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consul, à laquelle j'ai eu l'honneur d'être nommé provisoirement par lord W. Bentinck, jusqu'à · ce que la volonté des ministres de S. M. soit

connue.

En conséquence, j'ai l'honneur de prévenir V. S. que, par suite de la nouvelle importante et surprenante de la fuite de Buonaparte de l'île d'Elbe, qui a eu lieu le 26 dernier, avec 12 ou 1400 hommes, sur cinq ou six vaisseaux de transport et une corvette, et avec des provisions pour cinq ou six jours, ainsi qu'on l'a annoncé ici, un conseil de cabinet extraordinaire a été tenu hier, et je reçus la nuit dernière du duc de Gallo une note par laquelle il me demande avec instance de le voir ce matin.

Y étant arrivé, il me dit que le Roi l'avoit ́spécialement chargé de m'avertir officiellement, comme la seule personne publique appartenant au gouvernement Britannique qui se trouvât à Naples, que S. M. a déclaré en conseil, dans les termes les plus forts, sa résolution ferme et très-décidée de cultiver et conserver l'amitié de la Grande-Bretagne, politiquement et commercialement, et que, quels que soient les évènemens qui pourront résulter de cette circonstance extraordinaire, sa détermination de s'attacher, par tous les moyens qui seront en son

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pouvoir, aux intérêts de la Grande-Bretagne, étoit inébranlable: c'est le terme même dont il se servit en françois.

Sa Grâce me requit de transmettre à V. S. cette information, qui est le résultat de la conférence, par un courrier du cabinet qu'il envoie ce matin à Londres..

J'ai omis de dire que j'ai pris la liberté de répondre au duc que je n'avois pas douté de la résolution que prendroit le Roi ; mais que j'étois heureux qu'elle me fût annoncée par une si haute autorité.

Il paroît qu'on ne connoît ici aucunes particularités sur le dessein de Buonaparte, et quand cela seroit, V. S. les connoîtroit naturellement long-temps avant de pouvoir les recevoir par moi.

Etant sans instruction, j'ai été obligé de me conduire d'après mon propre jugement, et si je me suis trompé, ce fut sans intention; mais je serois extrêmement heureux d'être favorisé des ordres de V. S. pour diriger ma conduite je m'y conformerai absolument.

Le courrier attend ma lettre: je n'ai plus qu'à assurer V. S. que quels que soient les évènemens qui arriveront ici, et qui puissent intéresser le gouvernement Britannique, je ne né

gligerai aucune occasion de les faire connoître aussi promptement que possible.

Je suis, avec le plus profond respect, etc.

Signé RICHARD Walker.

No XIII.

Extrait d'une dépêche du vicomte Castlereagh, adressée au duc de Wellington, du département des affaires étrangères le 24 mars 1815 (1).

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Je vous envoie une communication que j'ai reçue de Murat par le chevalier Tocco, qui a résidé ici, comme M. Walcker à Naples, sans caractère accrédité.

Le Prince - Régent me charge de prévenir. Votre Grâce qu'on a averti M. Tocco qu'on ne peut donner à Londres aucune réponse à son ouverture, et que la décision sera prise par Votre Grâce (à laquelle la proposition seroit transmise cette nuit), de concert avec les autres puissances réunies en congrès.

J'ai l'honneur d'adresser à Votre Grâce une dépêche de M. Tocco au duc de Campochiaro,

(1) Traduit de l'anglois.

par laquelle il transfère, de la part de sa cour, au duc, la négociation au sujet de cette dépêche.

No XIV.

Extrait d'une dépêche du duc de Wellington au vicomte Castlereagh, datée de Vienne le 25 février 1815 (1).

On a reçu des avis d'Italie que Murat fait de grands efforts pour augmenter son armée par des levées forcées dans la Marche d'Ancône, et qu'il encourage le parti des indépen dans en Italie, en conférant des décorations et donnant des places aux individus de ce parti qui se sont fixés sous la domination napolitaine.

Je vous adresse une note que le duc de Cam-· pochiaro a présentée, il y a dix jours, au prince Metternich. Le duc de Campochiaro le prévint en même temps qu'il étoit chargé de demander le passage par le territoire autrichien en Italie, pour 80,000 hommes qui paieroient tout ce qu'ils consommeroient. Il communiqua au Prince les instructions qu'il avoit reçues pour présenter au prince de Talleyrand une note dans

(1) Traduit de l'anglois; mais l'annexe est en françois.

laquelle il étoit chargé de lui demander si la France regarde le roi de Naples comme un allié de l'Autriche, et, dans ce cas, si elle est intentionnée de maintenir les relations pacifiques établies par le traité de Paris, et de reconnoître S. M. comme roi de Naples.

La réception de la note incluse par le prince de Metternich; et la demande d'un passage pour 80,000 hommes ont enfin engagé le cabinet Autrichien à prendre des mesures pour assurer la tranquillité de l'Italie; depuis deux jours on a adressé des ordres pour faire marcher, dans les provinces italiennes, un corps de troupes qui fera monter à 150,000 hommes la force disponible qui s'y trouve.

Le prince de Metternich a aussi présenté au prince de Talleyrand et au duc de Campochiaro une note dans laquelle il les avertit que S. M. I. est décidée à maintenir la tranquillité de l'Italie, et à regarder comme ennemie toute puissance qui y feroit marcher des troupes,

ANNEXE.

Note présentée au prince de Metternich par le duc de Campochiaro, en date de Vienne le 25 janvier 1815.

PAR l'art, premier du traité de paix conclu le

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