ment ont été reconnus et proclamés, comme principes immuables entre les sept puissances signataires du traité de Paris, en 1856, l'immunité du pavillon neutre et la restitution de la marchandise amie placée sous pavillon ennemi. En passant, pour ainsi dire, la revue de ces grandes épisodes de l'histoire contemporaine, et en trouvant reproduit le texte même des principaux écrits diplomatiques auxquels ils ont donné naissance, le lecteur sera mis en mesure de suivre les phases diverses des négociations, et de pouvoir apprécier l'esprit qui a dirigé, depuis 4844, la politique des cabinets. TABLE DES MATIÈRES. INDÉPENDANCE DES ANCIENNES COLONIES ESPAGNOLES DE L'AMÉRIQUE DU SUD, ET DE L'ÎLE DE SAINT-DOMINGUE; de 1840 à 1855 . . . . . . . . Page CESSION DE NEUFCHÂTEL PAr le roi de pRUSSE, ET ANNEXION DÉFINITIVE DE CETTE PRINCIPAUTÉ, COMME CANTON À LA SUISSE; en 1857... 421 TRAITÉS CONCLUS PAR LA FRANCE, L'ANGLETERRE, LA RUSSIE ET LES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE DU NORD AVEC LA CHINE; en 1858...... 434 INTRODUCTION. Après ce qui a été dit dans l'avertissement, nous entrerons sans autre préliminaire, dans le vif du sujet : Quel était l'état territorial des divers monarchies à la fin de l'année 1843? Quel est celui qu'avait créé le congrès de 1845 ? Quels changements a subis, pendant les quarante-cinq dernières années, la carte politique tracée au célèbre congrès de Vienne, qui a été, pour le 19° siècle, ce qu'avait été pour l'équilibre européen du 17e siècle, le congrès de Munster? En 1813, l'empire français et le royaume d'Italie, dont Napoléon 1er portait la double couronne, embrassaient la majeure partie de l'Europe occidentale, et s'étendaient de Hambourg et du Zuiderzee jusqu'à Rome : les Provinces - Unies des Pays-Bas, les villes anséatiques, les anciens électorats de Trèves, de Mayence, et de Cologne, le canton suisse de Genève, la Savoie, le Piémont, la Toscane, Parme, Modène, les provinces italiennes de la maison d'Autriche, les états de l'Église, présentaient, à cette époque, par leur annexion successive, une grande unité, un vaste empire régi par les mêmes lois, gouverné par la même volonté souveraine, protégé par le même sceptre et la même épée. A ces immenses domaines du nouvel empereur d'Occident, du Charlemagne du CUSSY, PRÉCIS HISTORIQUE. 19e siècle, appartenaient, de plus, les lles Ioniennes, la Dalmatie, l'ancienne république de Raguse, les villes de Danzig, d'Erfurt, etc. La Prusse de Frédéric-le-Grand avait perdu à la paix conclue à Tilsit en 1807, une partie de ses provinces occidentales réunies au territoire de Hesse-Cassel, elles avaient formé le royaume de Westphalie, Le roi de Saxe était reconnu souverain du duché de Varsovie; Le grand-duché de Berg, le grand-duché de Francfort, créés par l'empereur Napoléon, la principauté de Neufchatel et les états napolitains tenaient leurs souverains de la main de l'empereur, et les grands dignitaires de la couronne impériale, étaient en possession des titres de ducs de Dalmatie, d'Otrante, de Tarente, de Bénévent, d'Istrie, de Padoue, de Frioul, de Reggio, de Trévise, de Parme et Plaisance, de Massa et Carrara, etc. etc. L'Espagne, dont la couronne avait été placée sur la tête du prince Joseph Napoléon, et qui fut rendue, par le traité de Valency, du 14 Décembre 1813, au roi Ferdinand VII, son légitime possesseur1), l'Espagne avait encore, en droit, sinon de fait, ses riches et vastes colonies de l'Amérique continentale du Sud 2); Le Portugal comptait parmi ses domaines d'outre-mer le Brésil, où le roi Jean VI se réfugia lorsque les armées françaises pénétrèrent dans la péninsule hispanique 3); Le roi des Deux-Siciles vivait retiré dans les environs de Palerme, sous la protection des garnisons anglaises et des escadres turques et britanniques: le roi Joachim, beau-frère de l'empereur Napoléon, régnait à Naples; 1) V. Chap. IV. 2) V. Chap. I. |