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vainqueur. Sa perte dans ces deux jours est trèsconsidérable; on lui a fait douze officiers et cinq cents soldats prisonniers ; tué et blessé beaucoup de monde.

PROCLAMATION.

HOLLANDOIS, ce n'est pas assez que, retenus dans les murs de Hambourg loin de votre patrie délivrée, vous ne puissiez prendre aucune part à l'entrée triomphante des armées alliées dans Paris; ce n'est pas assez de vous voir encore dans les rangs des ennemis de l'humanité, dans les rangs des François; vos chefs vous effraient encore par la crainte que vous n'êtes plus maîtres de choisir votre sort. On vous fait croire que lés Russes vous recevront mal, et vous relègueront en Sibérie; qu'en passant volontairement à eux, vous ne vous déroberez pas à la juste vengeance réservée aux dévastateurs de Hambourg. Pauvre peuple abusé! les François, et non les Russes veulent votre perte; les François veulent vous faire porter la peine de ce que vos compatriotes, vos frères, grâce à leur énergie et à leur courage, sont devenus libres. Votre sort est affreux; mais l'avenir dépend de vous.

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Apprenez à mieux connoître les Russes et les

TOME IV.

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peuples asiatiques qui vous ont été dépeints sous des traits si hideux. Le sentiment de l'humanité, qui n'a pas besoin d'être dans leur cœur excité par des ordres, les porte à secourir de la manière la plus désintéressée des milliers d'infortunés chassés de Hambourg par les François. Ils portent dans leurs bras, pendant des lieues entières, des petits enfans à demi-nus, ou ce que les femmes et les vieillards délaissés ont pu sauver, et les mènent jusque dans les villages épargnés par la torche incendiaire de l'ennemi. Ces Cosaques, ces Baskires, que l'on vous a représentés comme si grossiers, protégent et aident, sur un sol étranger, les infortunés livrés sans pitié et avec dérision, par les François civilisés, aux horreurs du froid et de la faim. C'est avec le même intérêt que les libérateurs de l'Europe vous regardent, Hollandois, Brabançons, Alsaciens, Lorrains, Piémontois, Italiens; ils vous tendent à tous la main comme à des camarades, et à vous aussi, François, qui par la conscription avez été arrachés à vos parens désolés. Ils soignent vos malades, partagent avec vous ce qu'ils possèdent, ils secourent généreusement tous ceux de vous qui désirent retourner chez eux. Quoi que puissent inventer vos oppresseurs pour étouffer votre juste mécontentement qu'ils redoutent

avec raison, ne vous laissez pas abuser. Croyez vos amis, croyez les braves Russes; ils recevront avec des égards, avec amitié, tous ceux de vous qui viendront volontairement et avec confiance à eux. La ruine et la mort ne menacent que l'ennemi qui par ses cruautés mérite la haine du monde.

4.

Du quartier- général de Pinneberg, le 28 janvier 1814.

Le commandant en chef, fidèle au système qu'il a adopté d'alarmer sans relâche la garnison de Hambourg et de lui arracher les postes qu'elle est obligée d'occuper en avant de ses retranchemens pour être en garde contre les surprises, ordonna le 3 janvier, pour honorer le jour de la naissance de notre Impératrice bien aimée par une fête conforme aux circonstances, une attaque générale contre tous les postes ennemis à Hamm, sur la route d'Auschlag et sur la digue de la ville, pendant qu'il faisoit inquiéter les avant-postes placés du côté de Wandsbeck et d'Altona.

Ce cri de guerre, Pour notre Impératrice ado

rée, suffit pour doubler le courage naturel des Russes et assurer le succès complet de cette at

taque. Hamm, la route d'Auschlag et le poste derrière Morfleth ont été emportés à la baïonnette, et les piquets d'avertissement en avant des retranchemens de l'autre côté ont été tués ou faits prisonniers, et la reconnoissance de ces ouvrages a été poussée jusqu'à portée de mitraille. La perte de l'ennemi a été très-considérable. Le nombre des prisonniers qu'on lui a faits se monte à huit officiers et trois cents soldats. On lui a tué beau

coup plus de monde. A l'église de Hamm, plusieurs officiers et soldats ont péri par la baïonnette des Russes. Notre perte est peu importante.

Nous attendons sous peu le rapport officiel de l'affaire du 9; elle a été très-chaude. Le général Osten et un autre général françois sont morts des blessures qu'ils ont reçues. Nous avons fait mille prisonniers et pris douze canons, quarante barils de poudre et trente mille cartouches; cent bariques de vin et d'eau-de-vie ont été brisées.

Les troupes hanséatiques de Hambourg et de Lubeck, postées ici et dans les environs, ont reçu ordre de partir pour le siège de Haarbourg. On dit le colonel de Witzleben leur chef aura le commandement du corps de dix mille hommes destiné à faire le siége de Haarbourg.

que

5.

Du quartier-général de Pinneberg,
le 12 février 1814.

LE Comte de Bennigsen, général en chef de l'armée de Pologne, ayant résolu d'attaquer Wilhelmsbourg le 9, fit les dispositions suivantes.

Le général Ahrenschild qui, dans l'absence du Comte de Wallmoden, commande le corps de troupes devant Haarbourg, reçut ordre d'occuper la garnison par une forte démonstration, et par-là de favoriser l'attaque de Wilhelmsbourg qui fut fixée à quatre heures du matin. On commanda au reste des troupes, sous les ordres du Comte de Bennigsen, de marcher sur trois colonnes vers le lieu indiqué, dans la direction de Wilhelmsbourg. Des deux premières colonnes sous les ordres du général Doctoroff, l'une étoit commandée par le lieutenant-général Emme, la seconde par le Comte de Tolstoy; la troisième colonne l'étoit par le général Markoff.

La première colonne du général Doctoroff et la troisième étoient chargées de surprendre et de repousser tous les postes ennemis qu'elles rencontreroient sur le chemin; ce qui fut exécuté. La première passa d'un côté par le grand chemin de .

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