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fet de la Côte-d'Or, en 1802, ignoroit apparemment qu'on ne se fait Hospitalière que par religion, et que les pratiques seules de la piété peuvent soutenir dans ce pénible ministère. Loin donc de leur interdire ces pratiques, il faudroit les leur recommander pour qu'elles persévérassent dans leur noble vocation. L'arrêté, le motif et le passage annoncent donc une ignorance complète de l'esprit de la religion. On n'eût pas mieux dit en 1793 et 1794, et cet arrêté de 1802 est digne des plus beaux temps de la révolution. M. Péchard auroit bien dû se dispenser d'insérer dans son Manuel une pièce aussi ridicule, et qui assurément n'est pas faite pour servir de guide aux admi

nistrateurs.

Son recueil peut d'ailleurs être utile dans le régime actuel des hôpitaux. Il y a rassemblé tout ce qui a rapport à l'administration de ces établissemens, les lois, les arrêtés, les instructions, réglemens et décisions de toutes les autorités. Son travail est divisé en vingtquatre articles rangés méthodiquement, et est terminé par une table des matières. L'auteur est employé au ministère de l'intérieur, et a trouvé dans les bureaux des secours pour rédiger cette collection qui va jus qu'au moment actuel.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. a quitté Castel-Gandolpho, et est revenue, le mardi 29 octobre, dans cette résidence.

-Le 24, le roi Charles IV étoit allé à Castel-Gandolpho, et avoit présenté au saint Père l'infant D. François de Paule, son fils, qui doit partir sous peu de jours pour Madrid, et qui a pris congé de S. S.

-La fête de la béatification d'Alphonse-Marie de Liguori a été célébrée, pendant quatre jours consécutifs, à Nocera de Pagani, dans la maison de la Congrégation du Saint-Rédempteur, qui reconnoît ce saint évêque pour son fondateur, et où on garde ses dépouilles mortelles. On y étoit accouru de Naples et des environs, et même des provinces les plus éloignées. L'intérêt et la piété étoient encore excités par le souvenir récent des vertus et des travaux de cet infatigable missionnaire et de ce zélé prélat, mort il n'y a pas trente ans, et que beaucoup de personnes ont pu connoître. Chacun se rappeloit les lieux témoins de ses prédications, de sa vie apostolique, et de sa mort précieuse. Ses disciples lui ont rendu des honneurs avec beaucoup de pompe. Quatre évêques ont officié tour à tour, et six orateurs ont prononcé le panégyrique du saint. Enfin, la cérémonie a été aussi magnifique qu'édifiante, et la foule n'a point nui au recueillement.

-Le 12 octobre, sont partis de Rome pour le Mexique, deux Jésuites, les pères Marquez et Amaja. Ils s'y occuperont de former des colléges, pour lesquels les habilans font déjà des offres considérables. Le père Castagnisa est déjà muni de la patente de commissaire général pour ces vastes contrées, et les dernières lettres apprennent que le père Canton et un de ses confrères se disposoient à rouvrir le noviciat à Mexico, et que le recteur de l'université de cette ville demandoit à y être admis. Le départ du père Marquez a fait d'autant plus d'impression qu'il est plus connu par ses recherches et ses écrits sur les monumens anciens d'architecture, et l'on a admiré le courage qui, dans un âge avancé, lui faisoit entreprendre un voyage long et périlleux pour le bien de son prochain et la gloire de la religion.

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PARIS. Dans la liste d'évêques que nous avons insérée dans notre no. 232, et que plusieurs journaux ont réproduite textuellement, nous avons mis M. Messey, évêque

de Valence, au nombre des prélats vivans. C'est une erreur, ou plutôt une distraction; car, dans une autre liste que nous donnâmes il y a deux ans, tom. II, pag. 163, nous avions compté ce prélat comme mort. Ailleurs, nous ne l'avions point nommé parmi les anciens évêques vivant au moment de la restauration (tom. II, pag. 103). On voudra donc bien rectifier, d'après cette observation, ce qui nous est échappé dans le tom. IX, pag. 359, et on ne comptera plus que 25 anciens évêques vivans au lieu de 26.

MM. les doyen et chanoines du chapitre royal de Saint-Denis avoient été chargés par MADAME, duchesse d'Angoulême, lorsqu'elle vint, le 16 octobre, prier sur le tombeau de ses augustes parens, de distribuer, en son nom, des secours aux pauvres de la ville, qui étoient dans le plus grand besoin. Après avoir pris les plus exactes informations pour remplir les vues de la généreuse Princesse, ils ont fait la distribution des aumônes. Les malheureux ont béni la main d'où partoient ces bienfaits, et l'on a remarqué que nos Princes mêloient tonjours des actes de charité à leurs actes de piété, comme pour apprendre aux peuples que l'une est inséparable de l'autre, et que le meilleur moyen de plaire à Dieu est de faire du bien aux hommes.

