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avant l'occupation de la porte et des forts: 1o. Pour le simple soldat, la permission de retourner à ses foyers; 2°. pour les officiers, l'assurance de leur existence future, en leur assignant le paiement de leur solde sur les caisses des provinces occupées par les troupes françaises, pour que je me trouve dans la possibilité de remplir scrupuleusement la capitulation que j'ai signée. Je vous proteste, monsieur le général, que cette mesure de précaution est absolument nécessaire; et je serois au désespoir si vous me supposiez d'autres motifs que ceux que je viens: d'alléguer. J'ai l'honneur d'être avec la plus parfaite considé ration, monsieur le général, votre très-humble et trèsobéissant serviteur, Signé DE SCHOLER.

Hameln, le 21 novembre 1806.

N°. II.

Oldendorf, le 21 novembre 1805. A M. le général Schæler, commandant la garnison d'Hameln.

Monsieur le général,

Je ne suis point accoutumé à céder aux mouvemens de sédition et de révolte. J'ai parcouru toute la révolution de mon pays, et je sais comment on les apaise. Il ne sera rien changé à la capitulation d'Hameln: je n'en ai plus le droit, puisqu'elle est annoncée officiellement à l'EMPEREUR luimême. Depuis quand une troupe indisciplinée auroit-elle acquis le droit de faire ajouter à une capitulation des articles. qui ne concerneroient que des intérêts particuliers ou purement mercantiles? Je vous le répète, Monsieur, la capitulation sera maintenue dans tout son contenu. Demain mes troupes se présenteront à neuf heures pour occuper les forts et les portes; et je déclare que s'il leur est fait une insulte ou un refus de les livrer, je regarderai cela comme une infraction complète à la capitulation. J'ordonnerai aux troupes de se retirer, et dès ce moment tout ce qui sera fait prisonnier sera puni de mort, conformément à nos règlemens. Je rends chaque officier prussien responsable du moindre accident. Sa fortune, sa liberté et sa vie m'en répondent. Et vous, monsieur le général, que votre âge et vos longs services ont rendu l'ennemi des mouvemens séditieux, je vous enjoins de me désigner ceux des officiers les plus mutins, pour que je puisse faire appesantir sur eux la vengeance que je me propose de tirer d'une pareille conduite. Vous voudrez bien faire assembler chez vous les vingt plus mauvaises têtes de chaque régiment, leur expliquer le contenu de ma lettre, et leur dire que si dans l'instant même tout ne rentre pas dans

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l'ordre, je les déclare chefs de bandes; que quand il plaira à la fortune de les mettre en mon pouvoir, je les ferai exécuter sur-le-champ. Si la moindre insulte est commise envers votre personne et celle des officiers-généraux et officiers supérieurs, ils m'en feront raison.

considération.

Recevez, monsieur le général, l'assurance de ma haute Signé SAVARY. XXXVIII BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

Posen, le 3 décembre 1806.

Le prince Jérôme, commandant l'armée des alliés, après avoir resserré le blocus de Glogau et fait construire des batteries autour de cette place, se porta avec les divisions bavaroises, Wrede et Deroi, du côté de Kalisch à la rencontre des Russes, et laissa le général Vandamme et le corps wurtembergeois continuer le siége de Glogau. Des mortiers et plusieurs pièces de canon arrivèrent le 29 novembre. Ils furent sur-lechamp mis en batterie, et après quelques heures de bombardement, la place s'est rendue, et la capitulation suivante a été signée.

Les troupes alliées du roi de Wurtemberg se sont bien montrées. Deux mille cinq cents hommes, des magasins assez considérables de biscuits, de blé, de poudre, près de 200 pièces de canon, sont les résultats de cette conquête importante, sur-tout par la bonté de ses fortifications et par sa situation. C'est la capitale de la Basse-Silésie.

Les Russes ayant refusé la bataille devant Varsovie, ont repassé la Vistule. Le grand-duc de Berg l'a passée après eux; il s'est emparé du faubourg de Praga. Il les poursuit sur le Bug. L'EMPEREUR a donné en conséquence l'ordre au prince Jérôme de marcher par sa droite sur Breslau, et de cerner cette place, qui ne tardera pas de tomber en notre pouvoir. Les sept places de la Silésie seront successivement attaquées et bloquées. Vu le moral des troupes qui s'y trouvent, aucune ne fait présumer une longue résistance.

