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gnité de la France sera regardée par S. M. comme une déclaration de guerre. S. M. m'ordonne en outre d'insister principalement sur la satisfaction due à l'ambassadeur de France pour l'offense qui lui a été faite; de déclarer qu'une satisfaction incomplète est ici insuffisante; que S. M. l'exige complète; et que dans le cas contraire le Roi de Hollande aura à jamais à renoncer à la protection de son amitié.

Je prie V. E., etc

Amsterdam, 16 juin 1810.

Signé SERRURIER.

No III.

Proclamation du général Bülow adressée aux habitans des états-unis de Hollande, du 20 novembre 1813.

LA Providence a donné la victoire aux armes de nos monarques. La grande alliance des peuples libres de l'Europe a anéanti pour la seconde fois la puissance du sanguinaire oppresseur Napoléon. L'Allemagne a aujourd'hui entièrement secoué les fers ignominieux sous le poids desquels elle a été obligée de renoncer à la prospérité et au bonheur.

Hollandois, vous qui plus tôt encore que nous avez hardiment résisté à l'oppression et rejeté un joug humiliant, elle sonne aussi pour vous l'heure d'être délivrés d'une oppression à laquelle, sans qu'il y eût de votre faute, vous avez ainsi que bien d'autres été soumis par un sort malheureux.

L'armée alliée, qui sous le digne successeur du grand Gustave-Adolphe a obtenu la victoire dans le nord de l'Allemagne, entre actuellement sur vos frontières, et vous exhorte à suivre l'exemple que vos amis et vos frères ont déjà donné dans toute l'Allemagne.

Le corps prussien sous mes ordres, qui fait une partie de cette armée, vous tend la main pour coopérer à votre délivrance et à votre bonheur, qui reviendra pour toujours, quand, délivrés de l'oppression, vous ferez de nouveau flotter votre pavillon sur toutes les mers.

Ayez de la confiance en nous, nous l'avons autrefois méritée, nous saurons encore y répondre par la discipline la plus sévère, et guidés uniquement par le désir de vous délivrer.

Mais nous allons aussi à vous avec confiance, honnêtes, braves et anciens voisins et amis. Nous comptons aussi fermement sur votre coopération pour achever heureusement le grand ouvrage dont le

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succès, par les efforts réunis de toutes les forces, ne peut plus être douteux.

Montrez-vous dignes de vos ancêtres, joignezvous, comme eux, à nous, sous les drapeaux qui flottent pour la liberté et la justice, et que les contemporains admirent de nouveau le courage et la persévérance des légions bataves combattant pour la bonne cause.

Le 20 novembre 1813.

Signé le commandant-général du troisième corps d'armée prussien, DE BULOW.

No IV.

Proclamation du Prince d'Orange, du 21 novembre 1813.

HABITANS DES PAYS-BAS,

LE moment est arrivé de recouvrer notre existence comme nation. Les victoires des armées alliées ont abaissé l'orgueil de votre oppresseur et brisé sa puissance colossale.

Dans ce moment chaque Hollandois se sent enflammé de courage pour secouer le joug sous lequel nous avons si honteusement gémi. La liberté et l'indépendance nationales, tel est le cri

de chacun; Orange, le signal de tous ceux qui sont fiers de porter le nom de Hollandois. En nous mettant au nom de S. A. S. le Prince d'Orange à la tête du gouvernement en attendant son arrivée, nous remplissons le vœu de tous nos concitoyens. Nous nous chargeons de cette tâche, en nous fiant sur le secours de la divine Providence, dont la main s'est montrée si visiblement dans la délivrance de notre chère patrie; mais nous nous fions aussi fermement sur l'aide et le soutien de chaque Hollandois, qui, oubliant tout le passé, est, sans distinction de rang, d'état ou de religion, résolu avec nous de sauver encore une fois notre patrie qui, arrachée à la fureur des élémens, à celle de Philippe et du Duc d'Albe, a été si glorieusement défendue par la bravoure de nos ancêtres, quoiqu'elle ait été long-temps couverte d'opprobre et de déshonneur.

Dès ce moment nos chaines sont brisées; aucun étranger n'osera de nouveau régner tyranniquement sur nous. Nous renonçons irrévocablement et à jamais à tout lien de contrainte et de soumission servile sous l'ennemi commun de l'Europe, destructeur de la paix, de la prospérité et de l'indépendance des nations.

Au nom de S. A. S. le Prince d'Orange, comme revêtu présentement de la puissance suprême,

nous délions nos concitoyens, dans toute l'étendue des Provinces-Unies, du serment d'obéissance et de fidélité qu'ils ont prêté à l'Empereur des François, et nous déclarons traîtres à leur patrie et rebelles envers le gouvernement national légitime, et soumis à toutes les peines qui en résultent, tous ceux qui sous prétexte de liaison avec le gouvernement françois, ou par condescendance pour son autorité, obéiront à des ordres émanés de lui ou de ses agens, ou entretiendront une correspondance avec lui.

Toute communication est finie, de ce jour, avec nos oppresseurs dont le dédain et les insultes. ont enflammé tous les cœurs : mais ce n'est pas

assez.

Hollandois, nous vous sommons unanimement de vous réunir autour de l'étendard que nous avons planté aujourd'hui; nous vous sommons de prendre les armes comme hommes, et de chasser au-delà de vos frontières l'ennemi qui semble encore nous narguer sur notre territoire, mais tremble déjà devant notre ligue.

Rappelons-nous les exploits de nos braves ancêtres, lorsque sous le valeureux Guillaume I la bravoure hollandoise se déborda comme un incendie inextinguible. Puisse le noble exemple du peuple espagnol qui, joignant les efforts les plus

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