Se glissent divisés à travers le feuillage, Le jour n'a qu'un soleil à l'horizon naissant, Oh, que je puisse encore égarer ma pensée, Un long voile s'etend, et sur mes yeux retombe. Faut-il donc s'étonner qu'aux jours de l'ignorance Ces astres, qui des Dieux nous offrent l'apparence, Aient usurpé l'encens des crédules mortels? sage dans son œur lui dresse des autels, Et respectant des cieux la majesté suprême, Au milieu de la nuit se demande à lui-même : "Quel art dut présider à ce dôme éclatant Le Dd a » Sur un fleuve d'azur sans orage flottant? » Rien dans son noble auteur n'annonce l'indigence : » La sagesse et le choix, l'ordre et l'intelligence, » Savamment combinés brillent de toutes parts. » Un seul lien unit tant de mondes épars. » O surprise! Tandis qu'un mouvement rapide » Les emporte à travers cet océan du vide, » Que tout part, va, revient, se balance, s'étend, » Roule, vole, et se suit dans un ordre constant, » Quel repos solennel plane sur la nature ! >> Quelle main de ces corps dessina la stature ? » Quel invisible bras, par la force conduit, » Peupla d'or et de feux les déserts de la Nuit, » De ces astres roulans étendit la surface, » Et versa leurs rayons au milieu de l'espace, » Plus nombreux mille fois que les sables des mers » Les perles du matin, les frimats des hivers, » Et tous ces flots brûlans qu'en sa course agrandie, >> Au dessus des cités entraîne l'incendie? » C'est en vain que l'impie ose élever sa voix, » Et dépouiller encor l'Eternel de ses droits. » Le hasard n'a point fait le monde planétaire, » Ni ces globes qu'emporte un mouvement contraire. » Il est sans doute un chef qui sous ses pavillons » De ce peuple étoilé range les bataillons, » Les lie à ses drapeaux sans trouble et sans murmure, >> Fait d'un or immortel resplendir leur armure, » Campe leurs légions dans un ciel radieux, Oui, la Religion est fille d'Uranie: Loges-tu l'Eternel?... Insensé, quelle audace! Et l'homme, chaque nuit, témoin de ces spectacles, Pour croire à l'Eternel, demande des miracles! Des miracles!... Ingrat, contemple l'univers! M. BAOUR-LORMIAN. FRAGMENTS Du poëme intitulé: LE JARDin de KensingTHON. Ici, sur l'arboisier, sur ces jeunes boutons, Navigateur pompeux, là le cygne nageant, Mais si mon œil admire et sa forme et sa grace, DUPUY-DES-ISLETS. ENIGME. A DEUX choses bien différentes, Un même nom convient Ce nom, qu'il faut trouver Pour te filiter ce que tu te proposes, Et ravage partout où son corps peut passer. D'amour et d'amitié l'autre est un témoignagne; LOGOGRIPHE. UN acolyte, un bac, un arc, un lit, Roc, taire, un bloc, l'abri, le lait et l'ail, Semble vouloir tout réduire en poussière. CHARADE. LORSQU'ENFLAMMÉ de mon dernier, On veut te ravir mon premier, Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme du dernier N°. est Parapluie. Celui du Logogriphe est Pierre, où l'on trouve père, prière. Histoire de P. d'Aubusson-la-Feuillade, grand-maître de Rhodes; par le Père Bouhours, de la Compagnie de Jésus. Quatrième édition, augmentée de Notices sur quelques uns des personnages de la maison de P. d'Aubusson, qui se sont distingués dans ces derniers temps; par M. de Billy, ancien grand-vicaire de Langres, et chanoine honoraire de Besançon, Un vol. in-4°. Prix : 9 fr., et 11 fr. 50 cent. par la poste. A Paris, chez Goujon, libraire, rue du Bacq, n° 84 Brunot, libraire, rue de Grenelle Saint-Honoré, n° 17; et chez le Normant, imprimeur-libraire. ; Les bons livres sont aujourd'hui si rares, que l'on est presque toujours assuré du succès quand on réimprime des livres anciens. L'histoire que nous annonçons méritoit les honneurs d'une nouvelle édition. Le respectable éditeur n'a' rien négligé pour la rendre complète; et l'on ne lit pas sans intérêt une Dissertation sur Zizime, et des Notices sur quelques personnages illustres de la maison d'Aubusson. Nous suivrons la méthode que nous nous sommes tracée depuis long-temps, de parler avec autant d'étendue d'un bon livre réimprimé, que si nous avions à annoncer un ouvrage nouveau. Le public a paru approuver cette méthode, qui a l'avantage de fournir l'occasion d'appliquer les anciens et les seuls bons principes de la littérature. Parmi les vies des grands hommes des temps modernes, il en est peu qui fournissent une plus belle matière à l'historien que celle du grand-maître d'Aubusson. Distingué dès sa jeunesse par des exploits contre les Turcs, honoré de la bienveillance de Charles VII et de l'empereur Sigismond, il abandonna, à l'âge des passions, les délices d'une cour voluptueuse, pour se consacrer entièremeut à la défense de la religion. Entré dans un Ordre militaire très-célèbre alors, et que l'exemple des excès des Templiers et de leur châtiment sévère avoit rappelé au but de son institution, d'Aubusson se distingue aussitôt qu'il paroît dans cette nouvelle carrière. Sans employer les ressources de l'intrigue, il parvient par degrés aux premiers grades de l'Ordre. Les papes, les grands-maîtres, conçoivent de lui les plus flatteuses espérances. Les dangers extrêmes que court la chrétienté, menacée par les armes vic |