Le petit fort de Culmbach, nommé Plassenbourg, avoit été bloqué par un bataillon bavarois muni de vivres pour plusieurs mois, il n'y avoit pas de raison pour qu'il se rendit. L'EMPEREUR a fait préparer à Cronach et à Forcheim des pièces d'artillerie pour battre ce fort et l'obliger à se rendre. Le 24 novembre, vingt-deux pièces étoient en batterie; ce qui a décidé le commandant à livrer la place. M. de Becker, colonel du 6 régiment d'infanterie de ligne bavarois, et commandant le blocus, a montré de l'activité et du savoir-faire dans cette circonstance.

L'anniversaire de la bataille d'Austerlitz et du couronne

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ment de l'EMPEREUR, a été célébré à Varsovie avec le plus grand enthousiamme. (Suivent les articles de la capitulation de Glogue et de celle de Plustembourg).

XXXIX® BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

Poseu, le 7 décembre 1806.

Le général Savary, après avoir pris possession d'Hameln, s'est porté sur Nienbourg. Le gouverneur faisoit des difficultés pour capituler. Le général Savary entra dans la place, et après quelques pourparlers, il conclut la capitulation cijointe.

Un courrier vient d'arriver, apportant la nouvelle à l'EmPEREUR que les Russes ont déclaré la guerre à la Porte, que Choczin et Bender sont cernés par leurs troupes, qu'ils out passé à l'improviste le Dniester, et poussé jusqu'à Jassy. C'est le général Michelson qui commande l'armée russe en Valachie. L'armée russe, commandée par le général Benigsen, a évacué la Vistule, et paroît décidée à s'enfoncer dans les terres. Le maréchal Davoust a passé la Vistule, et a établi son quartier-général en avant de Praga; ses avant-postes sont sur le Bug. Le grand-duc de Berg est toujours à Varsovie. L'EMPEREUR a toujours son quartier-général à Posen. (Suivent les articles de la capitulation de Nienbourg.)

FONDS PUBLICS. DU MOIS DE DÉCEMBRE.

DU SAMEDI 13. —C p. olo c. J. du 22 sept. 1086, 74f 45c 5cc 6oc 70c. 75c oof ooc ooc ooc. oof. ooc onc oof ooc ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 71f. 50c 70c ooc ooc
Act. de la Banque de Fr. 1236f. 25c 0000f 000of ooc.

DU LUNDI 15.-C pour 0/0 c. J. du 22 sept. 1806. 74f 90c 75f 75f.
10c. 75f ooc ooc oof ooc. ooc ooc ooc ooc. ooc ooc ooc ooc. OOC
Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 72f. 100 000. ooc. ooc

Act. de la Banque de Fr. 1242f 5 c. oooof. oo of oooof. ooc

DU MARDI 16. C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 75f toc. 25c. 156

10c 15c 20c 25c 200. 25c 3oc 25c. 3oc 25c 20c 15c oof oof ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 72f. 3oc. ooc oof ooc ooc. ooc 005 004 Act. de la Banque de Fr. 1248f 75c 1246f 25c. 1248f. 75c 0000f

DU MERCREDi 17.

Cp. ojo c. J. du 22 sept. 1806, 75f. 5oc 40c 50e

oof coc. oof ooc ooc ooc. ooc of ooc. ooc. ooc onf.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. oof ooc. oof. ooc ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 125of 1248f 75c 1247f 50c 125of

DU JEUDI 18.-C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 75f 75c 60c 75c 80c gr
76f76f 10c 00c ooc oof oof ooc ooc oc oỤC oỤC ooc OOC OOC OOC OOC OOG
Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 72f 75c 00f. ooc ooc aoc oof ooc
Act. de la Banque de Fr. 125of. 0000f. ooc ooc oooof ooc oo oof ooof
DU VENDREDI 19. -C p. o;o c. J. du 22 sept. 1806, 768 75f goc 75€
70c 6oc. 758 70c 75c Soc 75c 70e 75c oof oof oof ooc ooc
Idem Jouiss. du 22 mars 1807. 73f 72f 75c. oof ooc ooc
Act. de la Banque de Fr. 1248f 75c oooof oo. cooof. 0000f 00€

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BEAUTÉ ET LAIDEUR.

