Page images
PDF
EPUB

Les Français ont été reçus à bras ouverts en Pologne. Dans quelques endroits le peuple se leva et désarma les Prussiens. Il paroît hors de doute que les projets de Bonaparte y trouveront beaucoup de partisans.

Des lettres de Breslau annoncent que les Russes avancent au nombre de 80,000 hommes. Ils ne sauroient mettre trop de prudence dans leurs plans; ils se trouvent, pour ainsi dire, seuls maintenant; car nous ne pensons pas que la force de l'armée prussienne s'élève à plus de trente mille hommes. Le 31 bulletin dit que, depuis le commencement de la campagne, les Français ont fait 140,000 prisonniers; ce rapport ne paroît pas être exagéré. Ainsi les Russes, au lieu d'être auxiliaires des Prussiens, ont maintenant leurs interêts immédiats et leur territoire à défendre.

On craint beaucoup que les Français ne veuillent occuper le Holstein, et peut être, en conséquence de leurs vues hostiles contre l'Angleterre, chercheront-ils à s'emparer du détroit du Sund, afin de nous fermer la Baltique. On assure qu'une demande tendante à cette fin, a déjà été faite au Danemarck, et que l'intention de Bonaparte est de forcer cette puissance à former une ligue avec lui, au moyen de laquelle toutes les forces navales danoises seroient à sa disposition.

On affirme qu'un armistice a été conclu entre le roi de Prusse et Bonaparte ; mais nous en doutons.

(Morning-Chronic le.)

La situation du Danemarck est, dans ce moment, encore plus critique que celle de l'Autriche. On a déjà commencé à insulter le prince royal, en l'invitant à se retirer avec ses troupes des frontières, du Holstein; que s'il ne le faisoit pas, et qu'une simple menace fût faite à un soldat français, on livreroit Altona au pillage. C'est chercher querelle d'une manière odieuse. La prochaine demande sera que le Sund soit fermé à nos bâtimens. Si le Danemarck s'y refuse, Français entreront immédiatement dans le Holstein; et comme les l'hiver approche, et que les Beits seront probablement gelés, il est possible qu'avant peu les Français soient en possession de Copenhague.

Nous n'avons anonne nouvelle directe de Pétersbourg; mais plusieurs voy geurs qui en arrivent, et qui ont eu la permission de passer par la Pologne prussienne, disent qu'une armée russe de 400,000 hommes s'avance vers les frontières de la Pologne prussienne (1). Alexandre est déterminé à secourir le monarque prussien avec toutes ses forces,

(1) Quand cette armée sur été défaite, on entendra les trompettes da P'Angleterre répéter que les Russes n'avoient pas quatre-vingt mille hom.

Quoique Bonaparte cherche à s'emparer du Sund afin de nous fermer la Baltique, son but ne sera pas atteint, mainle passage du grand Belt est si bien connu.

tenant que

Du 2.

[ocr errors]

( Daily-Advertiser. )

La malle de Gotthenbourg est arrivée hier. On assure qu'une partie considérable de la propriété personnelle de leurs majestés prussiennes est arrivé à Copenhague.

S. M. suédoise a pris sa résidence d'hiver à Malmoë en Scanie, pour être prête à aller défendre en personne Stralsund, dans le cas où il seroit attaqué par les Français.

Il est arrive hier un courrier de Pétersbourg. La nouvelle de la bataille d'Anerstadt avoit causé dans cette ville la plus vive sensation. Le charge avoit en conséquence éprouvé une baisse considérable.

Hier matin, une députation des négocians faisant le commerce avec Hambourg, s'est rendue chez lord Auckland pour conférer avec sa seigneurie sur la situation présente des affaires. à Hambourg et sur le continent, et à l'effet de savoir les mesures que le Gouvernement croiroit devoir prendre dans la crise actuelle; mais nous sommes informés qu'on n'a pas jugé convenable, quant à présent, de prendre aucune mesure à ce sujet.

La nouvelle s'est répandue hier matin qu'un ordre du conseil avoit été signé, portant défense pour tous les étrangers de vendre leurs capitaux placés dans nos fonds. Cependant il paroit que cette nouvelle est prématurée (2).

Il n'est pas improbable qu'un armistice a été conclu entre Bonaparte et le roi de Prusse. Il est impossible de jeter les yeux sur le passé, et sur la conduite récente de la cour de Berlin, sans voir qu'on ne peut espérer de cette cour ni vigueur dans les conseils, ni force dans l'action. La direction de toutes les choses dans la dernière campagne, de la part de ce gouvernement, ne laissent point espérer cette habileté nécessaire à l'emploi des ressources, moins encore ce génie qui en fait faire un juste usage. Quel peut être le résultat de nouveaux efforts, sous ces ministres et ces généraux qui ont osé se battre contre Bonaparte, avant de penser à approvisionner les garnisons, et sans avoir formé un plan de retraite.

mes sous les arines, et que les França s étoient dix cen're un. Cette taci lique est la même depu's quinze ans. (Moniteur.)

