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beck. L'attaque réussit parfaitement, et tous les postes furent emportés à la baïonnette. Nous avons fait trois cents soldats et huit officiers prisonniers. La perte de l'ennemi en tués et en blessés doit en outre avoir été très-considérable. Le village de Hamm, qui dans cette occasion a aussi été surpris, étoit défendu par un retranchement très-fort; mais les grenadiers russes forcèrent les avant-postes ennemis, et les chasseurs escaladèrent si précipitamment les hauteurs sur lesquelles étoit établi le retranchement, que l'ennemi n'eut pas le temps de prendre les armes. Le manque d'artillerie de siége, et la rigueur de la saison, ont seuls empêché le Comte de Bennigsen d'effectuer la prise de Hambourg avec cette activité qui lui est particulière : cependant grosse artillerie dont on a besoin est en route. Le Roi de Danemarck a déjà nommé les régimens qui doivent former son contingent à l'armée du nord; ils marcheront incessamment vers le Rhin. La division de cette armée qui étoit entrée dans le Holstein et le Schleswig est déjà partie. Mais les chemins sont tellement couverts de neige, que les personnes les plus âgées ne se souviennent pas d'avoir jamais rien vu de semblable. Les chariots et les canons, ainsi que les attelages, ont été ensevelis dans la neige. Des

la

soldats ont eu les mains et les pieds gelés; mais cela ne diminue en rien l'ardeur avec laquelle ils tendent tous vers le but commun, la conquête de la paix générale.

No XX.

Bulletin suédois, daté de Cologne le 12 février 1814.

LE Prince Royal a transporté, le 10 au soir, son quartier-général à Cologne. Les troupes du lieutenant-général Comte Woronzoff, qui le 16 janvier étoient encore au-delà de l'Eyder, marchèrent avec une telle célérité, qu'elles sont déjà dans les environs de la Roer. La persévérance, le zèle, l'activité, rien de ce qui est grand et beau ne doit étonner de la part de ce général distingué. L'armée suédoise, les corps des généraux Wallmoden et Stroganoff marchent sur le Rhin, ils y arriveront sous peu. La tête des colonnes du Comte de Stroganoff est déjà dans la proximité du Rhin.

No XXI.

Rapport du général Wrede sur les combats des 13 et 14 février 1814.

LE 12 février, l'armée bavaro - autrichienne avoit pris la position de Traisnel, où le général Wrede établit son quartier-général. Le feld-maréchal-lieutenant Comte Hardegg entreprit l'ennemi qui étoit à Nogent-sur-Seine; il le chassa de la partie de la ville située sur la rive gauche d'un ruisseau. Le brave régiment d'infanterie de Szekler eut dans cette affaire quelque perte ; la canonnade, assez vive de part et d'autre, avoit mis le feu à la ville.

Après les combats de Brienne, le feld-maréchal Blücher avoit de nouveau occupé l'aile droite de la grande armée alliée; les corps isolés de l'armée de Silésie s'étendoient le 10 jusqu'à ChâteauThierry et la Ferté-sous-Jouarre. Le quartiergénéral du feld-maréchal étoit à Fère-Champenoise. Ce fut dans la journée du 10 que le corps du général Alsufieff fut attaqué par des forces supérieures près de Champaubert.

L'Empereur Napoléon avança avec force vers la route qui conduit de Vertus à la Ferté-sous

Jouarre et montra l'intention de percer l'armée de Silésie. Ces circonstances déterminèrent le feld-maréchal non-seulement à partir dans la nuit même avec les corps de Kleist et de Kapoczewitsch, et d'entrer dans la position de Bergères près Vertus, mais aussi à inviter en même temps d'une manière pressante le général Wrede à faire un mouvement sur les derrières de l'ennemi, afin d'en arrêter les progrès et de donner aux divers corps de l'armée de Silésie le temps de se réunir.

Le général Wrede reçut ces communications du général Blücher dans la nuit du 11 au 12; convaincu de l'utilité et de la nécessité d'une pareille diversion, il ne perdit pas un instant pour faire les dispositions qu'elle exigeoit.

Pour passer la Seine il se présentoit deux points, Nogent et Bray. Il ordonna à la première division. bavaroise de forcer la première de ces deux villes, et à la troisième d'attaquer l'autre. Nogent étoit fortement garni de troupes ennemies; les rues étoient barricadées, et l'infanterie françoise s'étoit très-avantageusement postée sur la tour de l'église, sur le cimetière et derrière plusieurs abattis. Derrière la ville, qui formoit, pour ainsi dire, la tête

du pont de la Seine, sur des hauteurs, étoit placé corps du maréchal Victor, Duc de Bellune.

le

Bray, au contraire, avoit été abandonné par l'ennemi; il avoit coupé le pont, et n'avoit laissé sur l'autre rive qu'une foible garnison dans le village de Mony. Le général de division Delamotte traversa la ville; quelques coups de canon suffirent pour faire déguerpir l'ennemi de la rive opposée. On trouva, près de la ville, une barque dans laquelle le major de Horn se précipita avec quelques tirailleurs et soldats sachant gouverner un bâtiment. Ils traversèrent le fleuve et eurent le bonheur de ramener de l'autre rive trois grands bâtimens dans lesquels on fit successivement passer plusieurs bataillons, pendant qu'on travailloit à établir un pont.

Pendant que cela se passoit à Bray, les colonnes destinées à l'attaque de Nogent s'étoient formées. Deux bataillons qui commencèrent l'assaut, furent reçus par un feu d'artillerie et de mousqueterie fort violent; l'ennemi se défendit opiniâtrément. Comme on prévoyoit que l'ennemi, aussitôt qu'il se verroit tourné par Bray, abandonneroit de lui-même Nogent, le général Wrede, pour ménager le sang, suspendit provi

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