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rante millions d'habitans, et de porter chez eux le trouble et le désordre. Les Anglais pourront encore corrompre quelque souverains avec de l'or; mais la perte des trônes de ceux qui le recevront, sera la suite infaillible de la corruption. Les alliés de la France prospéreront et s'agrandiront; ses ennennis seront confondus et détrônés.

Les peuples de Hesse-Cassel seront plus heureux. Déchargés de ces immenses corvées m li aires, ils pourront se livrer paisiblement à la culture de leurs chainps; déchargés d'une partie des impôts, ils seront aussi gouvernés par des principes généreux et liberaux, principes qui dirigent l'administration de la France et de ses alliés. Si les Français eussent été battus, on auroit envahi et distribué nos provinces; il est juste que la guerre ait aussi des chances sérieuses pour les souverains qui la font, afin qu'il réfléchissent plus mûrement dans leurs conseils avant de la con-mencer.

Dans ce terrible jeu les chances doivent être égales. L'EMPEREUR a ordonné que les forteresses de Hanou et de Marbourg soient détruites, tous les magasins et arsen.ux transportés à Mayence, toutes les troupes désarmées, et les armes de Hesse-Cassel enlevées de toutes parts.

La suite prouvera que ce n'est point une ambition insatiable, ni la soif des conquêtes qui a porté le cabinet des Tuileries à prendre ce parti, mais bien la neces ité de terminer enfin cette lutte, et de faire succéder une longue paix à cette guerre insensée, provoquée par les misérables intrigues et les basses manoeuvres d'agens tels que les lords Paget et Morpeth.

(Ce bulletin est le dernier publié jusqu'aujourd'hui vendredi.)

FONDS PUBLICS DU MOIS DE NOVEMBRE.

DU SAMEDI 8.C p. olo c. J. du 22 sept. 1806, 721 50c 60c 75c 73f 75e. 73f 73f 100 72f coc. 85c. 73f-2f80c goc Soc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 oof. ooc oor ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1227f. 50c 1225f 1227f 50c.

DU LUNDI 10.- C pour o/o c. J. du 22 sept. 1806. 72f 75c 60c 65c. 6oc. Soc 70c 75c. 8oc ooc ooc oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 69f. 6oc occ. ooc. ooc

Act. de la Banque de Fr. 1227f 50c 1225f. 1227f 50c. 1225f.

-

DU MARDI I!. C p. oo c. J. du 22 sept. 1806, 72f 40c. 20c. 400 15c 10c 72f72f 1oc. 4oc 5oc 3oc. goc. 50c 6oc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 69t. 69f. 75c ooc ooc ooc. ooc ocǝ ooc Act. de la Banque de Fr. 1220f 1222f 50c 000 of. ooc oooof ooc.

DU MERCREdi 12.

C p. oo c. J. du 22 sept. 1806, 72f. 40c 6ɔc 75c

5oc. 8oc goc 73f25c. 15c 40c 15e. ooc. ooc o f.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 9f 6oc. ooc. oof ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1223f 75c 25f 3of 37f 56c 1240f

DU JEUDI 3.-Cp. o c. J. du 22 sept. 1806. 74f 70c 75€ 74f80c 750 741 700 75f74f90c 75f 75f 25c 50c 4 c 50c 2 ic 75c 500 3oc 250 30c 50c Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. oof ooc oof ooc ooc ooc oot ooc

Act. de la Banque de Fr. 1260f. 1265f 1262f 5. c. 1260f

DU VENDREDI 4-C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 74f 5oc oo cof coc o c. oof oof oo oof oof ooc ocf

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807, 72f 15c 00f. 0oc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1246f 25c oooco 00.000cf. 0000f oos,

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(No. CCLXXIX.) (SAMEDI 22 NOVEMBRE 1806.

MERCURE

DE FRANCE.

POÉSIE.

ELVIRE ET AZOR,

ROMANCE.

AZOR adoroit Elvire,

Elvire adoroit Azor;

Un cœur étoit leur empire,
Amour étoit leur trésor..

Vénus, qui leur donna l'être,
Voalut qu'au même séjour
Un beau printemps les vit naître
Tous les deux le même jour.

Dans les jeux de leur enfance
Leurs feux s'étoient révélés;:
Doux charmes de l'innocence,

Que nul remords n'a troubles.

Qui pourroit dans la nuit sombre

Compter les célestes feux,
Auroit pu compter le nombre

De leurs baisers amoureux.

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Elvire, Azor, n'ont qu'une ame,
Et cette ame qu'un desir;
Hymen épura leur flamme
Sans faner fleur du plaisir.

Dieux! Et la Parque jalouse
Frappe Azor, Azor, hélas,
Au sein de sa jeune épouse,
Qui meurt du même trépas !

Tous deux, pleins de leur martyre,
Disoient, s'embrassant encor :
« Prends mon ame, chère Elvire! »
« Prends mon ame, cher Azor !»

De leurs bouches expirantes
Les deux soupirs n'en font qu'un :
Ainsi deux roses mourantes

Mêlent encor leur parfum.

Par M. LE BRUN, de l'Institu.

FRAGMENT

DE LA SATIRE DES VOEUX, DE JUVÉNAL.

