Page images
PDF
EPUB

à ce qui a rapport à la côte d'Afrique ; je ne puis donc vous dire encore ce qui sera réglé relativement aux pointes de cette côte où la traite des Nègres pourra se faire ; mais je sais que l'intention de S. M. est qu'elle ait lieu plutôt au-dessous du cap Formosa qu'au-dessus, et particulièrement à la côte de Guinée et à celle d'Angola.

Signé le comte FERRAND.

ANNEXE 5.

Circulaire adressée par le ministre de la marine de France, à MM. les préfets maritimes et commissaires chargés du service dans les ports, datée de Paris, le 8 octobre 1814.

MONSIEUR,

Il m'a été adressé plusieurs demandes en autorisation d'armemens pour la traite des Noirs. Le Roi ne m'a point fait connoître ses intentions définitives à ce sujet. S. M. m'a seulement manifesté le désir que ces sortes d'expéditions ne se portassent pas en deçà du sud du cap Formosa. En conséquence, vous voudrez bien vous borner, quant à présent, à per

mettre, dès qu'ils seront prêts à prendre la mer, le départ des navires qui seroient destinés à aller traiter, que sur les pointes de la côte d'Afrique, qui se trouvent au sud du cap dont il s'agit. Je vous prie aussi de donner avis aux armateurs de votre arrondissement, des dispositions que je viens de vous notifier.

Recevez, etc.

Signé le comte FERRAND.

ANNEXE 4.

Circulaire du même aux mêmes, datée de Paris, le 19 octobre 1814.

MONSIEUR,

Ma circulaire, du 8 de ce mois, vous chargeoit de faire connoître aux armateurs de votre arrondissement, qu'ils pouvoient dès ce moment expédier leurs navires pour la traite des Noirs, pourvu qu'en conformité des intentions du Roi, ils n'exerçassent ce commerce que sur les pointes de la côte d'Afrique, située au sud du cap Formosa.

Cette partie du continent présente assez de

ressources pour leur laisser la faculté de pourvoir aux besoins indispensables de nos colonies, en même temps qu'elle offre un débouché pour le produit de nos manufactures.

Enfin la disposition rappelée plus haut ne nuira point à la traite de la gomme et du morfil du Sénégal, puisque dans les habitudes de commerce, ces dernières opérations sont toujours distinctes de celles qui ont pour but la traite des Noirs.

Quant à celle-ci, le Roi, comme je vous l'ai annoncé, veut qu'elle soit restreinte dans les limites indiquées; et comme il importe de ne point fournir l'occasion du plus léger doute sur l'entière et fidèle exécution des intentions de S. M. à cet égard, les capitaines de nos bâtimens devront soigneusement éviter, à leur retour de la traite du sud du cap Formosa, de se tenir plus rapprochés de la portion du continent d'Afrique, au nord dudit cap, que ne le rendra nécessaire, d'après leur point de départ, leur route directe vers nos colonies d'Amérique.

Je vous recommande de ne laisser partir aucun bâtiment françois pour la traite, sans lui donner, à titre d'instruction obligatoire, une

copie de la présente circulaire, dont vous voudrez bien m'accuser réception.

Le ministre et secrétaire d'état de la

marine, par intérim.

Signé FERRAND.

ANNEXE 5.

Lettre du ministre de la marine de France à MM. les armateurs et marins de la ville du Havre, datée de Paris, le 19 octobre 1814.

J'ai reçu, et mis sous les yeux du Roi, Messieurs, votre adresse, en date du 3 de ce mois, relative à la traite des Nègres.

L'intention de S. M. est, que la traite n'ait lieu que vers les parties de la côte d'Afrique, situées au sud du cap Formosa.

Cette partie du continent présente, Messieurs, assez de ressources pour vous laisser la faculté de pourvoir aux besoins indispensables de nos colonies, et offre en même temps un moyen de débouché pour nos manufactures.

La disposition que je vous annonce ne nuira point à la traite de la gomme et du morfil du

Sénégal, puisque, dans les habitudes du commerce, ces opérations sont toujours distinctes de celles qui ont pour but la traite des Noirs. Le départ de l'expédition du Roi pour le Sénégal règlera celui des bâtimens particuliers qui auroient la même destination; mais rien ne s'oppose à ce que vous vous livriez dès à présent à la traite des esclaves, pourvu qu'elle se fasse dans les limites prescrites, c'est-à-dire au sud du cap Formosa.

Agréez, etc.

Signé le comte FERRAND.

No XXII.

Dépêche du duc de Wellington au vicomte Castlereagh, datée de Paris, le 5 novembre 1814 (1).

MYLORD,,

Ayant eu occasion, la nuit passée, de parler au ministre de la marine des mesures à adopter pour l'exécution des ordres du Roi, destinés à prévenir le commerce des esclaves sur la côte nord-ouest de l'Afrique, je m'aper

(1) Traduit de l'anglois.

« PreviousContinue »