BEAUTÉ me plaît par sa tendre indulgence;

Son cœur aimant craindroit de soupçonner
De noirs complots, d'infernale vengeance.
D'un trait malin vient-on l'empoisonner,
Fille du ciel, elle aime à pardonner.

Mais la Laideur n'est qu'envie ét que rage;
Tout l'envenime, et tout lui fait ombrage.
La voyez-vous mordre, brouiller, trahir?
Le nom d'Amour est pour elle un outrage :
Son cœur affreux a besoin de haïr.

Par M. LE BRUN, de l'institut.

LES ILLUSIONS POÈTIQUES (1).

En conscience il est assez plaisant
De voir, au gré du charme qui l'abusë,
Chaque rimeur se créer une Muse,
L'interroger; et, d'un ton complaisant,

Dès qu'an libraire il peut fournir un tomẽ,
S'émerveillant d'avoir fait tout cela,
En rendre grace à ce brillant fantôme,
Et lui parler comme s'il étoit là.
Avec sa Muse, Homère aussi parla,
Et sur sa trace on vit marcher Virgile;
D'autres encore ont pu suivre à la file.

Oui; mais pour vous, mes amis, halte
là :

(1) Extrait des derniers volumes de la Correspondance Littéraire de M. de La Harpe. Ces volumes sont maintenant sons presse, et paroîtront incessamment.

Rr

Vous êtes seuls, il faut changer de style:
Le dialogue ici n'est plus utile;
Et cette Muse, objet de nos débats,
Assurément ne vous répondra pas.

Ne croyez point que la noire satire
Ait sur ma plume épanché son venin,
Ni que l'accès d'un esprit trop chagrin
M'ait pu dicter ce que j'ose vous dire:
Dans ce tableau je n'ai fait que décrire
Et mon histoire et mes propres travers.
Le diable au si m'a fait faire des vers,
Et jusqu'au bout je poussai le délire:
Avec orgueil j'appris à l'univers
Qu'au mont sacré j'avois aussi ma Muse;
La déité fut alors mon excuse,

Et tous mes torts par elle étoient couverts.
Du moins, hélas, je crus qu'ils devoient l'être!
Dans mon erreur j'étois de bonne foi;
Et si quelqu'un osoit s'en prendre à moi,
Que voulez-vous ? Je n'en suis pas le maître,
Lui répondrai-je, un Dieu me fait la loi,
Et pour rimer sans doute il me fit naître.
D'après ce texte, on peut, sans m'outrager,
Me soupçonner de plus d'une sottise:
Je m'en accuse; et ce trait de franchise
Prouve qu'enfin j'ai su me corriger.

Presqu'au berceau, ma candide innocence
Balbutioit ces petits vers benins,
Dont les mamans, les oncles, les parrains,
Par des bonbons attestent l'excellence.
Je vis bientôt mes vers adolescens,
Dans le Mercure occuper une place;
Soigneusement j'y mettois pour préface :
Par Monsieur tel, ágé de quatorze ans.
Il me souvient que je la mis long-temps,
Et qu'assez vieux, j'obtenois encor grace
Pour mon enfance, aux yeux des bonnes gens.
Lors, dans le monde où je fis mon entrée,
Par mes amis j'étois déjà cité;

Les à-propos de la société

Tiroient déjà de ma verve égarée

Maint im-promptu la veille médité,

Qui dans un cercle avec art récité

Brille un quart-d'heure et meurt dans la soirée.

O mes amis, c'est ce qui m'a perdu!

Un grain d'encens me fit tourner la tête :
Je me piquai de l'honneur prétendu
D'avoir sans cesse une épigramme prête,
Et tour-à-tour un léger madrigal,
L'un pour Cloris, l'autre contre un rival.
On toléra ma première folie;
Mais je passai bientôt de la saillie
A la satire: un dangereux penchant
Ne me parut qu'un peu d'étourderie;
Je croyois rire, et je devins méchant

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