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réitérer à S. A. monsieur le prince de Metternich les assurances de leur haute considération.

Le duc DE CAMPOCHIARO.

Le prince DE CARIATI.

N° XV.

Extrait d'une dépêche du duc de Wellington adressée au vicomte Castlereagh, en date de Vienne le 25 mars 1815 (1).

Le duc de Campochiaro est venu chez moi, il y a quelques jours, avec le prince de Cariati, pour m'informer qu'aussitôt que Murat eut appris, le 5 de ce mois, à Naples, le départ de Buonaparte de l'île d'Elbe, il avoit convoqué son conseil et lui avoit fait connoître sa résolution de persister dans son alliance avec l'Empereur d'Autriche, et l'avoit chargé (lui, duc de Campochiaro) de faire connoître cette résolution aux ministres d'Autriche et aux plénipotentiaires des alliés, réunis à Vienne.

Il fit la même communication verbale au prince Metternich, au prince Talleyrand, et à tous les autres ministres.

Trois jours après, le 23, le prince de Met

(1) Traduit de l'anglois.

ternich reçut de Naples l'avertissement que toute l'armée napolitaine étoit en mouvement vers la frontière; que les chevaux et équipages de campagne de Murat avoient été envoyés à Ancône, et que lui-même devoit les suivre incessamment et établir son quartier-général dans cette place. Cependant le 12 il n'étoit encore parti.

pas

Il paroît que quelques jours après le 5 mars, il a manifesté un vif intérêt à ce qui se passoit en France, et a été très-agité.

Il avoit eu de fréquentes entrevues avec certains officiers françois établis à Naples, et en avoit dépêché plusieurs en France; et il avoit donné au ministre d'Autriche, comte Mier des réponses très-peu satisfaisantes, tant à l'égard de la conduite qu'il alloit observer dans la lutte qui probablement va avoir lieu en France, que par rapport au mouvement que ses troupes faisoient vers la frontière. ·

Par la même occasion on reçut de Rome des nouvelles, par lesquelles il paroît qu'il a prévenu Lucien Buonaparte de son intention d'entrer dans les États du Pape, et de diriger une colonne sur Rome, et que Lucien, ́ pensant que la mesure étoit sur le point de s'exécuter, en a averti le Pape.

On pense que la non-réussite de Buonaparte à Antibes, dont on avoit reçu la nouvelle à Naples, avoit engagé Murat d'arrêter la marche de ses troupes, et de retarder son départ de Naples ; mais qu'il reprendra son plan et l'exécutera, aussitôt qu'on aura la nouvelle des premiers succès de Buonaparte.

Ces renseignemens sur la conduite de Murat, réunis aux preúves que V. S. m'a transmises dans sa dépêche du 12 de ce mois, de la trahison de Murat dans la dernière guerre, paroissent avoir convaincu les puissances assemblées ici, de la nécessité absolue de l'attaquer sur-lechamp.

D'après les dernières nouvelles, toute l'Italie étoit tranquille; il paroît que l'expédition de Buonaparte en France y a occasionné beaucoup de mécontentement et de terreur.

Je ne doute pas que Murat n'aille se mettre en avant aussitôt qu'il apprendra le succès de Buonaparte; et s'il trouve que les Autrichiens ne se soumettent pas patiemment à ses envahissemens, il se proclamera probablement roi d'Italie, et essaiera de révolutionner ce pays.

No XVI.

Lettre du duc de Wellington au vicomte de Castlereagh, en date de Vienne, le 28 mars 1815 (1).

MYLORD,

Je vous adresse une note du prince de Metternich, qui renferme une lettre du feld-maréchal Bellegarde, du 20 mars, et une autre que lord William Bentinck a écrite le 21 mars au feld-maréchal Bellegarde, prononçant l'opinion de S. S. qu'une attaque du maréchal Murat mettroit fin à l'armistice qui a lieu entre lui et les troupes de S. M.

J'inclus également la copie de la réponse que j'ai faite au prince de Metternich, et qui renferme la copie d'une lettre par moi adressée à lord William, sur la situation dans laquelle il se trouvera, et sur les mesures qu'il seroit à désirer qu'on adoptât sur-le-champ, dans le cas où Murat attaquât les Autrichiens.

Comme le temps approche où les Autrichiens commenceront leurs opérations contre Murat, je demande la permission de soumettre

(1) Traduite de l'anglois.

à V. S. l'idée de donner à lord William Bentinck l'ordre de coopérer avec eux, pour la même fin que j'ai exposée dans le cas où ils seroient attaqués par Murat.

Signé WELLINGTON.

ANNEXE I.

Note du prince de Metternich au duc de Wellington, datée de Vienne le 28 mars

1815.

Le ministre d'état et des affaires étrangères de S. M. I. et R. A. vient de recevoir de M. le maréchal comte de Bellegarde, un rapport de Milan, du 21 mars, auquel est joint une lettre qui lui a été adressée par lord Bentinck, et il s'empresse de transmettre des copies de l'un et de l'autre à S. E. M. le duc de Wellington.

La manière dont lord Bentinck envisage les. conséquences des mouvemens du roi Joachim, répond entièrement à la marche que la cour de Vienne est dans l'intention de tenir à l'égard du gouvernement napolitain. Le soussigné n'hésite donc pas à inviter S. E. M. le duc de Welling

ton à vouloir bien confirmer lord Bentinck dans

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