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contre la bonne cause

, que

la Providence protége si visiblement. Si vous ne le voulez pas, vous trouverez de la protection auprès de nous. J'assurerai vos propriétés; que chaque citoyen, chaque paysan reste tranquille dans ses foyers, chaque fonctionnaire à son poste et qu'il continue sans interruption ses fonctions. Cependant, du moment de l'entrée des alliés, tous les rapports avec l'empire françois doivent cesser. Celui qui ne se soumettra pas à cette ordonnance, se rendra coupable de trahison envers les puissances alliées; il sera traduit devant un conseil militaire, et souffrira la peine de mort. Sur la rive gauche du Rhin, le premier janvier

1814.

Signé DE BLUCHER.

No II.

Lettre du ministre de l'intérieur, Comte Montalivet, adressée au préfet du département des Vosges, en date de Paris, du 5 janvier 1814. (1)

Le ministre de l'intérieur à M. le Baron Himbert de Flegny, préfet du département des Vosges.

MONSIEUR LE BARON,

SA Majesté vient de donner un décret par lequel les généraux qui doivent commander la levée en masse de la garde nationale dans les

(1) Cette lettre, et les pièces qui l'accompagnent, ont été publiées en allemand par le journal intitulé : l'Observateur autrichien, comme ayant été interceptées par un corps de partisans. Nous connoissons personnellement le rédacteur de ce journal, qui, revêtu d'une place de confiance, a suivi le quartier-général de Sa Majesté l'Empereur d'Autriche pendant toute la campagne en Allemagne et en France. Sa loyauté et sa véracité ne nous laissent pas de doute sur l'authenticité de ces pièces; mais obligés de les retraduire de l'allemand en françois, nous n'avons pu les donner dans les termes même des originaux.

!

départemens les plus exposés à l'ennemi, ont été nommés. Je me hâte de vous envoyer copie de ce décret, par laquelle vous verrez que M. le général Beurmann a été désigné pour commander la levée en masse de votre département. Je vous prie de mettre le plus grand soin au choix des membres du comité qui doit assister le commandant de la levée en masse, et qui doit être nommé d'accord avec lui. Sa Majesté compte sur vous dans ce moment important. Je ne vous donne pas de nouvelles instructions, me rapportant à celles que je vous ai envoyées le 28 décembre.

Agréez, monsieur le Baron, l'assurance de ma parfaite estime.

Signé MONTALivet.

Pièces jointes à la lettre précédente.

I.

Extrait des procès-verbaux du secrétariat d'état, enregistré le 5 janvier 1814, no 5232.

Au palais des Tuileries, le 4 janvier 1814. NAPOLÉON, par les lois constitutionnelles de l'état, Empereur des François, etc.

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

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ART. Ier. Sont nommés commandans de la,

levée en masse des départemens suivans, savoir: Du département du Bas-Rhin, le général Chouart;

du Haut-Rhin, le général de division
Berkheim;

des Vosges, le général Beurmann;
du Mont-Blanc, le général de division
Desaix;

de l'Isère, le général de division Marchant;

de la Côte-d'Or, le général Vaux;
du Jura, le général Preval;

du Doubs, le général Moncey;

de la Haute-Saone, le général Lemaire.

II. Il sera adjoint aux généraux commandant la levée en masse, un comité composé de deux ou trois habitans civils ou militaires, et qui sera nommé par ces commandans, d'accord avec les préfets.

III. Les généraux commandant la levée en masse l'organiseront dans les villages et communes; ils organiseront aussi des corps francs; ils enverront des partisans pour agir sur les flancs et le derrière de l'ennemi; enfin ils prendront toutes les mesures propres à faire du tort à l'ennemi.

IV. Ils sont autorisés à publier des proclama

tions et à donner des ordres exécutables dans tous les districts de leur département.

V. Nos ministres sont chargés de l'exécution du présent décret.

Signé NAPOLEON.

Par ordre de l'Empereur:

Le ministre secrétaire d'état,

Signé Le Duc DE BASSANO.

Instruction pour les préfets, en cas d'une invasion ennemie dans le territoire de leur dépar

tement.

Paris, le 4 janvier 1814.

MONSIEUR LE BARON

LE commissaire extraordinaire de S. M. dans la division militaire à laquelle appartient votre département, est pourvu d'instructions. pour le

cas d'une invasion de l'ennemi dans votre territoire. Si l'invasion a effectivement lieu et ne peut être évitée ou empêchée sur quelque point, il donnera des ordres et instructions à toutes les autorités civiles, judiciaires et ecclésiastiques,

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