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No CXV.

Extrait des dépéches de Lord Wellington, datées de Saint-Jean-de-Luz le 14 décembre 1813.

APRÈS avoir été chassé de la Nive, l'ennemi avoit établi un camp très-fort, qui communiquoit avec la place de Bayonne. La division du général Pâris étoit à Saint-Jean-Pied-de-Port, et il avoit , trois corps considérables à Villefranche et à Monguerie, entre la Nive et l'Adour. Le 9 décembre Lord Wellington ordonna à l'aile droite, commandée par sir Rowland Hill, sir Rowland Hill, de passer la Nive à Cambo. La sixième division passa cette rivière à Ustaritz pour favoriser les opérations de l'aile droite; ces mouvemens eurent le succès le plus complet. Une partie de la sixième division se distingua en chassant l'ennemi des hauteurs de Villefranche. Le même jour, l'aile gauche, sous sir John Hope, reconnut l'aile droite du camp retranché de l'ennemi, et la division légère reconnut en même temps le front en face de Bassussarry: elles poussèrent devant elles les postes ennemis, et rentrèrent le soir dans leurs positions respectives.

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Le 10 au matin toute l'armée ennemie quitta son camp et attaqua avec fureur l'aile gauche de sir John Hope, et la division légère du général Charles Alten; les deux attaques furent repoussées avec un succès brillant, et sir John Hope fit près de cinq cents prisonniers. La brigade portugaise du général A. Campbell, deux brigades de la cinquième division du général Robinson et du colonel Greville et le cinquante-deuxième régiment d'infanterie légère furent le corps qui essuyèrent le feu le plus vif. Toutes les troupes se distinguèrent, et le projet du maréchal Soult de forcer Lord Wellington à retirer son aile droite, en attaquant avec toutes ses forces notre aile gauche, échoua complètement.

Après le combat, les régimens de Nassau et de Francfort passèrent de notre côté. Les troupes françoises ne renouvelèrent pas l'attaque sur la division légère, mais le lendemain elles firent deux légères attaques sur les postes de l'aile gauche. Dans l'une et l'autre l'ennemi fut complètement repoussé; dans la seconde, l'infanterie de la garde se distingua. Alors l'ennemi retira toutes ses forces de son aile droite, et entreprit, le 13 décembre au matin, une attaque désespérée

sur sir Rowland Hill, qui avoit pris position entre l'Adour et la Nive. Lord Wellington, qui l'avoit prévu, avoit ordonné aux quatrième et sixième divisions et à une partie de la troisième, de renforcer sir Rowland Hill; mais ce général eut le bonheur de battre l'ennemi et de lui causer une perte énorme, avant que les troupes susdites pussent le joindre. La brigade angloise du majorgénéral Barnes, et la brigade portugaise du brigadier Ashworth, soutinrent le combat le plus violent, et se conduisirent admirablement bien. Battu sur tous les points, l'ennemi rentra derrière ses retranchemens. La perte totale des Anglois et des Portugais dans ces diverses affaires se monte à cinq cent soixante-douze tués et trois mille quatre cents blessés.

No CXVI.

Conditions de l'armistice conclu, le 15 décembre 1813, entre le Danemarck et les puissances alliées.

1. TOUTES les hostilités entre les troupes alliées et les troupes danoises cesseront à compter du 15 de ce mois à minuit, à l'exception de ce qui est déterminé par l'article II; et l'armistice durera jusqu'au 29 du même mois à minuit.

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II. Pendant la durée de l'armistice les allies ont la faculté de s'emparer, s'ils le peuvent, des places fortes de Gluckstadt et de Frederichsort, parce que le Prince de Hesse a déclaré qu'il n'étoit pas en son pouvoir de les céder, vu qu'elles n'étoient pas sous ses ordres.

III. Les troupes alliées évacueront le Schleswig, excepté les points ci-après désignés qu'elles occuperont, ainsi que tout le district compris entre la ligne qu'ils décrivent et l'Eider; savoir: Eckernfærde, Goltebourg, Fleckebourg, Selck, Hollingstadt et Husum,

V. La grande route de Rendsbourg à Schleswig reste ouverte aux estafettes. L'armée danoise renfermée dans Rendsbourg ne peut tirer ses vivres que par cette route, pour les hommes qui sont réellement sous les armes, et pour les malades dans les hôpitaux. Il est accordé journellement dix à douze mille rations, et il est permis de s'approvisionner pour trois jours. A cet effet on nommera respectivement des commissaires qui vérifieront approximativement le nombre des rations portées dans chaque place forte.

V. Pendant l'armistice, on ne pourra faire en

trer à Rendsbourg ni munitions de guerre ni troupes, la garnison ne pouvant, sous aucun prétexte, être augmentée avant la reprise des hostilités. Le Prince Frédéric de Hesse, commandant général des troupes danoises, s'engage en outre à ne pas faire travailler aux fortifications de ces places.

Les troupes alliées, de leur côté, ne pourront élever aucune espèce d'ouvrage contre les places, et pendant l'armistice resteront du côté du Holstein derrière Jewenstedt, Ostenfeld et Jewenberg qui sont neutres, et du côté du Schleswig derrière Schirnau, Bünsdorf, Duvenstedt, Sorgbruck, Hohn et Elsdorf, qui pourront être occupés par les avant-postes des places fortes.

VI. La garnison de Rendsbourg n'entreprendra, durant l'armistice, ni sortie, ni attaque, ni marche contre les troupes alliées, et celles-ci n'entreprendront de même ni attaque, ni marche contre cette place.

VII. Il ne pourra y avoir dans Schleswig que les troupes destinées à la garde du Prince Charles de Hesse, et dont le nombre ne pourra s'élever à plus de mille hommes. Les troupes venant de l'intérieur ne pourront aller au-delà de Flensbourg,

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