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ront en conséquence des officiers et soldats pour

escorte.

14. La garde impériale françoise fournira un détachement de 1,200 à 1,500 hommes de toute arme, pour servir d'escorte à l'Empereur Napoléon jusqu'à Saint-Tropez, lieu de son embarquement.

16. Il sera fourni une corvette et les bâtimens de transport nécessaires pour conduire au lieu de sa destination S. M. l'Empereur Napoléon et sa maison, et cette corvette appartiendra en toute propriété à S. M. l'Empereur Napoléon.

17. Il sera permis à l'Empereur Napoléon de prendre avec lui et de retenir comme sa garde quatre cents hommes volontaires, officiers, sousofficiers et soldats.

18. Aucuns des François qui auroient suivi l'Empereur Napoléon ou sa famille ne pourront être considérés comme ayant perdu leurs droits de François en ne retournant pas en France dans l'espace de trois ans; mais au moins ils pourront n'être pas compris dans les exceptions que le gouvernement françois se réserve d'accorder après l'expiration du présent terme.

19. Les troupes polonoises de toute arme au service de France seront libres de retourner dans leur patrie, et conserveront leurs armes et bagages comme un témoignage de leurs honorables services. Les officiers, sous - officiers et soldats conserveront les décorations qui leur ont été accordées et les pensions attachées à ces décora→ tions.

20. Les hautes-puissances alliées garantissent l'exécution de tous les articles du présent traité, et s'engagent à obtenir qu'il soit accepté et garanti par la France.

21. Le présent acte sera ratifié et les ratifications échangées à Paris sous deux jours ou plus tôt s'il est possible.

Fait à Paris, le 11 avril 1814.

Signé le Prince de Metternich;

S. S. Comte de Stadion;
Lord Castlereagh;

André, Comte de Rasoumoffsky;

Charles-Robert, Comte de Nesselrode;
Charles-Auguste Baron de Hardenberg;
Maréchal Ney; Caulincourt.

SUPPLEMENT

DE PIÈCES RELATIVES A LA CAMPAGNE

DE 1813.

No I.

Déclaration des officiers bavarois, saxons, westphaliens, francfortois, qui, entraînés en Russie par Napoléon Buonaparte, et y ayant été faits prisonniers, entrèrent dans la légion russe-allemande, du 12 mars 1813.

Nous soussignés officiers ayant quitté le service des Rois de Bavière, de Saxe et de Westphalie, et du Grand-Duc de Francfort, pour entrer dans la légion allemande, croyons devoir à notre honneur d'exposer publiquement à nos souverains et à notre patrie, avec le respect, l'attachement et la confiar ce que nous leur portons, les motifs qui nous ont engagés à cette démarche.

Nous sommes Allemands : ce mot dit tout. Depuis une suite d'années nous avons eu à gémir sur le sort de notre patrie, sans pouvoir la sauver. Enfin le moment est venu où l'Allemagne

relève son dos courbé et où il est permis d'espérer qu'on pourra secouer le joug de la servitude que les François nous ont imposé. Des armées russes victorieuses poursuivent l'ennemi d'une rivière à l'autre ; l'aigle prussien remue ses ailes puissantes, des volontaires nombreux se rendent sous la bannière prussienne; partout, même dans les pays où l'ennemi s'arrête encore, se montre un esprit public qui veut reconquérir honneur et la liberté de l'Allemagne. Les pères amènent leurs fils; les femmes apportent leurs bijoux; le plus pauvre donne son denier; et nous, hommes et Allemands, nous resterions spectateurs cisifs? ou même, serviteurs de l'étranger, nous aiderions à river les fers de la patrie? Jamais! Quiconque aujourd'hui porte les armes, contre ses frères est, à nos yeux, traître à sa patrie; quiconque refusede verser son sang pour elle viole un devoir sa cré; car, avant d'être soldats, nous étions citoyens allemands; jamais nous ne pouvions contracter l'engagement d'arroser le sol paternel du sang de nos frères pour en abreuver des étrangers. Certes, ce n'étoit pas la volonté de nos excellens Princes: ils ont été obligés de céder à la contrainte; on les a forcés à sévir contre leurs propres entrailles aussi sommes-nous convaincus que nos souverains approuveront notre démarche, lors

que leurs langues seront libres; nous sommes sûrs de prévenir leurs vœux secrets en nous armant pour leur indépendance. Si parmi eux il y en avoit un qui pensât autrement (1), la postérité l'appelleroit-elle un prince allemand?

Nous ne vivons pas dans des temps ordinaires, nous vivons dans des temps de calamité générale, qui ne reconnoît d'autre loi que celle qui veut qu'on se réunisse pour se sauver. C'est là tout ce qui est permis; aucun autre parti n'est permis. Que tout véritable Allemand dise si nous ne disons vrai!

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Aucun malheur personnel nous a engagés à nous ranger autour de la bannière de la légion allemande ; le sentiment de l'honneur et l'amour de la patrie ont été nos seuls guides. Nous ne voulons pas combattre avec des François contre des Allemands, mais avec des Allemands pour des Allemands; s'il existoit en Allemagne des Prindes soldats et des citoyens capables de méconnoître nos motifs, nous n'en remplirons pas moins notre devoir sacré, sans nous inquiéter de leur opinion, en appelant à celle de la postérité, qui décernera la couronne de la gloire à ceux qui ont été fidèles à la patrie. Elle ne demandera pas

ces,

(1) Il s'en cst trouvé un.

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