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bataillon de Bellet, les hussards verts et bruns, etc., mais encore les régimens saxons Princes Jean, Xavier et Rechten ont terriblement souffert depuis hier après midi, et toute cette nuit nous n'avons vu que des fuyards qui couroient après leurs régimens; on croit que les Français se portent en force sur notre gauche, pour couper la communication de Leipsick. Leur force doit être de 400,000 hommes commandés par I'EMPEREUR qui, dans ce moment, doit être à Geraw, à 4 milles d'ici. Nous apercevons déjà ici quelques patrouilles. Nous avons ici des magasins immenses, sans trouver moyen de les sauver; on est ici dans des inquiétudes affreuses. Dieu veuille que le roi, qui ne peut pas manquer d'être attaqué sous peu, ne se laisse pas battre, car ce malheur seroit irréparable!

D'après les dernières lettres, le corps d'avant-garde de Blichert s'est porté sur la Hesse. L'état-major du corps de Ruchel s'y est rendu aussi de manière que, excepté à Hameln, il n'y a plus un seul soldat dans les Etats hanovriens. Actuellement il ne nous reste d'autre ressource que la bataille décisive qu'il faut livrer à Napoléon. Dans cette triste situation, mon sort ne tient à rien, pourvu que l'issue de la crise actuelle soit heureuse; je te répète encore, mon ami, que notre situation est des plus tristes et des moins rassurantes, etc.

N. B. Le courrier qui a porté ces bulletins, est arrivé aujourd'hui à huit heures du soir. Une heure après, il a été suivi d'un second courrier, chargé de deux dépêches de Mgr. le prince de Neuchâtel, pour S. A. S. Mgr. le prince archichancelier de l'Empire.

Ces dépêches annoncent que, le 14, S. M. l'EMPEREUR et Roi a remporté auprès de Weimar une victoire complète sur les Prussiens.

Les détails de cette mémorable journée ne tarderont point à être publiés. (Extrait du journal officiel.) Ces détails n'ont point encore été publiés officiellement.

-Deux courriers ont apporté le 23 la nouvelle d'une seconde victoire remportée le 15 sur le roi de Prusse en personne; l'un de ces couriers étoit lui-même tout couvert de lauriers. Les détails qui circulent sont les mêmes que ceux envoyés dans les lettre de Mayence. ( Voyez notre article de Mayence).

-S. M. le roi de Hollande a pris le commandement en chef de l'armée du Nord, dont le quartier-général est à Wesel, Le général de division Lagrange est nommé chef d'état-major de cette armée, ayant sous lui le géneral Bacop, comme chef

d'état-major pour l'armée hollandaise, et l'adjudant-commandant Lafays pour les troupes françaises.

- Les trois membres du sénat, chargés de porter l'adresse de leur corps au quartier-général de l'EMPEREUR, sont partis chacun de son côté pour leur destination. Ils se rejoindront à Mayence.

- Mad. la marquise de Lucchesini a quitté Paris, il y a quelques jours, avec un de ses fils, et a pris la route de Lucques.

Plusieurs ministres étrangers ont quitté Paris depuis quelques jours, soit pour voyager, soit pour se rapprocher de leurs souverains: ce sont le ministre du roi de Hollande, M. de Bransen; celui du roi de Bavière, M. de Cetto; celui de Hesse-Cassel, M. de Malsbourg; celui de Bade, M. le baron de Dalberg; celui du prince-primat, M. le comte de de Beust; et le ministre du grand-duc de Wurtzbourg.

-Une division anglaise, forte de 31 voiles, s'est approchée de Boulogne, le 9 de ce mois, pour répéter ses tentatives d'incendie. Dans la nuit, cette division lança sur le port et la ville une centaine de fusées incendiaires, moyen de nouvelle invention qui n'a pas eu plus de succès que tous ceux que l'ennemi a essayés contre la flottille. Ces fusées se composent d'un cylindre en fer de 4 pouces environ de diamètre (deux pieds et demi de long), et se terminant par un cône très-pointu de 8 pouces de long. La machine est remplie d'un artifice, dont la flamme sort par l'orifice supérieur et par des trous pratiqués dans la base du cylindre et dans la longueur du cône qui le termine. L'extrémité intérieure du cône paroît destinée à fixer la machine sur les objets qu'elle atteint.

