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V. S. donne son opinion d'après laquelle, dans le cas où Murat feroit avec ses troupes un mouvement qui seroit considéré comme un acte d'hostilité et une rupture du traité avec l'empereur d'Autriche, V. S. regarderoit comme rompu l'armistice qui subsiste entre S. M. et Murat.

que

Je vous préviens que je suis parfaitement du même avis, et que j'ai des raisons de croire cette opinion est conforme à celle du gouververnement de S. M.

Dans le cas où le maréchal Murat attaquât les Autrichiens en Italie, il est à désirer que V. S. fit tout ce qui dépend de vous pour soutenir ces derniers, et que V. S. avertit les officiers qui commandent les vaisseaux de S. M. dans la Méditerranée, que cet armistice est fini, le cas échéant, de manière qu'ils pussent coopérer avec les troupes autrichiennes et particulièrement protéger et soutenir le passage des troupes autrichiennes de la Dalmatie sur la côte opposée.

Il seroit à souhaiter que dans ce cas l'officier qui commande les troupes de S. M. dans les Sept-Isles, reçût l'ordre d'assister les corps autrichiens, en Dalmatie, soit par des bâtimens de transport, soit en détachant, pour agir de

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concert avec les Autrichiens, des troupes aussi loin que cela peut être en son pouvoir, et que cela s'accorde avec la sûreté des possessions qui lui sont confiées.

Dans le même cas, et en supposant, ce qui est probable, que les Autrichiens sont en état dé prendre l'offensive contre Murat, il seroit inutile de faire remarquer à V. S. combien il seroit à désirer qu'on coopérât avec les Autrichiens depuis la Sicile.

J'ai l'honneur, etc.

Signé WELLINgton.

No XVII.

Dépêche de lord Clancarty au vicomte Castlereagh, en date de Vienne, le 15 avril 1815 (1).

MYLORD,

Les copies ci-jointes des notes officielles du duc de Campochiaro et du prince Cariati, et de la réponse du prince de Metternich à l'une d'elles, feront connoître à V. S. l'état des affaires entre ce pays et celui de Naples; la dernière vous.

(1) Traduite de l'anglois.

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instruira que le gouvernement autrichien a regardé l'attaque des postes avancés de l'armée par Murat, comme une déclaration de guerre, qu'elle a été acceptée, et que les deux états sont dans ce moment dans un état manifeste et armé d'hostilités. A ces pièces j'ai l'honneur d'ajouter une traduction de la déclaration autrichienne qui a été publiée ici le 10 de ce mois.

Je suis heureux de pouvoir informer V. S. que le commencement de cette guerre a été favorable aux armes impériales. Leur quartiergénéral a été, et d'après les dernières nouvelles, est encore à Bogelo en deçà du Pô; l'avantgarde, sous le général Bianchi, a été entre Bologne et Ferrare. Il paroît qu'on avoit le projetde faire retirer celui-ci, lorsque Murat avancera, pour défendre la ligne du Pô jusqu'à ce que les renforts considérables qui sont en route aient eu le temps d'arriver, et que le général Nugent, qui a été détaché pour cela, , par les défilés de la Toscane, puisse opérer sur les derrières de l'ennemi. Le prince de Metternich m'a lu le rapport officiel qui est arrivé du quartier-général ; il annonce que l'avant-garde de l'armée autrichienne a eu une forte affaire avec Murat, dans laquelle celui-ci a été repoussé, avec une

perte de quelques centaines de tués, blessés ou prisonniers. Cette affaire eut lieu sur le Pinaro. Le général Bianchi, avec ses troupes, se retira sans autre empêchement, jusqu'à Borgoforte.

J'ai l'honneur d'inclure encore copie d'une dépêche, qu'à la demande du prince de Metter nich j'ai cru de mon devoir d'écrire à lord W. Bentinck, et dans laquelle des copies des pièces A, B et C, transmises aux alliés, sont incluses pour l'information de V. S.

J'ai l'honneur, etc.

Signé CLANCARTY.

ANNEXE I.

Note remise à Vienne, le 8 mars 1815, au vicomte Clancarty, par le duc de Campochiaro et le prince de Cariati.

Les soussignés, ministres plénipotentiaires de S. M. le roi de Naples au congrès de Vienne, s'empressent, d'après les ordres de leur cour, de communiquer à S. E. mylord Clancarty., premier plénipotentiaire de S. M. Britannique audit congrès, une note qu'ils ont adressée sous la même date au cabinet de Vienne.

Ils prient S. E. de vouloir bien porter cette pièce à la connoissance de son gouvernement, qui pourra y trouver les explications les plus amples sur les motifs impérieux qui ont déterminė S. M. Napolitaine à faire marcher ses troupes sur le Pô, non moins que les vœux sincères qu'elle forme pour la continuation de la paix.

C'est uniquement pour en assurer sa durée dans ses états et à ses peuples; c'est pour se mettre en mesure contre les préparatifs extraordinaires de guerre qu'on fait en Italie, et contre la réverbération des évènemens survenus en France, que le roi de Naples s'est vu forcé à reprendre les anciennes positions qu'il occupoit sur le Pô à la fin de la dernière guerre.

Mais il n'a eu d'autre but que celui d'acquérir enfin les sûretés et les garanties qu'il a en vain sollicitées pendant la durée du congrès, et qui lui sont dues en force de son traité d'alliance avec la cour de Vienne, auquel l'Angleterre a prêté son concours et son consente

ment.

Le roi de Naples ne doute pas qu'éclairé sur ses vraies intentions, le gouvernement anglois ne veuille concourir et employer sa puissante influence auprès des autres puissances pour

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