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vier; par conséquent il a tout obtenu de sa nouvelle machine, économie de bras, de temps et force supérieure, pour la mise à bord et à terre de grands fardeaux, en garantissant encore tous les accidens trop susceptibles d'arriver fréquemment aux hommes employés à la manoeuvre de ces sortes de machines. Il a trouvé aussi le précieux avantage d'abriter pendant le travail !es homines qui y sont employés, de manière qu'ils se trouvent à l'abri des pluies, du vent et de l'ardeur du soleil, ce qui leur ôte une partie de leur force lorsqu'ils y sont exposés. La navigation, le commerce et les ports sur la Seine, à Paris, manquoient depuis long-temps d'une machine si utile; elle a une grande supériorité sur celles inventées jusqu'à ce jour pour ces sortes l'opérations. Il ne reste maintenant qu'à la propager, en l'utilisant sur tous les ports.

La mémoire du maréchal de Vauban sera toujours chère à la France, comme doit l'être la mémoire de tout homme qui a réuni de grandes vertus à des talens éminens et utiles. Mort à Paris au mois de mars 1707, les restes de M. de Vauban avoient été transportés dans sa terre de Basoche, département de la Nièvre. En 1795, le tombeau de M. de Vauban fut violé, il n'y resta qu'une boîte de plomb dans laquelle son cœur est enfermé, et qui fut portée dans l'église d'Avallon. Le corps impérial du génie, desirant honorer la mémoire du fondateur de ce corps, a obtenu de S. M. l'EMPEREUR l'autorisation de faire transporter à l'Hôtel des Invalides le cœur du maréchal. Le premier acte de cette translation vient d'avoir lieu à Avallon, où la cérémonie, faite avec toute la pompe qu'offre toujours la religion, a été dirigée par M. le souspréfet de cette ville. Après le service solennel, auquel ont assisté les militaires, les autorités locales et le clergé des environs, la boîte renfermant le cœur de M. de Vauban, a été remise à M. Lepelletier d'Aunay, ancien maréchal de camp, et arrièrepetit-ils du maréchal de Vauban, choisi, à cet effet, par S. Exc. le ministre de l'intérieur, conformément aux intentions de S. M.

-On écrit de Venise, 20 septembre : « Nous éprouvions depuis long-temps une grande pénurie d'huile, occasionnée par l'augmentation de la consommation. Heureusement on vient d'introduire dans nos contrées la culture du raifort de la Chine, qui donne une huile préférable à toutes celles connues, nonseulement pour la cuisine et pour l'éclairage, mais aussi pour les usages de la médecine. Il résulte de diverses expériences faites en dernier lieu par le docteur Fraucisco di Oliviero, de Vérone, qui habite Venise, que cette huile est extrêmement

utile dans les affections rhumatismales et pulmonaires, et dans les pleurésies. Elle n'est pas sujette à s'altérer comme les autres. On l'a encore employée avec beaucoup de succès dans les toux convulsives. Nous sommes redevables de cette plante à M. de Grandi, qui l'a apportée en Italie, et n'a rien négligé pour la naturaliser dans nos provinces. >>

M. Adelung, le meilleur grammairien de l'Allemagne, vient de mourir à l'âge de 74 ans.

-Beaulieu, ancien acteur des Variétés, directeur du théâtre de la Cité, après avoir renvoyé ses deux enfans à sa femme, qui étoit à la campagne, s'est tué d'un coup de pistolet le samedi 27 septembre.

Le roi d'Espagne, pour témoigner sa satisfaction à M. Antoine Boudeville, éditeur du Voyage pittoresque en Espagne, vient de le nommer peintre de sa chambre. M. Boudeville avoit déjà le titre et avoit rempli les fonctions de peintre de S. M. Catholiqne.

MODES du 30 septembre.

On ne voit point encore de douillettes; mais les schalls sont d'an usage presque général. Les tabliers approchent tellement, que ce sont de vraies robes fendues par-derrière. Communément on les festonne, et l'on brode au plametis une fleur entre chaque feston. Le devant de beaucoup de robes est fait en fichu.

La mode des capotes de perkale dure toujours. Les chapeaux de paille jaune, à petit bord. sont devenus rares. Depuis qu'il y a exposition près des Invalides, la coiffure négligée la plus commune est une Pamela de paille jaune, avec un rebord de paille frisée ou chenille, tout autour.

