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Royal, sont désignés par des titres particuliers 1). Tels sont aujourd'hui, en Espagne, le Prince des Asturies; en Portugal, Don (prénom) d'Alcantara, ou Prince de Baira; en Angleterre, le Prince de Galles, Comte de Dublin; dans les Pays-Bas, le Prince d'Orange; en Belgique, le Duc de Brabant; en Suède, le Duc de Scanie 2).

Mais, outre ces titres portés par des héritiers du trône, il en existe dans quelques pays encore d'autres, que portent les membres de la famille du souverain, d'après des noms de villes ou de provinces, soit comme di

1) Le titre de roi des Romains, que portait autrefois le successeur présomptif de l'empereur d'Allemagne, ne pouvant être conservé pour le prince héréditaire de l'empire d'Autriche, a cessé d'être en usage. L'empereur Napoléon avait donné à l'héritier de sa couronne le titre de roi de Rome.

2) A l'avénement de la branche d'Orléans au trône de France, en 1830, le prince royal héritier de la couronne reçut également, par l'ordonnance royale du 13 août 1830, le titre de duc d'Orléans: son fils aîné reçut plus tard le titre de comte de Paris.

Au temps où la branche aînée des Bourbons occupait le trône de France, le prince héritier de la couronne était désigné sous le titre de Dauphin. Ce titre, que portaient les princes du Viennois et du Dauphiné, passa aux rois de France, par la cession du Dauphiné, faite, en 1249, par Humbert aux blanches mains. Une ordonnance, de 1356, statua que l'apanage du Dauphiné et le titre de dauphin appartiendraient au fils aîné du roi. L'histoire de France compte vingt-cinq dauphins: le premier fut Charles, fils du roi Jean, et le dernier, Antoine, duc d'Angoulême, fils du roi Charles X. La princesse femme du dauphin était nommée Dauphine.

En Prusse, lorsqu'il n'existe pas d'héritier direct du souverain, le prince héritier présomptif de la couronne est nommé prince de Prusse. Deux princes ont jusqu'ici porté ce titre: FrédéricGuillaume II, qui succéda au grand Frédéric, et le prince Guillaume, frère puîné du roi Frédéric-Guillaume IV, actuellement régnant.

stinction honorifique pour ces villes et provinces, soit qu'ils aient été conférés par le souverain selon son bọn plaisir.

C'est ainsi qu'ont été donnés en France les titres de duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale, duc de Montpensier, comte de Paris (donné au fils aîné du prince royal, duc d'Orléans), duc de Chartres, comte d'Eu, prince de Condé, duc d'Alençon; mademoiselle de Valois, mademoiselle de Beaujolais, etc. 1);

En Angleterre, ceux de duc d'York, de Clarence, de Cumberland, de Sussex, de Cambridge, de Kent, marquis de Cornwallis;

En Belgique, celui de comte de Flandres, comte de Hainaut;

En Portugal, ceux de duc d'Oporto, duc de Béja, duc de Bragance;

En Suède, ceux de duc de Scanie, duc d'Upland, duc d'Ostgothland 2).

En Autriche, à l'exception du fils aîné de l'empereur, qui porte le titre de Prince Impérial, tous les autres

1) Ces titres sont encore portés actuellement par des princes et princesses de la famille d'Orléans. Ceux de comte de Provence, duc de Bourgogne, duc d'Angoulême, comte d'Artois, duc de Berry, etc., ont appartenu à des princes de la branche aînée des Bourbons, dont le dernier héritier, qui serait connu, comme roi, sous le nom de Henri V, reçut à sa naissance le titre de duc de Bordeaux, et porte actuellement dans l'exil, où les révolutions l'ont poussé, les titre et nom de comte de Chambord. Les titres de prince de Condé, prince de Conti, duc de Bourbon, etc., ont été portés par des princes de la branche aînée des Bourbons, dans la ligne collatérale.

2) Fils du prince royal.

membres de la famille impériale sont qualifiés Archiducs et Archiduchesses.

En Russie, l'héritier présomptif du trône porte, de temps immémorial, le titre de Tzaréwitch. Par ordre de l'empereur Paul Ier, le titre de Tzaréwitch fut changé en celui de Césaréwitch, qu'a porté l'empereur Alexandre, et que porte le grand-duc-héritier actuel, fils de l'empereur Alexander II 1). Tous les autres membres de la famille impériale sont qualifiés Grands-Ducs et GrandesDuchesses.

En Espagne et en Portugal, tous les princes et princesses de la famille du souverain sont qualifiés Infants et Infantes, en les distinguant entre eux par leurs prénoms 2).

