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vous partagerez avec lui les mêmes dangers; vous participerez aux mêmes récompenses, à la même gloire.

Je compte sur votre attachement; la patrię compte sur votre énergie. Que vos jeunes gens se joignent à nos soldats, qui ont prouvé que l'honneur des armes prussiennes n'est pas éclipsé. Prenez les armes, formez vos troupes extraordinaires et vos levées en masse à l'exemple de nos courageux frères que je suis fier de nommer mes sujets. Obéissez aux chefs que je vous enverrai pour vous faire connoître mes ordres, et pour diriger vos forces; ce sont des hommes qui jadis ont vécu parmi vous et avoient gagné votre confiance.

Lorsque vous aurez pris part à la lutte pour la - patrie, lorsque vous aurez contribué à assurer notre indépendance, lorsque vous vous serez montrés dignes de vos aïeux et du nom de Prussiens, la postérité guérira les plaies que le passé nous a frappées, et nous retrouverons le bonheur que nous avions perdu, dans le sentiment d'un attachement réciproque et dans la jouissance de la paix et de la liberté.

Donné à Breslau le 6 avril 1813.

Signé FRÉDÉRIC-GUILLAUME.

No X.

Proclamation du Roi de Prusse, du 23 mai

AUX PRUSSIENS.

1813.

Le résultat des efforts des troupes de nos alliés et des miennes a été que l'ennemi a éprouvé des pertes bien plus considérables que ne sont celles que nous avons éprouvées, et qu'il a appris à respecter et à craindre l'armée alliée. Toutes les attaques entreprises par celle-ci ont été couronnées du plus heureux succès. Cependant elle a prudemment cédé la place à l'ennemi pour se rapprocher de ses ressources et des renforts qui lui arrivent, et qui doivent la mettre en état de renouveler le combat avec un succès d'autant plus assuré. Tous les Prussiens qui ont trouvé la mort pour la patrie sont tombés en héros dans chacun de ceux qui reviennent, vous honorerez les sentimens chevaleresques et le courage héroïque. C'est là l'esprit qui doit animer une nation qui voit de tels modèles, et qui sous le règne de Frédéric supporta avec courage, avec constance et fidélité les calamités de plusieurs années, par lesquelles ils acquirent une paix glorieuse.

J'attends ce courage, cette fidélité, cette obéissance de mon peuple, mais surtout des habitans des Marches et de la Silésie, qui pourront devenir le théâtre de la guerre.

Que chacun fasse sans murmurer ce que les lois et le devoir exigent. Que chacun

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prenne con

fiance en Dieu, en la bravoure de notre armée et

en sa propre énergie.

Donné à Lowenberg, le 23 mai 1813.

Signé FRÉDÉRIC-GUILLAUME..

No XI.

Rapport officiel sur l'attentat commis le 17 juin 1813 contre le corps commandé par le major Lützow. (1)

LE major Lützow ayant le 8 de ce mois reçu le premier avis, quoique non officiel, de l'armistice, suspendit ses opérations; et le 14, le général saxon Gersdorf lui ayant assuré par écrit et sur

(1) L'attentat commis contre le corps de Lützow, tel qu'il est rapporté par toutes les feuilles étrangères, est un des plus graves dont l'ancien gouvernement se

J

sa parole d'honneur que l'armistice étoit conclu,

il prit aussitôt la résolution de

gagner

l'Elbe par

la route de Gera. Le capitaine de cavalerie Jesenitz lui fut donné pour commissaire chargé de pourvoir à l'entretien des troupes.

Non content de prendre ce parti, il crut devoir

soit rendu coupable.Voici comment Napoléon Buonaparte en a rendu compte dans le Moniteur du 27 juin 1813.

« Les corps francs prussiens, levés à l'instar de celui de Schill, ont continué, depuis l'armistice, à mettre des contributions, et à arrêter les hommes isolés. On leur a fait signifier l'armistice dès le 8; mais ils ont déclaré faire la guerre pour leur compte, et comme ils continuoient la même conduite, on a fait marcher contre eux plusieurs colonnes. Le capitaine Lützow, qui commandoit une de ces bandes, a été tué; quatre cents des siens ont été tués ou pris; et le reste dispersé : on ne croit pas que cent de ces brigands soient parvenus à repasser l'Elbe. Une autre bande, commandée par un capitaine Colomb, est entièrement cernée; et on a l'espoir que, sous peu de jours, la rive gauche de l'Elbe sera tout-àfait purgée de la présence de ces bandes, qui se portent à toute espèce d'excès envers les malheureux habitans. »

Le capitaine Colomb, brave officier, s'est frayé un passage l'épée a la main, à travers les troupes qui le cernoient, et a continué à faire beaucoup de mal à l'armée françoise.

en instruire le général Gersdorf; ce dernier mit sans délai la lettre qu'il avoit reçue à ce sujet sous les yeux de l'Empereur et du Prince de Neuchâtel.

Ce fait est prouvé. Le major Schütz fut autorisé par le général Gersdorf à en faire mention officielle en cas de nécessité.

Ce fait prouve que l'Empereur et le major-général de son armée savoient avant le 17 où le major se trouvoit avec ses troupes, et que le dernier avoit déclaré que, conformément à l'armistice, il vouloit se retirer sur le corps du général

Bülow.

Quand le major arriva près de Gera, il apprit que cette ville avoit été occupée par un détachement de François, et que le volontaire Schmidt, envoyé le 13 pour remettre au commandant trois gendarmes faits prisonniers avant la nouvelle de l'armistice, avoit été retenu prisonnier. M. Schmidt fut relâché après quelques difficultés, et l'on convint que le corps de Lützow, sans traverser Gera, continueroit sa marche par la route de Zeitz. Le major demanda qu'on lui donnât un officier pour l'accompagner jusqu'à l'Elbe; mais cela lui fut refusé, et on ne lui laissa que le commissaire Saxon Jesenitz.

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