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Monsieur mon frère, j'ai reçu la lettre de V. M. du par laquelle il lui a plu de rappeler de ma cour le comte de.. son Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire. La conduite qu'il a tenue pendant tout le temps. qu'il a résidé auprès de moi, et le soin qu'il a mis à contribuer, en tout ce qui dépendait de lui, à entretenir entre nos sujets les relations si heureusement consolidées par les derniers événements, n'a pu que lui mériter toute mon approbation. Comme il a ordre de se rendre auprès de V. M. avant que d'aller à je le charge de vous renouveler, Monsieur mon frère, les assurances de la haute considération et de l'amitié parfaite avec lesquelles je suis, Monsieur mon frère, de V. M.

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le bon frère,
N..

Sire,

(D'une république à un roi.)

',

Il a plu à V. M. de nous faire part, par sa lettre du . . ., des raisons qui ont porté V. M. à rappeler le chevalier de . . ., son ambassadeur extraordinaire près de nous. Il nous a envoyé cette lettre de .., où il vient d'être appelé pour le service de V. M., et en prenant congé de nous il nous a renouvelé, de la manière la plus positive, les assurances de l'amitié et de l'intérêt que V. M. continue à porter à notre république. Plus que personne, cet ambassadeur, pendant le temps qu'il a résidé dans cette république, a été à même de se convaincre des sentiments de reconnaissance dont nous sommes pénétrés pour Votre personne royale, et du désir sincère que nous avons de voir de plus en plus se consolider l'union et la bonne harmonie rétablie entre les états de V. M. et notre ré

publique. Comme nous avons une entière confiance en lui, nous nous rapportons aussi à ce qu'il vous dira de nous, et du prix que nous attachons à l'amitié dont V. M. veut bien nous honorer. Sur ce, nous prions Dieu qu'il vous ait, Sire, en sa sainte et digne garde.

(Signatures.)

Réponse aux lettres de rappel d'un chargé d'affaires ou d'un consul général chargé d'affaires.

M.

Monsieur le ministre,

. . . m'a remis la lettre que V. Exc. m'a fait l'honneur de m'adresser, sous la date du

.

et par laquelle

s'est

elle m'annonce que le gouvernement de S. M. décidé à mettre fin à la mission que ce diplomate remplissait à ...

En quittant.. M. . . . emporte le témoignage d'avoir contribué autant qu'il était en son pouvoir, à cultiver et à resserrer les rapports d'amitié et de bonne intelligence si heureusement établis entre les deux pays. Je saisis avec empressement cette occasion d'offrir à V. Exc., assurances de très-haute considération avec laquelle je suis . .

les

Discours d'audience1).

Le ministre public, en arrivant à son poste, sollicite du souverain, ou du chef de l'État auprès duquel il est 1) Voy. T. I, § 43.

accrédité, une audience publique ou privée, pour lui remettre la lettre de créance dont il est porteur.

Introduit avec le cérémonial usité, l'Envoyé prononce un discours plus ou moins bref, modelé, en termes généraux, sur le rang respectif des deux souverains, et sur le degré d'amitié et de bonne harmonie qui existent entre eux.

A moins que la mission n'ait un but spécial et déterminé, auquel cas le discours d'audience en énonce publiquement l'objet, ce discours se renferme dans les généralités de convention prescrites par le cérémonial et par l'usage.

La mission, étrangère à la politique, n'a-t-elle pour objet que de porter au prince des compliments de félicitation sur quelque événement heureux, ou de condoléance sur quelque malheur de famille, la parole du ministre se borne à exprimer la part sincère qu'y prend la cour qui l'envoie. Si déjà, à une époque antérieure, l'Envoyé à exercé des fonctions diplomatiques auprès du souverain qui le reçoit, ou auprès de son prédécesseur, il rappelle cette circonstance honorable et sollicite la continuation des bontés dont il a été l'objet.

Dans tous les cas, le ministre se rend l'organe du souverain qu'il représente en appuyant sur le vif désir de sa cour de maintenir et d'accroître les bons rapports existants: il ajoute l'assurance respectueuse qu'il ne négligera rien lui-même pour se rendre personnellement agréable dans l'exercice de ses fonctions.

La solennité, trop souvent verbeuse, et guindée, des anciennes harangues a fait place aujourd'hui, dans ces sortes d'allocutions, à une simplicité concise et discrète

qui n'ôte rien au respect des convenances et à la dignité des expressions.

DISCOURS D'AUDIENCE.

Discours du baron de Breteuil, ambassadeur de France, adressé à l'empereur Joseph II. (1775.)

Sire, l'honneur que j'ai de remettre à V. M. les lettres du roi m'impose pour premier devoir de vous parler de tous ses sentiments pour vous. Rien n'intéresse plus le cœur du roi que de vous convaincre, Sire, de sa constante amitié et du prix qu'il attache aux liens sacrés qui l'unissent à V. M. Le roi espère et se flatte qu'ils sont tous également indissolubles. Je serai trop heureux, Sire, si mes soins respectueux et mon zèle attentif pour tout ce qui pourra maintenir et fortifier la confiance et l'intimité des deux maisons vous sont une nouvelle preuve de la résolution où est le roi de n'en laisser échapper aucune occasion.

Quant à moi, Sire, le comble de ma satisfaction est d'avoir l'honneur d'être chargé de suivre des intérêts aussi précieux et établis sur des bases aussi solides. J'ai travaillé dans cet espoir depuis longues années; je n'aurai plus rien à désirer si j'en recueille le flatteur avantage de mériter l'estime et les bontés de V. M. J'y pourrai compter si elle les accorde au désir de lui plaire, ainsi qu'au profond respect et à l'admiration la plus vraie pour les grandes qualités que V. M. montre à l'Europe.

Discours prononcés par le prince de Neuchâtel, ambassadeur extraordinaire de l'empereur Napoléon, envoyé à la cour de Vienne pour la demande en mariage de l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche. (1810.)

Discours adressé à l'empereur d'Autriche.

Sire, je viens, au nom de l'empereur mon maître, vous demander la main de l'archiduchesse Marie-Louise, votre illustre fille..

Les éminentes qualités qui distinguent cette princesse ont assigné sa place sur un grand trône; elle y fera le bonheur d'un grand peuple et celui d'un grand homme.

La politique de mon souverain s'est trouvée d'accord avec les vœux de son cœur.

Cette union de deux puissantes familles, Sire, donnera à deux nations généreuses de nouvelles assurances de tranquillité et de bonheur.

Réponse de l'empereur.

Je regarde la demande en mariage de ma fille comme un gage que j'apprécie des sentiments de l'empereur des Français.

Mes vœux pour le bonheur des deux futurs époux ne sauraient être exprimés avec trop de vérité; ce bonheur sera le mien.

Je trouverai dans l'amitié du prince que vous représentez de précieux motifs de consolation de la séparation de mon enfant chéri; nos peuples y voient le gage assuré de leur bien-être mutuel.

J'accorde la main de ma fille à l'empereur des Français.

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