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toute la France parut s'y intéresser. Nous avons donc lieu de croire qu'on voudra aussi contribuer à cette pieuse expiation. Toutes les offrandes seront acceptées, et il sera publié une liste des souscripteurs. Ceux qui, à une époque désastreuse, avoient été invités à faire retirer leurs fonds, pourront les verser de nouveau dans la caisse. On ne comptera comme souscripteurs que ceux qui s'engageront au moins pour 150 fr., et leurs noms seront inscrits sur des tables placées dans l'intérieur du monument. Ceux qui contribueroient pour 1000 francs auront droit à une messe basse fondée à perpétuité, à l'intention qu'ils désigneront. La commission chargée de tout ce qui est relatif à ce monument, se tient au palais des Arts, dans les bâtimens de Saint-Pierre. On souscrit, à Lyon, chez MM. Dugueyt, Fromental, Devilliers et Rivat, notaires; et à Paris, chez MM. Champion et Vingtain, aussi notaires.

Il est étonnant que les journaux n'aient point parlé de la condamnation et de la mort de François Rosier, complice de Gabriel Four, dans l'horrible assassinat de MM. Drevet et Millier, prêtres de Condrieux. Il a subi son supplice, le 24 août dernier, dans l'endroit même où le crime avoit été commis. Une grande foule s'y étoit portée, et a été frappée des sentimens de repentir qu'a montrés le coupable. Il étoit assisté par M. Mouche, curé de Pélussin, dont le zèle et la charité ont éclaté dans les soins qu'il a donnés à ce malheureux. Ils confondoient ensemble leurs larmes, et l'ou eût dit que les deux généreuses victimes appeloient en ce moment du haut du ciel sur leur meurtrier les miséricordes divines et les secours d'une religion qui compte le pardon des injures et l'amour de ses ennemis au nombre de ses plus honorables préceptes.

ARRAS. Le service funèbre ordonné par S. M., en mémoire du triste anniversaire de la mort de la Reine Marie-Antoinette, a été célébré, au jour indiqué, dans toutes les églises de cette ville. Le peuple y a assisté

avec piété et recueillement. Mais il sembloit se porter de préférence vers l'église cathédrale, où, malgré l'extrême petitesse du local, tout répondoit au but de cette touchante cérémonie. Les autorités civiles, judiciaires et militaires, ainsi que des détachemens de la garde nationale et de la garuison, s'y étant rendus, M. l'évêque commença l'office divin. Immédiatement avant l'offertoire, il fit lui-même la lecture de la lettre de la Reine. Les assistans l'écoutèrent en silence, et partagèrent la vive émotion du prélat. Is sortirent de l'église, pénétrés de douloureux souvenirs. Le 18 de ce mois, M. l'évêque se transporta au séminaire diocésain pour y procéder à l'élection d'un nouveau supérieur et de deux professeurs. Il y prononça un discours analogue à la circonstance, en présence du chapitre, du clergé de la ville et des élèves de cette maison. Après le discours, il proclama les nouveaux élus, et reçut des jeunes lévites la promesse qu'ils lui firent d'être toujours soumis à leurs supérieurs. Le prélat remercia ensuite la Providence de ce qu'elle daignoit répaudre ses bénédictions sur le séminaire diocésain, qui compte déjà quatre-vingt-cinq théologiens. Bientôt de nombreux aspirans, sortis du petit séminaire de SaintOmer, se joindront à eux pour se former à l'exercice du ministère ecclésiastique. Ce dernier établissement renferme cent cinq élèves.

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PARIS. Le jeudi 7, M. le chancelier, accompagné de MM. les secrétaires de la chambre des pairs, a été admis auprès de S. M., et lui a fait connoître que la chambre avoit ouvert sa

session.

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M. le comte de Diepholtz s'est rendu, le 7 à l'HôtelDieu, et a visité cet établissement dans le plus grand détail. Il a paru frappé de l'ordre qui y règne, et à témoigné sa satisfaction aux sœurs hospitalières.

M. le ministre de la police a renouvelé l'ordre,

dans ses

bureaux, de ne recevoir aucune pétition, si elle n'est sur papier timbré, conformément aux lois. Il n'y a d'exception que pour les frais de route et les secours aux indigens.

Des sommes ont été mises à la disposition des commissaires ordonnateurs des différentes divisions militaires, pour payer les soldes de retraite et du traitement de réforme pour le troisième trimestre de l'exercice courant.

-Les habitans de Montmédy ayant fait une quête pour les indigens, les officiers prussiens, en garnison dans cette ville, ont, de leur propre mouvement, fait entre eux une collecte dont ils ont remis le produit au préfet.

Le contingent du département de Seine et Oise, dans la répartition des onze millions de la liste civile, est de 557,520 fr.

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La commission consultative du budjet a terminé ses séances. Elle a entendu, dans les dernières, le résumé de ses délibérations, par M. le duc de Lévis. On dit que ce travail se distingue par la méthode et la clarté, et que la plupart des bases de crédit proposées par la commission sont adoptées par le ministre, et entreront dans le plan qu'il doit proposer aux chambres.

Le nommé Jean Planès, d'Audiran, convaincu d'avoir répandu de fausses nouvelles, a été condamné à trois mois d'emprisonnement et 50 fr. d'amende.

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Les présidens et secrétaires des neuf bureaux de la chambre des députés sont : Premier bureau, MM. Angles et Sirand; second bureau, MM. Siméon et Roy; troisième bureau, MM. Voysin de Gartenpe et Camille Jordan; quatrième bureau, MM. de Bonald et de Talleyrand; cinquième bureau, MM. Beugnot et de Serre; sixième bureau. MM. Savoye-Rollin et de Montaignac; septième bureau, MM. Henri de Longueve et de Villele; huitième bureau, MM. le duc de Trévise et Barthe-Labastide; neuvième bureau, MM. Blanquart-Bailleul et André.