Nous en avons déjà fait la remarque. A mesure que nous approchons du terme si désiré où l'Eglise de France va reprendre une nouvelle vie, par un heureux accord entre le vicaire de J. C. et le Roi très-chrétien, il semble que ceux qui redoutent cet accord redoublent d'efforts pour troubler notre joie et éloigner la paix après laquelle nous soupirons. Déjà plusieurs écrits rédigés dans ce sens ont circulé dans la capitale, et ont été surtout disséminés dans les provinces. Aujourd'hui il en paroît un autre qui, ne pouvant être plus fort en raison, est du moins plus long et plus lourd, et où on a cherché à dédommager par la grosseur du volume, de ce qui manque en théologie et en logique. Il est intitulé: De la

nouvelle église de France; dénomination qui s'appliqueroit certainement mieux au parti que sert l'auteur, qu'à nous qu'il combat; car qu'y a-t-il de plus nouveau qu'une église séparée du saint Siége, sans évêques, sans communication avec les églises étrangères, sans aucun des caractères de l'Eglise de J. C.? Cette simple réflexion nous dispenseroit de recourir à d'autres. Toutefois nous examinerons ce dernier et malheureux effort de l'homme ennemi pour semer la zizanie dans le champ du père de famille, et nous n'y trouverons, comme dans les écrits précédens, qu'une ignorance déplorable, ou une malignité plus déplorable encore.

On a célébré, le 13 novembre, une messe des morts à la chapelle royale, pour l'anniversaire du décès de la Reine Marie-Joséphine-Louise de Savoie, femme de S. M., qui mourut en Angleterre, le 13 novembre 1810.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Depuis quelques jours Mme, la duchesse de Berry ne sort point de ses appartemens. MADAME lui fait une visite tous les soirs.

Le 11, M. le duc de Cambridge a dîné avec la famille royale. C'étoit un dîner d'adieux. S. A. R. est partie pour Hanovre, où elle va résider en qualité de gouverneur genéral. On croit qu'elle passera par Stuttgard, pour visiter la reine sa sœur, devenue récemment veuve du roi de Wurtemberg.

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- M. le duc de Berry a envoyé 1000 fr. établissemens de charité de Lille.

-M. de Mézi, préfet du Nord, et membre de la chambre des députés, est nommé directeur général des postes, en remplacement de M. d'Herbouville.

-M. Bricogne est nommé maître des requêtes en service ordinaire au conseil d'Etat.

Par une ordonnance du 11 novembre, l'exemption des droits accordée aux grains, farines, pains et biscuits de mer

qui entreroient par terre ou par mer, est étendue aux pommes de terre.

- Le service des vivres pour les troupes alliées, en Alsace, avoit nécessité des achats de grains considérables dans les marchés. Mais la compagnie chargée de ces approvisionnemens s'est procuré des grains de l'étranger, et n'aura plus besoin de recourir aux marchés de l'intérieur..

-Cent cinquante-trois militaires, retirés dans les départemens des Ardennes et de la Haute-Saône, ont fait l'abandon au Roi du cinquième réservé sur la solde de retraite pendant le premier trimestre de 1814.

La cour prevôtale de Tarn-et-Garonne a condamné à la déportation, le 25 octobre, Jean Négrié, d'Albi, pour avoir répandu un écrit contenant une provocation au renversement du gouvernement légitime.

-M. de Lézai-Marnézia, préfet du Lot, a fait insérer dans le Moniteur une réponse au Mémoire de MM. la Chèze-Murel et Syrieis-Mayrinhac contre lui. Il nie le fait de la couronne tricolore, qu'on l'accuse d'avoir reçue, et annonce qu'il aura recours aux tribunaux contre cette fausseté. Il oppose aux témoignages de ses accusateurs, celui du conseil général du département du Lot, qui fait l'éloge de son administration, et lui vote des remercîmens.

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-Le roi de Sardaigne a, par des patentes du 25 octobre, déclaré que les enfans issus de mariages contractés en Savoie pendant tout le temps qu'on n'a pu se présenter à l'Eglise pour Ꭹ faire bénir les mariages, étoient censés légitimes, ainsi que les enfans nés de mariages contractés seulement devant l'Eglise, et ceux nés, avant la publication du présent édit, mariages contractés seulement suivant les formes établies par les lois civiles. Les mariages de cette dernière espèce cesseront, au 1er juin 1817, de produire aucun effet civil, si, à ladite époque, les conjoints ne les ont pas célébrés aussi suivant les lois en vigueur. Le roi invite tous ceux qui se trouveroient dans ce cas à satisfaire aux lois ecclésiastiques, déclarant ceux qui s'y refuseroient incapables de toute charge ou fonction publique, ainsi que de tous avantages matrimoniaux, sans compter les indemnités auxquelles le sénat pourroit les condamner.

-M. de Cevallos, premier secrétaire d'Etat et des dépê

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