(2) Habitans du continent, entendez ce langage, et reconnoissez la foi punique! Les Anglais veulent arrêter les capitaux que vous av z dans leurs fonds publics. Qu'ils le fassent ou non, puisqu'is en ont eu la pensée, il est évident qu'ils peuvent le faire un jour. Le cabinet de Lonares prend la de singulieres mesures de crédit.

Moniteur.)

Tout semble avoir été calculé et préparé dans la supposi tion qu'il étoit absolument impossible à Bonaparte d'avancer dans les Etats prussiens. Cependant, les Prussiens ne se croyoient supérieurs aux Français ni en pouvoir, ni en science militaire, ni en politique. Ainsi, si nous considérons la situation actuelle de la monarchie prussienne, il est impossible d'attendre quelque chose de ses moyens de résistance; encore moins de son courage et de son habileté. En comptant sur la résistance qu'elle pourroit encore opposer, c'est plutôt calculer sur ce qui pourroit être fait que sur ce qui se fera. La soumission du roi de Prusse ne surprendra donc personne, dans des circonstances aussi décourageantes.

Des ordres ont été envoyés, par le télégraphe à Portsmouth, pour faire partir de suite quatre vaisseaux de ligne pour le Grand-Beli. Il est possible que ce soit dans la vue d'empêcher l'ennemi de couper nos communications avec le nord de l'Europe. (Times.)

L'alarme causée par la prise de Hambourg, et plus, peut-être, par les suites que cet événement peut avoir, continue d'être générale dans la ville, et a beaucoup influé sur le cours des affaires. Les désastres de la Prusse seront plus profondément et plus immédiatement sentis par le commerce anglais, que ceux que l'Autriche éprouva l'année dernière. La chute de la Prusse a mis entre les mains des Français tous les ports de la mer du Nord et de la Baltique, avec lesquels nous étions habitués de faire le commerce sans presqu'aucune difficulté ; et il est probable qu'ils s'efforceront d'empêcher la circulation de nos marchandises dans les pays qu'ils occupent. Ils essayeront aussi, mais inutilement sans doute, de les exclure du territoire prussien, si Bonaparte permet au roi de Prusse de régner encore. Les ports du Danemarck, dans le Holstein, sont les seuls qui nous soient ouverts dans cette partie de l'Europe; mais le seront-ils long-temps?

On faisoit courir le bruit que toutes les propriétés appartenant à des personnes qui se trouvent dans les limites des pays occupés par les armées françaises ont été séquestrées, et que le transfert des fonds que ces mêmes personnes ont dans le 3 pour 100, a été défendu. Ce bruit est destitué de tout fondement. La mesure adoptée par Bonaparte à Hambourg, est de la plus grande violence; mais il y a raison de croire qu'elle ne répondra point à son attente dans toute son éten

due.

S'il arrivoit que Bonaparte voulût persister dans le système d'interdiction de toute communication légitime entre les nations, et empêcher l'approvisionnement de leurs besoins

mutuels, le gouvernement anglais possède les moyeus les plus amples de se venger. Ceux qui connoissent la quantité des fonds que les étrangers ont en Angleterre, s'apercevront aisé➡ ment combien il nous seroit aisé d'appauvrir les vassaux et sujets de Bonaparte, et de créer avec leurs propriétés un fonds de compensation fort au-dessus de la perte qu'il pourroit faire éprouver aux sujets de S. M. B. Nous sommes assurés cependant que rien qu'une absolue nécessité ne pourroit engager le gouvernement anglais à adopter une semblable mesure, dont les effets seroient de ruiner les malheureuses victimes du pouvoir de Bonaparte, et qui seroit si contraire à la politique d'une nation qui a retiré taut de bénéfice des capitaux qu'on a envoyés chez elle pour faire valoir. Mais si Bonaparte persiste dans le système qu'il a commencé à exécuter, il sera bientôt convaincu que la balance sera loin d'être à son avantage. Les propriétés étrangères, dans les fonds anglais, s'élèvent à environ 100,000,000; et nous pouvons garder cette somme, si Bonaparte nous force à user de représailles (3). Trente négocians se sont adressés au gouvernement pour savoir la marche qu'ils avoient à tenir dans les circonstances présentes. Morning-Chronicle.