NOUVELLES POLITIQUES.
Berlin, 20 septembre.

On a reçu de Paris, mercredi dernier 16 de ce mois, une seconde dépêche du général major de Knobelsdorf.

On attend ici des nouvelles importantes de Saint-Pétersbourg. Le lieutenant-colonel de Krusemarck est parti le 17 pour s'y rendre.

l'armée.

C'est demain que S. M. part définitivement pour Le cabinet et les aides-de-camp suivront le roi. Le ministre d'Etat comte de Haugwitz part lundi pour se rendre aussi au quartier-général de S. M. La reine accompagnera le roi jusqu'à Mersebourg, d'où elle reviendra à Berlin.

Les gardes-du-corps se sont mis en marche aujourd'hui. Dresde, 23 septembre.

La forteresse de Koenigsten est mise dans le meilleur état de défense possible. Les troupes saxonnes, sous les ordres du duc de Saxe- Weimar, se sont encore approchées des Prussiens. Outre cela la garnison de cette ville, composée de

quatre régimens d'infanterie et d'un régiment de cuirassiers a l'ordre de se tenir prête à marcher. Toutes les affaires politiques continuent à se traiter avec le plus grand secret. Quant aux dispositions militaires, elles sont un peu mieux connues. Nous craignons beaucoup que notre pays, jusqu'à présent si fortuné, ne devienne le théâtre d'une guerre terrible. Tout le monde est ici dans les plus vives alarmes. Cependant on assure que l'électeur de Saxe n'est pas du tout disposé à faire cause commune avec la Prusse. Le prince de Hohenlohe, en se rendant de Berlin à Dresde, a demandé à l'électeur le libre passage par ses Etats pour son corps d'armée, d'environ 3000 hommes: l'électeur lui a répondu qu'il ne pouvoit pas s'y opposer; mais que, par la suite, il ne pourroit pas non plus s'opposer au passage de toutes autres troupes étrangères; qu'il alloit réunir son armée pour protéger, autant que possible, sa neutralité; mais qu'en cas de guerre, il ne se prononceroit pour aucune des puissances belligérantes.

Le pays de Magdebourg a offert à S. M. prussienne un régiment de chasseurs. Les Etats de Silésie ont aussi offert de lever un régiment à leurs frais.

Mecklembourg, 22 septembre.

Le bruit se répand que, sous peu de temps, un corps de troupes russes doit débarquer à Warnemunde, et que l'on a déja ordonné de préparer à Rostock des logemens pour la recevoir. Cette nouvelle mérite confirmation.

Hambourg, 24 septembre.

M. le baron de Jacobi, précédemment ministre de S. M. prussienne à Londres, est arrivé ici de Berlin. On dit qu'il retourne en Angleterre.

On mande de Koenigsberg que l'on embarque des troupes russes dans plusieurs ports de la Russie.

Augsbourg, 25 septembre.

Les lettres de Vienne annoncent qu'on y a reçu la nouvelle officielle que l'amiral russe Siniavin a refusé positivement d'évacuer les Bouches du Cattaro, et qu'il a déclaré, dans les termes les plus formels, que si les Autrichiens insistoient pour y débarquer, on seroit forcé de les traiter en ennemis, et de brûler leurs vaisseaux. Cette nouvelle a été transmise à la cour de Vienne par le général de Bellegarde, qui doit être en route avec les troupes sous ses ordres pour revenir à Trieste.

On se rappelle que le principal auteur de ces discussions désagréables pour la maison d'Autriche, a perdu toutes ses places, et a été exilé dans la Transylvanie.

La Haye, 27 septembre.

Le général Monnet, commandant dans l'ile de Walcheren,

après avoir déclaré la ville de Flessingue en état de siége, a pris toutes les mesures convenables pour l'exécution des deux ordres du jour pris le 21 septembre, tant pour l'approvisionnement de la place, que pour sa défense en cas d'attaque. Le camp de Zeyst est entièrement levé; les troupes qui le composoient sont en pleine marche vers le Bas-Rhin.

Aix-la-Chapelle, 26 septembre.

Avant-hier, à deux heures de l'après-midi, S. M. la reine de Hollande a quitté Aix-la-Chapelle pour se rendre à la Have.

La voiture de la reine étoit précédée, environnée et suivie par la jeunesse d'Aix-la-Chapelle qui s'étoit réunie à plusieurs brigades de gendarmerie pour escorter S. M. jusqu'à la frontière du département.

