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18. Lorsque, pendant la durée ou dans l'intervalle des sessions des chambres. la députation d'un département devient incomplète, elle est complétée par le college clectoral du département à qui elle ap1 partient.

19. Les dispositions des lois, décrets et ordonnances contraires à la présente loi sont abrogées.

20. Toutes les formalités relatives à l'exécution de la présente loi seront réglées par des ordonnances du Ror.

Signé, LOUIS. Le ministre présente ensuite deux autres projets; le premier relatif au mode de constater l'absence ou le décès présumé des militaires et employés des armées dont on n'a pas de nouvelles depuis les dernières campagnes. Les délais établis à cet égard par le Code seront abrogés. Ce projet se divise en onze articles. L'autre projet est celui qui a été adopté par la chambre des pairs, sur les donations en faveur du clergé. Les trois projets sont renvoyés à la discussion préalable des bureaux. M. Paillot de Loyne, rapporteur de la commission des pétitions, se présente à la tribune. La première pétition est une plainte contre toutes les autorités du Bas-Rhin on en commence la lecture; mais la chambre s'apercevant bientôt que cette pétition sort de ses attributions, passe à l'ordre du jour. La deuxième pétition est d'un nommé Gastel, ancien commis de préfecture, destitué, qui se plaint d'avoir été faussement dénoncé à la police, et qui est réduit à se cacher. La chambre passe encore à l'ordre du jour, malgré l'opposition de M. de Villèle. Le rapporteur continue : «La demoiselle Antoinette Robert expose que son père et son frère ont été arrêtés le 15 octobre dernier et tenus au secret jusqu'au 3 novembre, puis transférés à la Force, sans que leur famille ait pu communiquer avec eux. Elle se plaint de plus de ce que son journal, le Fidèle Ami du Rot, sa propriété particulière, a été supprimé par le ministre de la police, et elle demande justice de ces actes qu'elle regarde comme arbitraires. Plusieurs voix demandent la lecture de la pétition. M. Courvoisier dit qu'elle a été imprimée et distribuée. MM. de Bruyère-Chalabre et de Macartby répondent que plusieurs membres ne l'ont pas reçue, MM. Lizot et de Castelbajac demandent aussi la lecture. La chambre décide à une très-grande majorité que la pétition sera lue. Le rapporteur en fait la lecture. La plaiguante parle d'abord des services de son père envers la cause royale pendant tout le cours de la révolution. Il faisoit, en Normandie, les fonctions d'agent du Roi, a été successivement

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frappé de 123 mandats d'arrêt, et a suivi le Roi à Gand, où il a commencé le Fidèle Ami du Ror. Cependant il a été mis au secret, et sa famille n'a pu encore communiquer avec lui. On a fait à son domicile plusieurs perquisitions qui n'ont rien produit. Mlle. Robert en appelle à la Charte contre ce procédé rigoureux, et dénonce M. le ministre de la police comme ayant de plus attenté à sa propriété particulière en supprimant le journal indiqué. M. de la Bourdonnaye, membre de la commission, monte à la tribune. Il annonce qu'elle a demandé au ministre des renseignemens, mais qu'il n'a point répondu 'à la lettre. Seulement, dans un entretien avec un membre de la commission, il a dit que les ministres ne devoient aucun renseignement à la chambre, et que, s'ils en donnoient, c'étoit pure complaisance de leur part. M. de la Bourdonnaye combat cette prétention, et examine en général si la loi du 29 octobre 1815 autorise la police à retenir arbitrairement au secret, et si celle du 21 octobre 1814 permettoit de supprimer un journal par un ordre verbal d'un agent subalterne. M. de la Bourdonnaye conclut en proposant que le président soit chargé de demander de nouveaux renseignemens au ministre. Le rapporteur de la commission expose ce qui s'est passé relativement aux communications avec le ministre. Le président a été invité à se rendre au ministère, et à prendre communication des pièces. On lui a montre une masse assez volumineuse de procès-verbaux, et on lui a dit que les membres de la commission pouvoient venir les examiner. M. Courvoisier justifie le ministre, et soutient qu'on ne peut l'obliger à donner des renseignemens. Il demande l'ordre du jour, conformément au vœu de la cominission. M. Corbières combat avec beaucoup de chaleur l'avis de la commission et celui de M. Courvoisier. Il dit que la loi de 1815 a été rendue contre les révolutionnaires, et non contre les amis du Roi, et il croit que le ministre ne peut se refuser à donner tous les renseignemens dont on a besoin. M. Lainé, parlant comme député, regrette la tournure grave que prennent ces débats. Il ne pense pas qu'on puisse exiger d'un ministre des communications officielles, et il ne faut pas que les cris d'une fille qui défend son père entraînent la chambre en des mesures peu convenables. Les uns demandent la clôture de la discussion, les autres demandent la parole. M. de Castelbajac s'écrie qu'il ne faut pas qu'on puisse dire qu'un royaliste a vainement fait entendre ses

plaintes au milieu de la chambre des députés. Le président consulte l'assemblée. Le bureau déclare que d'après l'épreuve la discussion est fermée. De nombreuses réclamations s'élevent. On demande l'appel nominal. Le président ne peut se faire entendre. Beaucoup de membres sortent, et tout un côté de la salle se trouve dégarni. L'agitation redouble. Le président se couvre, et annonce qu'aux termes du réglement, quand l'assemblée devient tumultueuse, la chambre se retire, pendant une heure, dans les bureaux. Les députés se retirent.

