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Un autre détachement russe s'est emparé d'un navire où se trouvoient cinquante douaniers et soldats.

Le major Elswangen s'est mis en possession de Zwoll, et a fait prisonniers deux officiers et plusieurs gendarmes.

Les Cosaques du Colonel Narischkin se sont emparés de la ville de Campen et ont pris un colonel, cinq officiers, vingt-cinq gendarmes et quatrevingts fantassins.

Græningen a également été pris par les troupes du général Wintzingerode. On y a fait prisonniers un colonel, trente - huit officiers et huit cents soldats.

Des députés de Groningen et des autres provinces se sont rendus au quartier - général du Prince Royal, et ont demandé la faculté de pouvoir former provisoirement des gouverremens dépendans du gouvernement d'Amsterdam. On leur a accordé leur requête. Le Stadhouder sera sans doute proclamé. Voilà ce qu'a gagné Napoléon par la réunion de ce pays à la France.

Nos colonnes de troupes ont passé l'Yssel pour se diriger su rUtrecht et sur Amsterdam. On peut regarder la Hollande comme délivrée. Les François bien pensans s'en réjouissent.

Les forts de Carlsbourg et de Blexen ont été

pris par un détachement russe, sous les ordres du colonel Riedinger, qui étoit soutenu par un brick anglois, commandé par le capitaine Farquhar. On a pris dans ces forts vingt officiers et cinq cent trente-quatre soldats, et trente canons. La navigation du Weser est libre.

Stade, que sa position au milieu d'un terrain marécageux rend une ville forte, étoit occupée par une garnison nombreuse. Le commandant avoit fait rompre les digues, à l'exception d'une. L'inondation qui entouroit Stade la faisoit ressembler à une ville au milieu de la mer. Le Comte de Strogonoff entreprit néanmoins de F'attaquer. Les troupes qui marchoient intrépidement au milieu du feu croisé de la place, sur la seule digue subsistante, arrivèrent à un pont détruit par l'ennemi. Entraînés par leur bravoure et par l'ardeur de monter à l'assaut, plusieurs officiers et soldats se précipitèrent dans les fossés; le Comte de Rostigniart, chef du régiment de Saratof, et l'officier qui commandoit la tête de la colonne, y périrent. Malgré cet accident, le général fut obligé d'employer son autorité pour empêcher les soldats de continuer l'attaque. La garnison craignoit une nouvelle tentative; elle évacua la ville dans la nuit, et s'embarqua pour Gluckstadt, où elle fut reçue par

les Danois. Dans la même nuit, le général Strogonoff entra dans la ville, et y trouva trois canons, beaucoup de malades et de blessés. Notre perte dans cette journée peut se monter à deux cents hommes. Celle de l'ennemi a été très-considérable.

Le Comte de Woronzoff, qui depuis le 22 a son quartier-général à Winsen, a cerné Hambourg.

Malgré la supériorité du nombre des troupes ennemies qui avoient passé l'Elbe à Zollenspieker, le lieutenant-colonel Lowenstern, appartenant au corps du Comte de Woronzoff, les a repoussées, leur a tué cent hommes, dont deux officiers, et fait plus de quarante prisonniers.

Le lieutenant Jacobson, du corps du Comte de Woronzoff, a, avec cent Cosaques et deux escadrons de chasseurs à cheval, attaqué Horneberg, et, après avoir tué vingt hommes et fait trente prisonniers, il s'est emparé de la ville.

Stettin a capitulé ; les conditions sont que la garnison se rendra prisonnière de guerre le 5 décembre, si avant ce terme elle ne reçoit pas de

secours.

Les troupes allemandes qui se trouvoient à Magdebourg ont, sous la condition de ne pas servir d'un an contre la France, obtenu la per

mission de retourner chez elles. La garnison est mal pourvue de vivres, les soldats sont mécontens.

Le général Narbonne, gouverneur de Torgau, est mort. Le général Dutaillis qui le remplace, et trois autres généraux, sont malades de l'épidémie qui règne dans la ville, et qui enlève journellement un grand nombre d'hommes.

Le maréchal Saint-Cyr a capitulé, et Dresde est dans les mains des alliés. Ainsi, à l'exception de quelques places fortes qu'on assiége, tous les pays

entre l'Elbe et le Rhin sont débarrassés de l'ennemi. Tous les habitans se mettent en armes, et bientôt on verra en Allemagne tout un peuple armé pour défendre son indépendance.

La ville libre de Brême a repris son ancienne forme de gouvernement. Il faut espérer que ses sœurs, les villes de Hambourg et de Lubeck, jouiront bientôt du même bonheur.

Suivant les dernièrès nouvelles, un sombre désespoir règne parmi les malheureux habitans de Hambourg. Les soldats sont las de la guerre,

et désirent retourner dans leurs familles. On a enlevé la banque; c'est un crime politique. Les principaux habitans sont obligés à travailler aux fortifications, et ce travail se continue jour et

TOM. IV.

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nuit. Tous les arbres de Wilhelmsbourg sont abattus, et le pont établi par les François entre cette île et Haarbourg est détruit.

En poursuivant le noble but vers lequel se dirigent tous ses efforts, qui est la paix, l'armée du nord de l'Allemagne ne pouvoit pas permettre qu'une puissance ennemie se cantonnât sur ses communications. Allemands d'origine et de langage, les habitans du Holstein jouiront de la liberté qui a été rendue à leurs compatriotes; ils doivent désirer l'éloignement d'une armée dont la présence ne leur pronostique que des malheurs. Si le théâtre de la guerre est bientôt transporté chez eux, ils doivent en accuser la politique du gouvernement danois; mais il en est encore temps; il dépend encore du Roi de Danemarck d'épargner ce fléau à un pays qui depuis plusieurs générations a été le séjour de la paix et du bonheur. C'est en abandonnant la cause qui a été si désastreuse pour sa propre dignité et pour l'intérêt de son peuple, et en acceptant enfin les propositions des puissances alliées, que le Roi de Danemarck pourra détourner l'orage qui menace ses états. Leur sort et leur avenir dépendent de la résolution qu'il prendra.

Pampelune a capitulé. Les troupes victorieuses du maréchal Wellington se trouvent sur le ter

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