Quoi qu'il en soit, le plus grand nombre de ces fusées a été sans effet. Deux sont tombées sur des bâtimens, et ont été éteintes sans difficulté, et sans que ces bâtimens en aient souffert. Une maison qui contenoit des fagots, a été incendiée, parce que personne ne s'y est trouvé à temps pour arrêter l'effet de la machine qui y avoit pénétré. On en a trouvé, le lendemain, sur la plage, à basse mer, un grand nombre qui n'avoient pas été employées. Il est probable que l'embarcation qui en étoit chargée, a été coulée par le feu des batteries.

Dans la nuit du 10 au 11 les ennemis ont recommencé un nouveau bombardement qui n'a produit d'autre effet que de blesser par un éclat un jeune homme de 14 ans. Toutes les mesures étoient prises d'avance pour remédier aux accidens. Les batteries ont fait sur l'ennemi un feu qui l'a bientôt obligé de prendre le large.

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fl en a été de même à Calais, dans la nuit du 15 au 14. plusieurs bombes y ont été lancées sans produire le moindre. dommage, et les batteries ont forcé, en moins de deux heures, l'ennemi à s'éloigner.

Les fusées incendiaires ont donc échoué cette année, tout comme l'ont fait les années précédentes les bombes, les globes à trois orifices, les brûlots submergés, les machines à détente, et toutes les autres machines infernales dont l'Angleterre a adopté l'usage. Mais ce qu'il y a eu de particulier dans cette occasion, c'est que l'ennemi ait choisi, pour essayer de nouveau l'incendie des ports de Boulogne et Calais, le moment où milord Lauderdale devoit se trouver dans l'un ou l'autre. En effet, il est arrivé le 11 à Boulogne, peu d'heures avant la fin du dernier bombardement. Toutes les mesures ont été prises pour lui épargner le désagrément d'apercevoir l'exaspération d'un peuple indigné. Ce ministre a desiré se reposer dans la ville; il y a couché chez le commandant de la flottille; et le 12, dans la matinée, il a été transporté à bord d'une frégate anglaise. L'Angleterre connoîtra sans doute, par milord Lauderdale, combien les procédés qu'il a éprouvés à Boulogne contrastent avec l'animosité dont cette ville venoit d'éprouver de nouveau les efforts toujours incendiaires, mais toujours impuissans.

(Moniteur.)

- Les victoires de la Grande-Armée ont été célébrées le 22 dans un banquet, auquel M. le général Junot, gouverneur de Paris, avoit invité tous les officiers de la garnison, A la fin du repas S. Ex. a porté le toast suivant : «< Camarades, si nous » sommes assez malheureux pour ne pas partager les dangers » de nos armées victorieuses, soyons jaloux de les célébrer. » Si un prince immortel a dû monter encore une fois sur le char de la Victoire, c'est pour remplir son vœu le plus » cher, celui de donner à l'Europe une paix durable, et de » désarmer les ennemis du continent. Vive l'Empereur! » Cette acclamation a été répétée avec enthousiasme par les convives. M. le maréchal Moncey, en partageant le regret de tous les militaires présens, a ajouté: «Mais la sûreté de l'in»térieur de l'Empire, le repos des citoyens et le maintien » des lois forment aussi un des objets de la sollicitude du » grand Napoléon. Puissent nos voeux parvenir jusqu'à lui! » -Le ministre de l'intérieur vient d'inviter de nouveau, par une circulaire, les préfets à redoubler de zèle et de surveillance pour faire cesser entièrement l'usage des anciens poids et

mesures dans le commerce. S. Exc.
S. M. qu'il ne sera fait aucun changement aux dispositions
Ꭹ déclare, par ordre de
générales ordonnées jusqu'à présent pour le maintien du nou-
veau système; le gouvernement desire trop de voir cette opé
ration terminée, pour permettre qu'elle tombe dans un état
de stagnation qui ne laisseroit plus rien à espérer, même du
temps, et augmenteroit encore les désordres et les abus dont
on se plaint.

― Le vaisseau le Régulus, parti de Lorient le 31 oct. 1805, avec deux frégates et deux bricks, est arrivé dans les ports de France le 5 de ce mois, après une croisière de onze mois et six jours, dans l'Océan Atlantique, les côtes d'Afrique, l'Océan méridional, et sur les côtes de l'Amérique. Il a pris ou coulé quarante bâtimens anglais, et s'est séparé des frégates dans l'ouragan du mois dernier.