Mayence, 28 septembre.

L'arrivée de LL. MM. II. et RR. a été un jour de fête pour les habitans de cette ville et des environs. On savoit qu'elles devoient être ici dans la journée, et une foule de curieux de tout rang s'étoit portée au-devant d'elles.

S. A. I. le grand-duc de Berg étoit rendu ici depuis plusieurs jours. On annonce aussi l'arrivée prochaine de S. A. I. lé prince Jérôme. Leurs Excellences Mgr. le prince de Bénévent et le secrétaire d'Etat sont attendus ce soir.

PARIS, vendredi 3 octobre.

Leure de S. M. l'Empereur des Français, roi d'Italie, à S. M. le roi de Bavière.

Monsieur mon frère, il y a plus d'un mois que la Prusse arme, et il est connu de tout le monde qu'elle arme contre la France et contre la confédération du Rhin. Nous cherchons les motifs sans pouvoir les pénétrer. Les lettres que S. M. prussienne nous écrit sont amicales; son ministre des affaires étran-gères a notifié à notre envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, qu'elle reconnoissoit la confédération du Rhin, et qu'elle n'avoit rien à objecter contre les arrangemens faits, dans le midi de l'Allemagne.

Les armemens de la Prusse sont-ils le résultat d'une coalition avec la Russie ou seulement des intrigues des différens partis qui existent à Berlin, et de l'irréflexion du cabinet? Ont-ils pour objet de forcer la Hesse, la Saxe et les villes anséatiques à contracter des liens que ces deux dernières puissances paroissent ne pas vouloir former? La Prusse voudroitelle nous obliger nous-mêmes à nous départir de la déclaration que nous avons faite, que les villes anséat ques ne pourront

entrer dans aucune confédération particulière; déclaration fondée sur l'intérêt du commerce de la France et du midi de l'Allemagne, et sur ce que l'Angleterre nous a fait connoître que tout changement dans la situation présente des villes anséatiques, seroit un obstacle de plus à la paix générale ?

Nous avons aussi déclaré que les princes de l'Empire ger→ manique qui n'étoient point compris dans la confédération du Rhin, devoient être maîtres de ne consulter que leurs intérêts et leurs convenances; qu'ils devoient se regarder comme parfaitement libres; que nous ne ferions rien pour qu'ils entrassent dans la confédération du Rhin, mais que nous ne souffririons point que qui que ce fût les forçât de faire ce qui seroit contraire à leur volonté, à leur politique, aux intérêts de leurs peuples. Cette déclaration si juste auroit-elle blessé le cabinet. de Berlin, et voudroit-il nous obliger à la rétracter? Entre tous ces motifs, quel peut être le véritable? Nous ne saurions le deviner, et l'avenir seul pourra révéler le secret d'une conduite aussi étrange qu'elle étoit inattendue. Nous avons été, un mois sans y faire attention. Notre impassibilité n'a fait qn'enhardir tous les brouillons qui veulent précipiter la cour de Berlin dans la lutte la plus inconsidérée.

Toutefois les armemens de la Prusse ont amené le cas prévu, par l'un des articles du traité du 12 juillet, et nous croyons nécessaire que tous les souverains qui composent la confédération du Rhin, arment pour défendre ses intérêts, pour & arantir son territoire et en maintenir l'inviolabilité. Au lieu de 200,000 hommes que la France est obligée de fournir, elle en fournira 300,000, et nous venons d'ordonner que les troupes nécessaires pour compléter ce nombre, soient transportées en poste sur le Bas-Rhin ; les troupes de votre majesté étant tou→ jours restées sur le pied de guerre, nous invitons votre majesté à ordonner qu'elles soient mises, sans délai, en état de marcher avec tous leurs équipages de campagne, et de concourir à la défense de la cause commune, dont le succès, nous osons le croire, répondra à sa justice, si toutefois, contre nos desirs et même contre nos espérances, la Prusse nous met dans la nécessité de repousser la force par la force.

Sur ce, nous prions Dieu, mon frere, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

Signé NAPOLEON. Donné à Saint-Cloud, le 21 septembre 1806.

Une lettre semblable a été écrite à S. M. le roi de Wur temberg, et d'autres dans le même sens ont été adressées à S. A. I. le grand-duc de Berg, à S. A. R. le grand-duc de Bade, à S. A. R. le grand-duc de Hesse-Darmstadt, à S. A. E.

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