-La diete germanique s'est ouverte, le 5 novembre, à Francfort. La veille, le son de toutes les cloches a annoncé ce grand événement. Le 5 au matin, on a célébré la messe dans l'église du Dome. Les ministres se rassembleront au palais de la Tour-c -et-Taxis.

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L'arrivée des troupes espagnoles dans la Catalogne, qui ■ été annoncée par plusieurs journaux, a pour objet les tra

vaux du canal de Vich, et le, renouvellement des garnisons de la province.

-La cérémonie du mariage par procuration de la princesse Charlotte de Bavière avec l'empereur d'Autriche, a eu lieu à Munich, le 29 octobre, à sept heures du soir. C'est l'évêque suffragant, M. Wolf, qui donna la bénédiction aux époux. L'empereur étoit représenté par le prince héréditaire de Bavière. La cérémoine fut suivie du Te Deum et du son de toutes les cloches de la ville. Un officier général partit sur-le-champ pour porter à l'empereur un des anneaux bénis.

Le nouveau roi de Wurtemberg, Guillaume, a fait une proclamation pour annoncer son avénement au trône. La reine est accouchée d'une fille, et l'un et l'autre ont marqué cette double circonstance par des largesses envers les pauvres. Les obsèques du dernier roi ont eu lieu, le 2 novembre, à Louisbourg.

M. le duc de Sussex, un des fils du roi d'Angleterre, a encore assisté dernièrement à une réunion à l'hôtel des marchands de poisson. Il a essayé de justifier, contre une critique du Courrier, le discours qu'il avoit tenu dans la séance précédente, et s'est glorifié d'être attaché à la corporation des marchands de poisson, qui out fort applaudi S. A. R.

Le gouvernement autrichien s'occupe à supprimer la franc-maçonnerie, qui s'étoit multipliée à Venise sous Buonaparte. Une loge a été dernièrement fermée. On a fait disparoître tout ce qui rappeloit le gouvernement de l'usurpateur.

CHAMBRE DES PAIRS.

La chambre s'est réunie le 9 à midi. L'ordre du jour appeloit le rapport de la commission nommée pour rédiger l'adresse au Roi. En attendant, la chambre a procédé à la. formation de ses six bureaux par la voie du sort. Le nombre des pairs en état de voter étant de 208, les cinq premiers bureaux auront 35 membres, et le sixième, 33 seulement. Les bureaux se sont ensuite retirés, pour nommer séparément leurs présidens et secrétaires. La chambre s'étant réunie de nouveau, M. le comte de Fontanes, rapporteur de la commission, a lu le projet d'adresse, qui a été adopté au scrutin, après une seconde lecture, et sera présenté au Roi par

une députation de vingt pairs tirés au sort, sans compter le bureau. Ces pairs sont: MM. les ducs de Duras, de Bellune, de la Rochefoucauld, de Tarente et de Damas; les marquis d'Orvilliers, de Vence et de Raigecourt; les comtes Barthélemy, Davous, d'Haussonville, de Gouvyon, Jules de Polygnac, Lecoulteux de Canteleu, Cholet; le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, de Lally-Tolendal, de Castellane, et M. de Boissy de Coudray. La chambre s'est séparée à trois heures.

Le dimanche 10 novembre, à huit heures du soir, le Roi a reçu, dans la salle du trône, la grande députation de la chambre des pairs, chargée de présenter à S. M. l'adresse votée par la chambre.

La députation a été conduite à l'audience du Roi par le marquis de Dreux-Brézé, grand-maître ; M. de Saint-Félix, premier aide, et M. de Geslin, deuxième aide des cérémonies de France, et présentée à S. M. par le grand-maître.

M. le chancelier, comme président de la chambre des pairs, a lu à S. M. l'adresse conçue en ces termes :

« Sire, vos fidèles sujets les pairs de France viennent renouveler aux pieds de Votre Majesté l'hommage de leur inviolable devouement. Ils se félicitent avec elle de ce calme et de cet ordre intérieur qui, tous les jours mieux affermis, prouveront de plus en plus la vigilance d'une autorité protectrice.

» Ils ont partagé la joie qu'a fait ressentir à votre cœur paternel l'heureuse alliance contractée par l'un des Princes vos enfans. Sire, nous les appelons comme vous : ce nom, donné par vous-même aux fils de votre auguste frère, est le seul qui puisse exprimer tous les sentimens qu'ils nous inspirent. Une jeune princesse vient embellir vos jours par les grâces de son âge et de son caractère. Elle aidera la tendresse et le soin de celle qui vous consoloit dans votre exil, et que ses vertus héroïques recommandent à tous les hommages.

» Sire, le peuple est aussi la famille des bons rois. Vous êtes vivement ému des maux passagers que lui fait éprouver l'intempérie des saisons; mais votre prévoyance paternelle s'est assurée que les récoltes suffisent aux consommations: ainsi les maux que vous déplorez cesseront bientôt; car la seule inquiétude peut les produire, même quand ils ne sont pas réels.

>> La France n'ignore pas que des sacrifices sont nécessaires. V. M. les adoucit en les partageant. Nous reconnoissons la bonté de son ame royale dans cette économie qu'on a justement appelée le premier bienfait des monarques.

» L'adversité, soutenue avec courage, n'honore pas moins que la victoire. Un peuple qui conserve sa propre estime et celle de l'Europe, retrouve encore toute sa dignité dans une noble résignation. Nous

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