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en m'apprenant pour la première fois que nos rapports politiques ont cessé, me prévient en même temps que je suis maintenant soumis aux ordres de la police, et que le gouverneur a reçu l'ordre de me faire accompagner jusqu'à la frontière.

Cette résolution du gouvernement suédois, et la manière dont elle m'a été communiquée, me paroissent plus que suffisantes pour me justifier auprès de ma cour, si je quitte le poste que depuis une année j'ai rempli avec honneur près S. M. le Roi de Suède. En conséquence, je prie V. Exc. de m'envoyer un passe - port dont je me propose de faire usage dans le plus bref délai.

J'ai l'honneur, etc.

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Signé Aug. DE CABRE.

Nota. Sur cette lettre on rendit à M. de Cabre ses passe-ports, et on ne le fit pas accompagner par un commissaire de police. Il obtint la permission de rester encore trois jours à Stockholm, d'où il partit le 27 décembre 1812.

N° II.

Traité de paix entre LL. MM. les Rois de Suède et de Danemarck, conclu à Kiel le 14 janvier 1814.

Au nom de la Très-Sainte et indivisible Trinité.

S. M. le Roi de Suède et S. M. le Roi de Danemarck également pénétrées du désir de faire succéder une paix heureuse aux calamités de la guerre qui malheureusement a eu lieu entre elles, et de rétablir la bonne intelligence entre leurs états respectifs, ont, pour cet effet, et pour établir des bases qui puissent à jamais en assurer la durée, nommé les plénipotentiaires suivans, savoir :

S. M. le Roi de Suède le S. Gustave Baron de Wetterstedt, chancelier de la cour, commandeur de l'ordre polonois de l'Étoile, chevalier de l'ordre prussien de l'Aigle Rouge de la première classe, un des dix-huit de l'Académie suédoise;

Et S. M. le Roi de Danemarck le S. Edmond de Bourke, son chambellan, grand'croix de l'ordre de Danebrog, et chevalier de celui de l'Aigle Blanc ;

Lesquels, après l'échange de leurs pleins pou

voirs réciproques, trouvés en due et bonne forme, sont convenus des articles suivans:

1. Il y aura à l'avenir paix, amitié et bonne intelligence entre S. M. le Roi de Suède et S. M. le Roi de Danemarck; les hautes parties contractantes emploieront tous les moyens possibles pour maintenir une parfaite harmonie entre elles, leurs états et sujets, et éviter soigneusement tout ce qui pourroit être préjudicable à la concorde si heureusement rétablie entre elles.

2. S. M. le Roi de Suède ayant pris la résolution inaltérable de ne pas séparer l'intérêt des alliés du sien, et S. M. le Roi de Danemarck désirant faire jouir ses sujets de tous les bienfaits dé la paix; S. M. ayant aussi, par suite de l'intervention de S. A. R. le Prince Royal de Suède, obtenu, de la part des cours impériale de Russie et royale de Prusse, l'assurance la plus positive de sentimens pacifiques, pour rétablir avec la cour de Danemarck les anciennes liaisons amicales qui existoient avant la guerre; elle promet et s'engage de la manière la plus obligatoire de ne rien négliger de son côté de ce qui pourra conduire à une prompte pacification entre elle et LL. MM. l'Empereur de Russie et le Roi de Prusse. S. M. le Roi de Suède promet en outre de faire valoir, auprès des hautes puissances

alliées, sa médiation, pour que ce saint but soit atteint aussi promptement que possible.

3. S. M. le Roi de Danemarck voulant donner une preuve frappante de son désir de renouveler les liaisons les plus intimes avec les alliés de S. M. le Roi de Suède, et fermement convaincu du désir sérieux de Sadite M. de rétablir, de son côté, promptement la paix, telle qu'elle avoit lieu avant le commencement des hostilités, déclare formellement vouloir prendre une part active à la cause commune contre S. M. l'Empereur des François, déclarer la guerre à ce souverain, et joindre, pour cet effet, un corps, dont la force sera déterminée, à l'armée du nord de l'Allemagne, sous les ordres de S. A. R. le Prince Royal de Suède; le tout dans la forme et par suite de la convention qui vient d'être arrêtée entre S. M. le Roi de Danemarck et S. M. le Roi de la Grande-Bretagne et d'Irlande.

4. S. M. le Roi de Danemarck, pour lui et ses successeurs, renoncé irrévocablement et à jamais, en faveur de S. M. le Roi de Suède et de ses successeurs à tous les droits et prétentions au royaume de Norwège; savoir, aux évêchés ciaprès dénommés, savoir, celui de Christiansand, de Bergenhuus, d'Aggerhuus et Trondhiem, avec le Nordland et les Marches finoises jus

les états de ce royaume, jusqu'à la cession de la Norwège, sont engagés.

7. S. M. le Roi de Suède renonce, pour elle et ses successeurs, en faveur de S. M. le Roi de Danemarck et de ses successeurs, irrévocablement et pour toujours, à tous droits et prétentions au duché de la Pomnéranie Suédoise et à la principauté de l'île de Rügen. Ces provinces, avec tous leurs habitans, villes, ports, forteresses, villages et îles, ainsi que leurs dépendances, prérogatives, droits et émolumens, appartiendront dorénavant, comme pleine propriété, à la couronne de Danemarck, et seront incorporés à ce royaume. A cette fin, S. M. le Roi de Suède promet et s'engage de la manière la plus formelle, tant pour elle que pour ses successeurs et pour tout le royaume de Suède, de ne jamais faire aucune prétention directe ni indirecte aux provinces, îles et territoires susdits; aussi par la présente et en vertu de cette renonciation tous leurs habitans sont dégagés du serment de fidélité qu'ils ont prêté au Roi et à la couronne de Suède.

8. S. M. le Roi de Danemarck s'engage également, de la manière la plus solennelle, à assurer aux habitans de la Pomeranie Suédoise et ́de l'ile de Rügen, avec leurs dépendances, leurs

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