La séance est reprise vers six heures. Les bancs situés à la droite du président sont déserts. Plusieurs membres qui étoient restés dans les bureaux sont invités à rentrer. Quelques voix remarquent que l'assemblée n'est pas en nombre suffisant pour délibérer. On fait l'appel nominal. Le nombre des membres présens est de 119. On fait observer que c'est la majorité, et que la chambre peut délibérer. M. de Serre n'approuve pas la scission affligeante qui vient de s'opérer; mais il est fâché que l'on ait fermé si tôt la discussion : la minorité a le droit de parler. Il propose de remettre la discussion au lendemain. M. Courvoisier appuie cet avis. M. Lainé désire que l'on consigne au procès-verbal que la chambre étoit en nombre suffisant pour délibérer. L'assemblée se sépare à six heures et demie.

M. Ad. Le Clere ayant fait hommage au souverain Pontife d'un exemplaire de chacun des ouvrages suivans: Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le 18. siècle, et l'Ami de la Religion et du Roi, qui sont sortis l'un et l'autre de ses presses, S. S. l'a honoré d'un bref dont voici la traduction :

« Pie VII. Cher fils, salut et bénédiction apostolique. On nous a présenté dernièrement, en votre nom, avec vos lettres, deux présens ; savoir : Une Histoire ecclésiastique du xvIII. siècle, et le Journal que vous imprimez depuis deux ans jusqu'à ce jour. Nous n'avions pas besoin de ce nouveau témoignage de votre bonne volonté et de votre dévouement pour nous, l'un et l'autre nous ayant été manifestés par plusieurs preuves, et nous étant assez connus. Cependant cette nouvelle marque, de votre part, nous a été agréable; et afin de vous le faire voir, nous vous envoyons deux médailles, l'une d'or, l'autre d'argent, et nous y ajoutons l'assurance de notre bienveillance pour vous; recevez en le gage dans la bénédiction apostolique que nous vous accordons de bon cœur, à vous et à votre famille. Donné à Rome, près : Sainte-Marie-Majeure, le 14 septembre 1816, de notre pontificat l'an XVII.-Signé, Raphaël Mazio, secrétaire des lettres latines ».

Au dos est écrit: A notre cher fils Adrien Le Clero, à Paris.

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(Mercredi 4 décembre 1816.)

(No. 242.)

Explication des Evangiles des dimanches et de quelquesunes des principales fêtes de l'année; par C. G. de la Luzerne, ancien évéque de Langres. Nouvelle édition, revue, corrigée et avouée par l'auteur (1).

L'Ecriture sainte, et surtout l'Evangile, est une mine toujours féconde d'instructions propres pour tous les temps, pour tous les états, pour tous les âges. L'Esprit saint qui a inspiré ces livres admirables a voulu que nous y trouvassions tous des leçons et des exemples, et que nous y apprissions en même temps et ce qu'il faut croire, et ce qu'il faut pratiquer. Depuis des siècles, les ames pieuses les méditent sans cesse, et y trouvent toujours de nouveaux attraits. Les pasteurs, qui puisent à cette source, ne l'ont pas encore épuisée. C'est de là qu'ils font sortir, pour appliquer ici le langage de l'écrivain sacré, ce vin, source de force, qui amortit les passions et enfante les vertus, et cette eau pare et vive qui rejaillit jusqu'à la vie éternelle. Vinum germinans virgines. Fons aquæ salientis in vitam æternam. Les pères, les docteurs, les prédicateurs de tous les temps ont analysé, commenté, expliqué ces divins écrits pour instruire les peuples, et les fortifier contre les égaremens de l'esprit et du cœur, et ils ont encore laissé à leurs successeurs de nouveaux traits de lumière à

(1) 4 vol. in-12; prix, 12 fr., et 14 fr., franc de port, A Paris, chez Adrien Le Clere, quai des Augustins, n°. 35, au bureau du Journal.

Tome X. L'Ami de la Religion et du Roi.

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y recueillir, comme si la Providence avoit voulu y fournir à chaque siècle un préservatif contre les diverses erreurs qui se succèdent, et à chaque homme un appui contre des tentations toujours renaissantes. Les ministres de la religion ont donc coustamment eu recours à ces oracles sacrés pour leurs exhortations, et les orateurs, comme les théologiens, y ont trouvé des armes pour combattre, tantôt les penchaus déréglés de notre foible humanité, tantôt les faux dogmes que produit l'esprit de ténèbres. M. l'ancien évêque de Langres paroît s'être proposé l'un et l'autre but dans son ouvrage. Ce prélat, soit pendant qu'il étoit livré aux fonctions de l'épiscopat, soit depuis qu'il s'en est démis à la voix du chef de l'Eglise, n'a cessé d'occuper ses loisirs à des productions aussi utiles qu'honorables pour la religion, et dont la collection est encore plus précieuse par le choix des sujets qu'imposante par le uombre des volumes. Ceule Explication des Evangiles n'en est pas la portion la moins intéressante. Cet ouvrage étoit déjà connu et apprécié par cette partie du public qui prend intérêt à tout ce qui touche la religion. Cette nouvelle édition aura droit de lui plaire encore da vantage par le soin qu'a pris l'auteur de la revoir, et de la faire imprimer sous ses yeux.

M. l'aucien évêque de Langres a travaillé principalement pour son siècle. Tantôt il expose les vérités générales du christianisme, tantôt il combat les erreurs de ses contemporains. L'explication de l'Evangile du premier dimanche de l'Avent pourroit être regardé comme un sermon court, mais solide, sur le jugement dernier. D'autres sont plus dans le genre des prônes, ou plutôt ressemblent assez aux

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