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Le premier mars, au point du jour, le général Frimont, avec le gros de son corps de cavalerie, s'avança sur la petite route de Vandœuvre, tandis qu'il envoyoit en avant sur la grande route par Doulencourt une autre division sous les ordres du Comte de Pahlen. L'ennemi fut, sans perte importante, chassé de position en position jusque devant Vandœuvre. Ayant enfin cherché à s'établir en ce lieu, le général Frimont lui fit tirer quelques coups de canon en attendant l'arrivée du Comte de Pahlen. L'ennemi ayant vu paroître ce dernier sur son flanc gauche, il abandonna sa position, et se retira sur Montierramé. Alors le général Frimont entra dans Vandoeuvre, occupa cette ville, et envoya la cavalerie du Comte de Pahlen en avant jusqu'au-delà de Villeneuve.

Le 2 au matin, l'ennemi avoit aussi abandonné Montierramé, et s'étoit posté derrière le pont de la Guillotière. Le général Wrede abandonna vers midi sa position de Bar-sur-Aube, et prit celle de Vandœuvre. Il plaça en échelons à Villeneuve, à Montierramé et à Lusigny, la cavalerie, soutenue par deux bataillons d'infanterie. Le général Comte de Wittgenstein avoit, avec le sixième corps, occupé Piney, et le Prince Royal de Wurtemberg avoit, avec le troisième et le

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quatrième corps, forcé le
forcé le passage de la Seine à

Bar.

Le 3 on attaqua conjointement la position. ennemie derrière le pont de la Guillotière. Le Comte de Wittgenstein s'avança par Piney sur la grande route de Troyes, agissant sur les derrières de l'ennemi. Le Comte de Pahlen, passant par Laubressel, l'attaqua en même temps par son flanc gauche; enfin le Comte de Wrede, qui s'étoit chargé de l'attaque de front, la commença par une vive canonnade. Vers le soir, l'aile gauche de l'ennemi commença à plier. Le Comte de Wrede fit alors attaquer les ponts par l'infanterie. Le feu vif et bien dirigé des batteries mit l'ennemi en désordre, le pont fut pris, et l'ennemi qui fuyoit de tous les côtés fut poursuivi jusqu'à Saint-Paar, où il a cherché à se rallier à la faveur de la nuit, après avoir dans cette journée éprouvé une grande perte en hommes, en artillerie et en matériel.

Le 4, les corps de Wrede et de Wittgenstein réunis marchèrent contre la position de l'ennemi à Saint-Paar; après une courte résistance il l'abandonna, et se retira derrière le pont de la Seine, où il fut fortement inquiété par l'artillerie des deux corps, et forcé de quitter le pont, et de se retirer dans le faubourg de Saint

Jacques, en avant de Troyes; mais il en fut également chassé par des bataillons russes et autrichiens. Alors le général de Wrede fit canonner Troyes par son artillerie et par une partie de celle du sixième corps. Il ordonna en même temps à un bataillon de Szekler infanterie, et au troisième bataillon de chasseurs autrichiens, de tourner la ville, de s'en approcher du côté de l'occident, et d'y pénétrer par-là. Dans ce moment arriva un parlementaire envoyé par le général de division Gerard, commandant à Troyes, qui offrit de rendre la ville dans un délai de cinq heures. Le général de Wrede n'accorda qu'une demi-heure. Alors le général Gerard conclut une convention, et le délai expiré, l'armée alliée occupa Troyes. Le Comte de Wrede fit aussitôt traverser la ville à toute la cavalerie sous les ordres du général Frimont, et poursuivre l'ennemi sur la route de Nogent. Le général-major de Dietz, avec la troisième brigade de cavalerie bavaroise, attaqua plusieurs fois, avec beaucoup de succès, la grosse cavalerie de l'ennemi, et la poursuivit jusqu'à la nuit, qu'il prit position à Fontaine - Lesgrès. Sur ces entrefaites, le troisième et le quatrième corps étoient arrivés de Bar-sur-Seine, et s'étoient placés en avant de Troyes sur la route de Sens. Le corps du Comte

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de Wittgenstein se posta sur la route de Nogent. Toute l'infanterie de l'armée bavaro-autrichienne resta à Troyes, conformément aux dispositions du feld-maréchal Prince de Schwarzenberg.

Le 5, le général Frimont, avec la cavalerie de l'armée bavaro-autrichienne, s'avança jusqu'à Avon-la-Peze et Trainel. L'infanterie étoit en échelons en avant de Troyes, jusqu'à Avon-laPeze. Il resta une garnison à Troyes, avec le quartier-général du général Wrede. Le Comte de Wittgenstein marcha avec le sixième corps d'armée vers Nogent jusqu'à Méry; le troisième et le quatrième corps d'armée s'avancèrent sur la route de Sens jusqu'à Villeneuve-l'Archevêque. C'est ainsi que chaque division de la grande armée alliée rentre dans les positions qu'elle avoit abandonnées peu de jours auparavant, afin d'agir avec toutes les forces réunies contre les efforts de l'Empereur des François.

No XXXV.

Suite de rapports officiels de l'armée devant Hambourg, commandée par le Comte de Bennigsen. (1)

1.

Du quartier-général de Bergedorf devant
Hambourg, le 5 janvier 1814.

DEPUIS l'arrivée du Comte de Bennigsen, général en chef de l'armée russo - polonoise, des combats ont eu lieu presque tous les jours avec l'ennemi. Ils ont constamment été à notre avantage.

Le 26 décembre, le général-major de Semtschuschnikoff, commandant sous le lieutenantgénéral Tschaplitz, chassa l'ennemi de l'île

(1) Nous réunissons sous ce numéro huit rapports et deux proclamations qui ont été publiés par le général Bennigsen sur les opérations du siège de Hambourg. On

peut les regarder comme faisant suite aux deux intéressantes productions de MM. Varnhagen et Haupt, intitulées : Hambourg avant le maréchal Davoust, ou Récit de ce qui s'est passé à Hambourg depuis la sortie des François de cette ville jusqu'à leur rentrée; et l'autre Hambourg et le maréchal Davoust; appel à la justice.

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