Du 3. Le principal intérêt excité par le 30° bulletin de Ja Grande Armée, vient de l'information politique qu'il contient. I y est dit que les Français ne quitteront ni la Pologne, ni Berlin, que lorsque l'indépendance de la Porte sera reconnue dans toute son étendue, et jusqu'à ce que la Moldavie et la Valachie seront déclarées appartenir en toute souveraineté au grand-seigneur. Cela est adressé à la Russie. Le paragraphe suivant dit que l'armée française ne quittera Berlin que lorsque toutes les colonies françaises, espagnoles et hollandaises, seront rendues, et la paix générale faite. Gela s'adresse à l'Angleterre. Si Bonaparte est sérieusement dans l'intention de persévérer dans ces résolutions, le plus

(3) Cet exemple seroit une forte leçon pour le continent. Des individes sero ent ruiné-; mais plaindroit-on ces victimes de leur aveuglement? Ce dont ils ont inenacés devant arriver infailliblement, est-il sage de placer sa fortune sur un gouvernement qui a besoin de dix-sept cent miliona på ur ses dépenses, qui ne peut y suffire qu'au moyen d'un papier monnaie, et d'une prospérité toujours croissante, et dont une descente, ou nn soulèvement dans l'Inde, peut anéantir le crédit. Les hommes sensés, attachés à la patrie continentale, ont r tiré leurs capitaux, indignés de la piraterie de l'Angleterre, et de la violence de ses princips maritimes, ils n'ont pas voulu que la crainte de perdre leurs fonds, si le crédit de cette pu'ssauce en it à s'écrouler, les forçat à faire des vœux pour ellc. (Moniteur.)

[ocr errors]

terrible malheur attend la monarchie prussienne. Comment Bonaparte peut-il espérer qu'en gardant Berlin, il nous obligera à restituer toutes les colonies françaises, espagnoles et hollandaises que nous avons prises? La Prusse peut-elle s'engager à remplir les conditions qu'il met à la remise de Berlin? Espère-t-il que l'Angleterre, pour rendre à la Prusse une ombre d'indépendance, abandonnera toutes les conquêtes que la France n'a aucun moyen de lui arracher? Il ne peut pas s'attendre que nous fassions de si grands sacrifices pour le rétablissement d'une puissance avec laquelle nous n'avions aucune alliance; sacrifices qui tendroient à rendre la France plus puissante qu'elle ne l'est, et plus dangereuse pour ses voisins. (4) Morning-Chronicle.

On assure que le conseil-privé a arrêté de promulguer l'ordre dont nous avons parlé hier relativement aux capitaux étrangers qui sont placés dans les fonds anglais, et que le roi vient aujourd'hui en ville pour le revêtir de sa signature.

[ocr errors]

(Times.) Du 4. Le bruit s'est répandu hier que le maréchal Davoust avoit été défait par les Russes près de Posen.

S. M. a tenu hier un conseil-privé; et il n'est pas vrai qu'il ait eu pour objet de signer un ordre pour empêcher le transfert des capitaux étrangers. Le fait est que les ministres n'ont jamais eu l'intention de recourir à une mesure aussi violente et aussi inutile. Elle seroit inutile, attendu que les 3 pour cent consolidés sont fermés, et ne s'ouvriront que le 7 janvier. (Oracle.)

Du 5. Les fonds se sont encore un peu relevés hier. Les alarmes commencent à se dissiper, et le juste sentiment de nos forces et de nos ressources achevera de détruire ces funestes impressions. Les recettes ont été tellement productives, et la taxe sur les propriétés promet de si heureux résultats, qu'il est certain que l'emprunt pour le service de l'année. prochaine n'excédera pas douze millions sterling.

Il y a tout lieu de croire que l'expédition partie de Falmouth, sous les ordres du major-général Craufurd, relâchera en Irlande pour se réparer. Fonds publics. Trois

pour cent cons.,

[ocr errors]

Omnium, 2.

60.
(Morning-Chronicle. }

(4) Avez-vous donc oublié l'uti possidetis, ce cheval de bataille de vos ministres ? Au reste, votre langage met votre politique à dé ouvert : quand il s'agit de po s e au com at les puissances du continent coutre leur intérêt et pour le vôtre, vous faites cause commune avec cile; mais losqu'elles sont frappées des cal mités que vous leur avez attirées, toutes vos liaisons n'existent plus. Ah! ne dites point que la France vous repousse du contineat; c'est votre égoïsme et votre plitique étroite et mercantile qui vous en out chassés. (Moniteur.)

« PreviousContinue »