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VIII. L'armée alliée ne peut augmenter le nombre de ses troupes qui se trouvent dans le Schleswig avant que le terme de l'armistice soit. expiré.

Fait à Rendsbourg le 15 décembre 1813.

Signé LeC omte GUSTAVE DE LOewenhielm, général-major au service du Roi de Suède, et sous-chef de l'état-majorgénéral de l'armée combinée du nord de l'Allemagne.

C. DE BARDENFLETH, major au service du Roi de Danemarck, et chef de l'étatmajor - général de l'armée danoise sous les ordres de S. A. S. le Prince Frédéric de Hesse,

N° CXVII.

Bulletin du Prince Royal de Suède, daté du quartier-général de Kiel le 16 décembre 1813.

L'ARMISTICE proposé par le Prince de Hesse lui a été accordé. Il a commencé le 15 décembre à minuit, il expirera le 29 à la même heure. Pendant sa durée on accélèrera les opérations contre Hambourg.

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L'armée danoise a comme par prodige atteint Rendsbourg. Deux heures plus tard, il eût fallu ou qu'elle mit bas les armes, ou qu'elle se dispersât.

Après une canonnade de quelques heures, le fort de Vollerwyk a été obligé de se rendre au corps du général Tettenborn. La garnison est prisonnière de guerre et ne peut servir avant d'avoir été échangée. On y a trouvé dix-huit canons et dix mortiers. Depuis son entrée dans les duchés, le général Tettenborn a pris en tout à l'ennemi trente-huit pièces d'artillerie.

La facilité propre aux Cosaques de savoir se tirer d'affaire partout s'est aussi montrée ici. Comme on manquoit d'artilleurs, ils sont descendus de cheval et ont servi les pièces avec lesquelles on devoit canonner la batterie. Le temps a beau être mauvais, les chemins ont beau être impraticables, les Cosaques n'en vont pas moins en avant. Leur vigilance est en outre de la plus grande utilité pour une armée et en facilite les

mouvemens.

Le fort de Frédérichsort et Gluckstadt ne sont pas compris dans l'armistice. Si le Danemarck consent à la paix, il évitera à ces deux places les horreurs d'un bombardement. L'armée, en accordant l'armistice, a mis une pause à ses victoires. Le

temps qu'elle emploie à essayer d'arriver à la paix est pour elle d'un prix inestimable. Les puissances alliées donnent au Danemarck et à toute l'Europe une preuve convaincante de leur modération. Si les hostilités recommençoient, il faudroit certainement considérer cela comme un grand malheur, mais n'en pas rejeter la faute sur les puissances alliées.

Deux régimens de Cosaques du corps du général Benkendorf sont allés à Breda. La garnison de cette place l'a quittée, et, poursuivie par les Cosaques, s'est sauvée à Anvers. On a fait neuf cents prisonniers à Breda qui a de suité été occupé par les troupes alliées. Ainsi l'armée du nord de l'Allemagne tient une ligne qui s'étend de Breda à Dusseldorf. Conformément à l'armistice, elle a retiré tous ses détachemens du Schleswig et n'a que la partie de ce duché d'Eckernfærde à Husum. On a cependant pris des mesures pour que, s'il est nécessaire, une armée de trente-cinq mille hommes se rassemble en trois jours sur chacun de ces points.

Le Danemarck pourra, par cette exposition de l'état des choses, voir quel tort il fait aux alliés et à la bonne cause. Pour l'intérêt du Danemarck, chaque jour de retard est une perte que des

siècles ne seront peut-être pas capables de ré

parer.

N° CXVIII.

Proclamation du Prince Royal de Bavière, du 16 décembre 1813.

Hommes et jeunes gens de la Bavière,

C'EST à vous que je m'adresse, à vous qui depuis l'âge de dix-huit ans jusqu'à celui de soixante faites partie de la population armée. Appelés aux armes par notre Roi, que nous vénérons tous, hâtez-vous de suivre celui qui ne veut que ce qui est bien.

S. M. mon Roi et père bien aimé m'a confié le commandement en chef; je m'en sens trèshonoré, mais surtout très heureux de ce qu'il m'est permis de faire paroître sur le champ de bataille le sentiment dont je suis pénétré. Il est généreux ce zèle répandu dans tous les états de la brave nation bavaroise, de manifester, par des actions glorieuses et bienfaisantes, que son veu le plus ardent est accompli. Guerre à celui qui, se nommant notre ami, ne s'est montré que notre ennemi!

Il vaut mieux prévenir l'ennemi que l'attendre; il est plus utile pour conserver son in

dépendance de faire des sacrifices, que de se voir dépouillé pour être opprimé. Je désire qu'un plus grand nombre d'hommes nés postérieurement à l'année 1794 se mettent dans les chas seurs volontaires, mais surtout dans les houzards,

Mais ce ne seroit pas donner une grande preuve d'attachement à la cause sacrée, que de ne prendre volontairement les armes dans une lutte semblable, qu'en obtenant un poste égal au rang qu'on occupe, ce qui est très-souvent impossible. Que chacun songe qu'il ne s'agit pas de prendre un nouvel état pour la vie, mais seulement de mettre de côté pendant la guerre l'état que l'on a embrassé auparavant, et que l'on peut ensuite le reprendre à son gré. L'avidité est la chose la plus pernicieuse,

Je parle à des Bavarois à qui rien n'est trop pénible pour le Prince et pour la patrie; c'est ce dont leur histoire a donné des preuves continuelles jusqu'au moment actuel. Le temps de la délivrance est arrivé, grâces au meilleur des Rois, et aux glorieux triomphes de ses nobles alliés. Mais c'est à nous surtout à empêcher que le joug françois ne pèse de nouveau sur la Bavière. Que tout Allemand, peu importe dans quelle partie de la Bavière il soit né, de quelle race il soit issu, prenne les armes contre l'en

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