Enfin levant le masque, l'Autriche a, dans une réponse tardive, manifesté par son langage ce qu'elle avait annoncé par ses préparatifs; elle s'est faite l'apologiste de l'Angleterre, et, en annonçant qu'elle ouvrait ses états à deux armées russes, elle a avoué hautement le concert dans lequel elle est entrée avec la Russie en faveur de l'Angleterre. Cette réponse de la cour de Vienne avait dû naturellement exciter l'indignation de l'empereur; mais à travers ces injures et ces menaces, croyant entrevoir quelques idées qui semblaient permettre d'espérer qu'un arrangement serait encore possible, l'empereur fit céder sa fierté naturelle à des considérations toutes puissantes sur son cœur. . . . . . Il se détermina à demander encore à la cour de Vienne des explications qui fissent connaître les bases sur lesquelles on pourrait négocier. Il ordonna au ministre des relations extérieures de préparer une liste à cet effet: le courrier qui devait la porter était au moment de partir lorsque l'empereur apprit l'invasion de la Bavière.. Après un tel acte de la cour de Vienne, l'empereur ne pouvait plus rien avoir à lui demander. Il devenait évident que même.ce congrès, proposé d'un ton si impérieux, n'était qu'un nouveau piége tenda à sa bonne foi. Les changes de toutes les places prouvaient jusqu'à l'évidence, qu'une partie des sommes, accordées au ministère anglais pour servir à ses fins sur le Continent, était arrivée à sa destination, et la puissance, qui avait ainsi trafiqué de son alliance, ne pouvait plus épargner le sang de ses peuples dont elle venait de recevoir le prix. Toute explication avec la cour de Vienne étant ainsi 412 MÉMOIRES DE M. DE BOurrienne. devenue impossible, la voie des arines est désormais la seule compatible avec l'honneur. Que l'Angleterre s'applaudisse enfin d'avoir trouvé des alliés; qu'elle se réjouisse de ce que le sang va couler sur le Continent'; qu'elle se flatte que le sien sera épargné; qu'elle espère trouver sa sûreté dans les discordes des autres états, sa joie sera de courte durée, són espérance sera vaine, et le jour n'est pas éloigné où les droits des nations seront enfin vengés.. L'empereur, obligé de repousser une agression injuste qu'il s'est vainement efforcé de prévenir, a dû suspendre l'exécution de ses premiers desseins. Il a retiré des bords de l'Océan ses vieilles bandes tant de fois victorieuses, et il marche à leur tête. Il ne posera les armes qu'après avoir obtenu satisfaction pleine et entière, et sécurité complète, tant pour ses propres états que pour ceux de ses alliés. TABLE DU SEPTIÈME VOLUME. - CHAPITRE PREMIER. - - -- Premier temps de mon établissement à Hambourg. - Abo- - - - - Pré- naissance sous les murs de Vienne. Un plan de cam- --- Clarke. - Page 1 - CHAPITRE II. Une victoire par jour. - Rapidité de la marche de Napo- " - - - Singulière obstination de Mack, et son erreur sur la - --- CHAPITRE III. 19 Ménagemens envers les officiers prisonniers.-Proclamation Immenses résultats d'une campagne de quinze jours. - Eloquence militaire de - mes services. François Ier vengé par Napoléon. - Af- faire des Margraviats. marche de l'empereur. Mission inutile, et M. de Giu- - lay. Les premières aigles françaises prises par les - - Heureuse témérité de Lannes et de Murat. de Vienne, due à une ruse. Récit de Lannes, sa bra- lexandre. 38 russes. CHAPITRE IV. - - Mes fonctions à Hambourg. Le roi de Suède à Stralsund. 55 |