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ANNEXE.

Lettre du duc de San-Carlos à sir Henry Wellesley, datée de Madrid, le 31 août 1814 (1).

SIR,

S. M. Britannique a reçu des preuves récentes du désir du Roi,mon maître, de resserrer, par tous les moyens possibles, ses relations d'amitié avec la Grande-Bretagne; mais la mesure proposée par V. E. à l'égard du commerce des esclaves, produiroit un mauvais effet dans l'Amérique espagnole, et augmenteroit le mécontentement qui y règne, dans un moment où nous allons employer tous les moyens possibles pour rétablir la tranquillité dans ce pays. Cette considération paroît si importante à S. M., qu'elle a jugé impossible qu'on parvienne à présent à quelque résolution, malgré le secours en argent offert par la Grande-Bretagne à cette condition, et dans des circonstances qui rendroient ce secours très-désirable. S. M. Britannique ne peut néanmoins pas douter des dispositions exprimées par S. M. C. dans l'article du traité

(1) Traduction faite sur la traduction angloise.

qui se rapporte à cette matière, et dont S. M. s'occupera avec la réflexion qu'il mérite, aussitôt que les circonstances le permettront.

L'Angleterre, de son côté, ne peut pas faire moins que de donner à l'Espagne des preuves égales de franchise et d'amitié. Aucune preuve ne peut être plus forte dans ce moment, que l'avance du subside pour le reste de l'année; car, quoique cette demande ne soit pas extraordinaire, si l'on prend en considération toutes les circonstances, puisque le subside a été autorisé, cependant ce paiement sera cer⚫tainement un motif de plus pour augmenter la confiance que la nation met en l'Angleterre, et par conséquent très-satisfaisant.

J'ai l'honneur, etc.

Signé le duc DE SAN-CARLOS.

No XXXIV.

Dépêche de sir Henry Wellesley au vicomte Castlereagh, datée de Madrid, le 23 octobre 1814 (1).

MYLORD,

Après avoir échoué dans mes efforts pour

(1) Traduite de l'anglois.

porter le gouvernemeut espagnol à consentir à l'une ou l'autre des propositions que j'étois chargé de lui faire relativement à la traite des esclaves, je priai le duc de San-Carlos de s'informer si S. M. C. pouvoit être engagée à faire, dans la vue d'abolir ce trafic, quelques concessions de plus que celles que renferme le traité. J'ai maintenant l'honneur d'inclure une note que j'en ai reçue au moment où j'allois expédier le courrier. Cette note demande cependant quelque explication. J'entends que l'idée du duc de San-Carlos est que le commerce doit, sur-le-champ, être aboli sur la côte au sud de la ligne, et sur la côte au nord du dixième degré de latitude septentrionale, et exclusivement borné à la côte de la Guinée, où il doit finalement cesser au bout de huit ans.

Le gouvernement espagnol avoit d'abord fixé dix ans pour cette abolition définitive, et quoique je fisse toutes les tentatives pour le porter à les réduire à cinq, je ne pus le faire consentir à autre chose, si ce n'est la cessation du commerce au bout de huit ans.

Je me suis bien gardé de faire espérer que les concessions maintenant offertes par le gouvernement espagnol, au delà de ce que le traité dit, pussent être considérées par le gouvernement de S. M. comme assez importantes pour

justifier l'octroi du subside pour le reste de

l'année.

Je prends la liberté de prier que je sois favorisé, sans délai, de la résolution du gouver

nement.

J'ai l'honneur, etc.

Signé H. WELLESLEY.

ANNEXE.

Lettre du duc de San Carlos à sir Henry Wellesley, datée du Palais, le 22 octobre 1815 (1).

SIR,

Dans le second article additionnel du traité d'amitié et d'alliance avec S. M. Britannique, le Roi, mon maître, promet de prendre en considération, avec la réflexion nécessaire, les moyens de mettre fin à la traite des esclaves d'une manière qui s'accordera avec les besoins de ses possessions en Amérique. Fidèle à ses promesses, comme il l'a toujours été, et de plus conduit par le désir inséparable de ses propres principes, d'accéder à ceux de S. M.

(1) Traduite sur la traduction angloise.

Britannique, autant que son devoir le permet, S. M.s'est décidée à donner une preuve éclatante de cette vérité; preuve qui doit convaincre tout le monde que le Roi, mon maître, s'il est grand par ses propres vertus, ne l'est pas moins par sa manière de les exercer envers son amic et alliée, la Grande-Bretagne.

Aussitôt donc que commença la discussion sur l'abolition de la traite des esclaves, que V. E. pressa par des sollicitations répétées, il examina lui-même cette affaire, en consultant l'opinion de personnes instruites et zélées, afin d'agir avec la sagesse requise.

Ce ne seroit pas rendre justice à la pénétration de V. E., que de l'arrêter maintenant en lui faisant remarquer que le sujet est par sa nature si délicat, qu'il exige un examen soigneux et réfléchi. La bonne foi de V. E. ne peut faire moins que de reconnoître ceci, et de convenir en même temps que l'offre de S. M. est la plus grande qu'elle puisse faire.

Elle se réduit à ce que la traite des esclaves continue huit ans, après lesquels elle cessera entièrement; et que pendant cette période elle sera strictement restreinte entre la ligne et le dixième degré nord.

Cette promesse de S. M., en honorant sa

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