, ce qui, pour notre malheur et notre honte, s'est renouvelé de nos jours chez 'un peuple chrétien. Mais en prescrivant le travail à l'homme domestique, et de

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