AINSI l'homme, des Dieux humble et dévot client,
Allume à leurs genonx son cierge suppliant.
Pour des dons superflus et trop long-temps funestes
Crains de solliciter les puissances célestes.
Vois Séjan, vois la haine attachée aux grandeurs,
D'un abime à ses pieds ouvrir les profondeurs;
Ses titres éclatans renfloient de longues pages:
C'est un arrêt de mort; il tombe, et ses images,
Ces monumens si fiers avec lui condamnés,
Roulent, par les bourreaux honteusement traînés.
Vois les Romains et foule expier ieur bassesse;
Entends-tu retentir la hache vengeresse,
Et les chevaux d'airain mutilés par le for?
Sous les soufflets bruyans entends-tu siffler l'air?
La forge en frémissant s'allume; le feu brille :
Ce Séjan colossal dans les fournaux pétille;
Déjà coule à torrens le bronze révéré;
Déjà ce front superbe et d'un people adoré,
Ce front qui fut jadis le second de la terre,
Et disputoit l'encens aux maîtres du tonnerre,
Devient vase, trépied, plat, cuvette, bassin.

Va, cours; que des lauriers suspendus par ta main
De tes toits couronnés embellissent le faite;
Immole une victime et prépare une fête.
Ce jour pour les Romains est un jour fortuné;
Séjan, le fier Séjan au supplice est traîné.
Quel spectacle ! on s'étonne, on célèbre sa chute;
Enfin à ses fureurs je ne suis plus en butte;
Je ne l'aimai jamais. Quels dédains, quel orgueil!
Comme il laissoit tomber un insolent coup-d'oeil !
De quoi l'accuse-t-on ? Qu'a-t-il osé commettre?
Où sont les délateurs, les témoins? Une lettre
Des roches de Caprée est venue au sénat;
Sa prolixe longueur est un crime d'Etat.
J'entends, et ne veux pas en savoir davantage.

-

- Mais le peuple', le peuple? Il suit l'antique usage:
Quand on est condamné, peut-on être innocent?
Il bait le malheureux, adore le puissant.
Si le sort à Séjan n'eût pas été contraire,
Du lion endormi dans son triste repaire
Si l'imprudent sommeil avoit été surpris,

Dans ce même moment tout ce peuple à grands cris
Salueroit empereur ce Séjan qu'il outrage.

Feu THOMAS.

LES BLÉS ET LES FLEURS,

FABLE.

PLUS galant que sensé, Colin voulut jadis
Réunir dans son champ l'agréable à l'utile,
Et cultiver des fleurs au milieu des épis:
Rien n'étoit à son gré plus sage et plus facile.
Parmi ses blés, dans la saison,

Il va donc semant à foison

Bluet, coquelicot, et mainte fleur pareille
Qu'on voit égayer nos guérêts,
Quand Flore, en passant chez Cérès,
A laissé pencher sa corbeille.

Dans peu, se disoit-il, que mon champ sera beau!
Avant l'ample récolte aux moissonneurs promise,

Que de bouquets pour Lucette et pour

Lise!

Partant, que de baisers! Oui, cadeau pour cadeau,
Ou rien pour rien, c'est ma devise.
Le doux printemps paroît enfin;
Le bluet naît avec la rose :
En mai, le bonheur de Colin
Faisoit envie à maint voisin;
En août, ce fut toute autre chose
Tandis qu'il n'étoit pas d'endroits
Où la moisson ne fût certaine;

Que les trésors de Beauce au loin doroient la plaine;
Qu'enfin le laboureur n'avoit plus d'autre peine
Que celle de trouver ses greniers trop étroits.

Za

Trop tard désabusé de ses projets futiles,
D'un œil obscurci par les pleurs,

Colin, dans ses sillons stérilement fertiles,
Cherche en vain les épis étouffés sous les fleurs.

Vous qui dans ses travaux guidez la foible enfance,
Ceci vous regarde, je crois :

Chez vous on apprend à la fois

Le latin, la musique, et l'algèbre, et la danse.
Au temps du bon Rollin c'étoit tout autrement :
Enseigner moins, mais mieux, entroit dans son système :
Colin, vous diroit-il, ne songeons qu'au froment;

Le buet viendra de lui-même.

M. ARNAULT.

ENIGME.

On voit marcher sous ma tenture
Et l'honnête homme et le fripon:
On me voit de toute mesure,
Neuf ou revêtu d'un jupon;
Mais toujours en habit de soie
Je m'étale chaque saison;
Et lorsque ta main me déploie,
J'intercepte ton horizon.

Toujours sur un pied je voyage,

Et cependant, tout seul, je ne puis faire un pas;
Mais, su.vant le nouvel usage,

Quand je marche, chez moi le haut se place en bas.
Ainsi, pour les gens à la mode,
Je deviens utile et commode.

LOGOGRIPHE.

NON, il n'est rien de plus dur que mon cœur;
Si vous m'ôtez deux pieds il n'est rien de plus tendre.
Rendez-les moi, je m'adresse au Seigneur :
Lors il m'entend. Ne peux-tu me comprendre?

CHARADE.

UNE charade, Egle! Vons n'avez qu'à vouloir :
En musique aisément mon premier se fait voir;
Vous êtes mon second, sans art et sans parure;
Ne soyez pas mon tout, l'amour vous en conjure.

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'En gme du dernier No. est Cafe.

Celui du Logogriphe est Tarif.

Colui de la Charade est Ré-forme,

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