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tirer d'une conduite inouïe parmi les peuples civilisés, la vengeance que réclament les malheureux habitans. Le général en chef Comte de Bennigsen ordonne qu'à l'avenir tous ceux qui, après avoir pris part à ces excès, seront faits prisonniers, seront, sans distinction de personnes, traités, non comme prisonniers de guerre, mais punis comme

incendiaires.

AFFAIRES DE LA SUÈDE.

No I.

Suite des pièces officielles qui accompagnent le rapport fait au Roi de Suède le 7 janvier 1813 (1)..

Note de M. le Baron d'Engestrom, adressée au Comte de Neipperg, ministre de la cour d'Autriche à Stockholm, le mars 1812.

12.

LES menaces de la France; les atteintes réitérées qu'elle a portées au commerce suédois; la saisie de près de cent bâtimens destinés à des ports alliés ou soumis à la France le séquestre mis sur les propriétés suédoises à Dantzig et dans d'autres ports de la Baltique; enfin l'occupation

(1) Voyez les onze premières de ces pièces, tom. II, 366-407. Nous n'avons pu nous procurer pag. les suivantes dans la langue dans laquelle elles ont été publiées. Nous les donnons d'après une traduction faite sur le suédois.

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de la Pomeranie, contraire à tous les traités ; toutes ces circonstances auroient suffi pour justifier la Suède des engagemens qu'elle auroit contractés avec les ennemis de la France. Mais quelque graves que soient ses justes griefs contre cette puissance, cependant la Suède ne veut pas la guerre; elle ne veut pas même penser au cas où clle seroit obligée de la faire pour défendre son indépendance et ses lois. Elle est prête à écouter toutes les propositions de rapprochemens qu'on pourra lui faire. La justice est de son côté. Si la Suède avoit la conviction que l'Empereur Alexandre s'arme pour subjuguer l'Europe et étendre ses états jusqu'au nord de l'Allemagne, elle ne balanceroit pas un moment de se déclarer et de combattre pour mettre des bornes à cette ambition, parce qu'elle se laisseroit alors conduire par ce principe politique qui ordonneroit de craindre un accroissement de puissance, si dangereux. Mais si, au contraire, la Russie ne s'arme que pour sa propre défense et pour garantir ses frontières, sa capitale, de toute invasion étrangère; si en cela elle ne fait qu'obéir au devoir impérieux de la nécessité, le salut de la Suède exige qu'elle n'hésite pas un moment à défendre la cause du Nord, qui est en même temps la sienne.

Gomme puissance du second ordre, la Suède n'ose se flatter de pouvoir se soustraire à l'état de servitude dont la France menace les états du premier ordre. Une guerre pour reconquérir la Finlande n'est pas du tout avantageuse à la Suède. L'Europe connoît les causes qui lui ont fait perdre cette province : entreprendre une guerre pour se remettre en possession de ce pays, ce seroit méconnoître le bien du peuple suédois. Cette conquête entraîneroit des dépenses que la Suède n'est pas en état de supporter; et en supposant même qu'elles pussent être effectuées, cette possession ne balanceroit jamais les dangers qui en résulteroient pour la Suède. Pendant l'éloignement de ses armées, les Anglois lui porteroient des coups mortels; ses ports seroient détruits et ses villes maritimes réduites en cendres. Il y a plus ; aussitôt qu'il arriveroit un changement dans le système politique de la Russie, soit après des victoires, soit après des défaites, ses regards, qui ont toujours été fixés sur la Finlande, jetteroient sans faute de nouveau la Suède dans une guerre destructive. Le golfe de Bothnie sépare maintenant les deux états; il n'existe pas de motif de discorde, et la haine nationale disparoît davantage de jour en jour par suite des dispositions pa cifiques des deux monarques.

Si la France veut reconnoître la neutralité armée de la Suède, qui embrasse le droit naturel d'ouvrir ses ports avec avantages égaux à toutes les puissances, elle n'a aucun motif de s'immiscer dans les événemens qui peuvent arriver. La France promet de rendre la Pomeranie; dans le cas où elle refuseroit cette action également réclamée par les droits des peuples et par la sainteté des traités, S. M. le Roi de Suède accepte, pour cet objet seulement, la médiation de LL. MM. les Empereurs d'Autriche et de Russie. Le Roi sera porté à toute réconciliation qui soit compatible avec l'honneur de la nation et le bien du Nord.

la

S. M. le Roi de Suède étant convaincue que tous les préparatifs que fait S. M. l'Empereur Alexandre n'ont absolument d'autre but que défense, et ne visent qu'à assurer à son empire la même neutralité armée que la Suède, d'accord avec la Russie, voudroit établir, elle s'engage à tout employer auprès de S. M. I. afin qu'il n'y ait pas de rupture avant qu'on se soit accordé sur une époque où des plénipotentiaires suédois, françois, autrichiens et russes pourront s'assembler pour convenir amiablement d'un système de paix qui, fondé sur ladite neutralité, mette un terme aux discussions actuelles entre la France

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