En Prusse, en Suède et en Danemark, le fils aîné du souverain est appelé Prince Royal; tous les autres princes et princesses de la famille royale sont désignés par leurs prénoms.

Au Brésil, le fils aîné de l'empereur prend le titre de Prince Impérial; le fils puîné, ou la fille puînée porte celui de prince, ou princesse du Grand-Para.

En France, au temps où la branche aînée de Bourbon occupait le trône, le premier frère du roi (par ordre de naissance) portait le titre de Monsieur; les fils et petits-fils du roi étaient nommés Enfants de France.

1) Le grand-duc Constantin, frère aîné de l'empereur Nicolas, s'étant réservé, en renonçant au trône, le titre de Césaréwitch, ce ne fut qu'après la mort de son oncle que le grand-duc-héritier le reçut.

2) Le titre d'Infant est également porté par le duc actuel de

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De la courtoisie.

Les empereurs seuls, autrefois, étaient en possession du titre de Majesté; les rois recevaient celui d'Altesse et de Sérénité. A la fin du xve siècle, les rois de France prirent les premiers le titre de Majesté; au XVIe siècle, plusieurs autres rois suivirent cet exemple 1), et successivement tous adoptèrent ce même titre, soit chez eux, soit dans leurs relations avec les puissances étrangères 2), et l'exigèrent de l'empereur d'Allemagne. Ce ne fut qu'à la paix de Westphalie, en 1648, que l'empereur l'accorda aux rois de France 3), et bientôt après à plusieurs autres rois; depuis, l'empereur Charles VII l'accorda à tous les rois sans distinction 4).

Les titres de courtoisie en usage aujourd'hui pour relever les dignités des souverains sont, pour le Pape, comme nous l'avons déjà dit, Saint-Père, Sainteté et

Parme, par ses enfants et par le père du duc régnant. (Voy. chap. II, Abdications.)

1) Le Danemark, sous le règne du roi Jean; l'Espagne, sous Charles Ier; l'Angleterre, sous Henri VIII; le Portugal, en 1578.

2) L'Angleterre et le Danemark, en 1520; la Suède et le Danemark, en 1685. La France ne donna le titre de Majesté au roi de Danemark qu'au commencement du XVIIIe siècle, et au roi de Prusse en 1713.

3) Voy. WICQUEFORT: L'Ambassadeur et ses fonctions, liv. I, sect. xxv.

4) Dans les vieilles chartes, on trouve que les titres Altitudo, Illuster (pour illustris), Nobilissimus, etc., étaient donnés aux empereurs: ce dernier titre a été donné aux rois de France jusque dans le XIIe siècle. On nommait aussi Nobilissimus et Purpuratus les fils des empereurs (quasi in purpura nati).

Béatitude; pour les empereurs, Sire et Majesté Impériale; pour l'empereur turc seul, Hautesse; pour les rois, Sire et Majesté; pour les autres princes souverains jouissant des honneurs royaux, Monseigneur et Altesse royale; pour ceux qui n'en jouissent point, Monseigneur et Altesse sérénissime; pour les princes successeurs présomptifs d'une couronne impériale ou royale, Monseigneur et Altesse impériale ou royale 1); ainsi que pour les fils ou frères de souverain, empereur ou roi; pour ses oncles et cousins germains; pour les autres princes de famille souveraine, et même pour les princes médiatisés d'Allemagne, Monseigneur et Altesse sérénissime.

Ces mêmes titres de courtoisie se donnent aux impératrices, aux reines, et à toutes les autres princesses selon le sang dont elles sont issues, ou selon la dignité de leurs époux, avec la simple appellation de Madame2).

Il faut toutefois observer que, lorsqu'une princesse à laquelle le titre d'Altesse impériale ou royale est dû par sa naissance épouse un prince à qui ce titre n'appartient point, elle continue de le porter; mais, ce seul cas excepté, les princesses portent les titres et dénominations du prince leur époux, à moins qu'il ne soit dérogé à la règle par convention.

1) Ce n'est qu'en Espagne et en Portugal qu'à l'exception de l'héritier présomptif du trône tous les princes et princesses de la famille royale n'ont que l'Altesse sérénissime. Les archiducs d'Autriche n'avaient, jusqu'en 1806, que l'Altesse royale; ils ont pris depuis le titre d'Altesse impériale.

2) Voy. au chap. VI, Correspondance des souverains. La qualification de Madame était autrefois en France un titre réel, spécial, que portait la femme de celui des frères du roi qui recevait le titre de Monsieur.

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