(Moniteur.)

- D'après une décision de S. M., en date du 24 septembre, 1o. la durée de l'engagement que contracteront les jeunes gens admis dans les gendarmes d'ordonnance, embrassera seulement la campagne, et ils seront libres de se retirer lorsqu'elle sera terminée; 2°. ils recevront une solde du gouvernement, une solde simple; 3°. ceux qui desireroient continuer la carmais rière militaire, après le licenciement du corps, pourront espérer d'être placés en qualité d'officiers dans l'armée, s'ils se montrent dignes de cette récompense; 4°. ceux qui desirent seulement prouver leur dévouement à S. M., en faisant la campague auprès de sa personne, pourront, si le corps étoit conservé, se retirer à la fin de la guerre; 5°. on n'exige point pour les gendarmes à pied, la pension de 600 fr. prescrite pour ceux à cheval; 6°. les chevaux à courte queue seront admis indifféremment; 7°. les jeunes gens qui se présenteront pour entrer dans ce corps, pourront se mettre en route du moment où ils auront été admis; 8°. il leur sera délivré un simple passeport, pour se rendre à Mayence; 9°. à leur arrivée à Mayence, ils auront étape et logement pour eux et leurs chevaux.

- M. le colonel-général des dragons, Baraguay-d Hilliers, est arrivé à Milan pour recevoir les instructions de S. A. I. le prince vice-roi, sous les ordres immédiats duquel il va commander un corps d'armée rassemblé dans le Frioul et l'Istrie, et dont le quartier-général est à Udine. L'armée de Dalmatie, commandée par le général Marmont, a toujours son quartier-général à Zara.

-On annonce l'entrée à Brest du Cassard, de 74, faisant partie de l'escadre du contre-amiral Willaumez. Ce vaisseau a détruit plusieurs bâtimens ennemis, et entr'autres, coulé, non loin du port, une lettre de marque, sortant d'Angleterre à la destination de Buenos-Ayres, après avoir toutefois enlevé la riche cargaison estimée près de deux millions. Il a déposé à terre 8o prisonniers anglais.

Le collége électoral du département de l'Aveyron a nommé candidats au sénat conservateur, MM. de Villaret, évêque de Casal, président du college, et Nogaret, préfet de 'Hérault; candidat au corps législatif, M. Clauzel de Coussergues, propriétaire à Veysettes, président de la cour criminelle. L'assemblée, avant de se séparer, a voulu que l'hommage de son respect et de sa fidélité fût porté au pied du trône par une députation composée de son président et des candidats élus, auxquels elle a adjoint M. de Bonald.

-On mande du Havre que depuis quinze jours les Anglais se montrent en force dans ces parages; ils y ont paru, dans la matinée du 16, au nombre de quatre vaisseaux de ligne, deux grosses frégates et deux bricks.

- Le préfet de Mayence a pris solennellement possession, au nom de l'EMPEREUR, de Cassel et Kostheim, situés sur la rive droite du Rhin.

- Le journal de Nancy annonce que la légation ottomane a passé le 14 dans cette ville, se rendant au quartier-générat impérial.

Une décision du grand juge ministre de la justice, adressée au maire de Nice, en réponse aux questions que ce magistrat avoit soumises à S. Ex., porte que « quoique le mariage soit prohibé par le Code civil, entre l'oncle et la nièce, la tante et le neveu, néanmoins la prohition ne s'étend pas à l'oncle et à la nièce, ou à la tante et au neveu par alliance, et que de tels mariages n'ont pas civilement besoin de dispenses pour être célébrés. »

-Un bataillon d'environ 600 hommes des gardes nationales du Pas-de-Calais est arrivé le 12 à Dunkerque, pour y tenir garnison, et faire le service de la place et des côtes, de concert avec la garde nationale de cette ville.

- Le college électoral du département des Hautes-Alpes a nommé candidats au sénat conservateur, MM. d'Hauterive, conseiller d'Etat, de la 1 division politique des relations extérieures, et Anthoine, maire de Marseille; et au corps législatifs, MM. Farnard, secretaire-général, et Scrres, conseiller de préfecture.

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