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satisfaire les justes desirs de S. M. Napolitaine, qui, de son côté, s'empressera de faire tout ce qui dépend d'elle pour prouver au monde entier son sincère désir de la paix, et pour cimenter les relations d'amitié et de commerce qui existent heureusement entre les couronnes d'Angleterre et de Naples.

Les soussignés, etc.

Le duc DE CAMPOCHIARO.
Le prince DE CARIATI.

ANNEXE 2.

Note des mêmes, remise le même jour au prince de Metternich.

Les soussignés, ministres plénipotentiaires de S. M. le roi de Naples au congrès de Vienne, ont reçu l'ordre de leur cour de faire la réponse suivante à la note et à la lettre officielle de S. A. monsieur le prince de Metternich, ministre d'état et des affaires étrangères de S. M. l'empereur d'Autriche, en date du 26 février dernier.

Toujours animé du plus vif et sincère désir de conserver les rapports les plus intimes d'a

mitié et d'union avec S. M. l'empereur d'Autriche, son augusté allié, et d'être en paix avec toutes les puissances, le Roi n'a cessé de faire, pendant la durée du congrès, tous ses efforts et tous les offices possibles pour cimenter son alliance avec la cour de Vienne, et pour se mettre en relations directes avec les autres cours de l'Europe.

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A cet effet, le Roi a fait solliciter à différentes reprises le cabinet de Vienne de conclure un nouveau traité d'alliance, conformément à l'article 5, secret, de celui du 11 janvier 1814; il a offert à S. M. I. et R. A. la coopération de toutes ses forces pour le maintien de la tranquillité italienne, et il a mis même une partie de ses troupes à la disposition du commandant supérieur autrichien en Italie, en cas qu'il pût en avoir besoin, pour rétablir ou entretenir le bon ordre dans les provinces italiennes appartenantes à la maison d'Autriche. Il n'a omis enfin aucun moyen pour donner à S. M. I. et R. A. les preuves les plus convaincantes de son constant dévouement et de son entier abandon.

S. M. Napolitaine se flattoit qu'une conduite si franche et si loyale auroit mérité une réciprocité parfaite de la part de la cour de Vienne,

et qu'elle auroit agi enfin avec toute l'énergie et l'efficace d'un bon et fidèle allié, pour l'aćcomplissement du traité du 11 janvier 1814.

On ne sauroit expliquer autrement que par un excès de confiance, la facilité avec laquelle la cour de Naples s'est abandonnée au cabinet de Vienne pendant les négociations du congrès, tandis qu'il a toujours décliné toutes les sollicitations que les soussignés lui ont adressées pour obtenir l'exécution des engagemens qu'il avoit contractés par son alliance avec leur cour, et tandis que les notes que les soussignés lui ont adressées, et une lettre autographe même du Roi à S. M. l'empereur d'Autriche, contenant les protestations et les offres les plus amicales, sont demeurées sans réponse.

Et lorsque, pour la première fois, le cabinet de Vienne a rompu ce fatal silence, il a intimé au Roi, d'un ton menaçant, par sa note du 26 février dernier, d'attendre, les bras croisés, que cent cinquante mille Autrichiens, avec deux cents pièces d'artillerie, se fussent rendus en Italie; que trois ponts fussent jetés sur le Pô, et que huit mille ouvriers eussent mis la dernière main à des fortifications tracées sur la ligne de ce fleuve, pour lui imposer ensuite la loi qu'on auroit voulu lui faire subir.

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Le cabinet de Vienne cherche à justifier la nécessité de ces mesures par les armemens napolitains. Cependant il savoit bien, et le Roi ne cessoit de le répéter en toutes occasions, qu'il n'attendoit que le moment de voir consolider par des actes solennels la sûreté et le repos de ses états et de ses peuples, pour réduire ses forces et pour se mettre dans une attitude tout-à-fait pacifique.

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Pourquoi donc l'Autriche, au lieu de prendre en Italie des mesures qui devoient nécessairement augmenter les alarmes du Roi, n'a-t-elle pas préféré de les détruire par l'exécution du traité du 11 janvier? Ce moyen étoit bien plus simple, et il auroit réussi davantage. Mais le cabinet de Vienne, loin de se déclarer l'allié fidèle du Roi, et d'agir en conséquence, a évité, même avec une sorte d'affectation, d'insérer dans la note adressée, sous la date du 25 février, au cabinet des Tuileries, un seul mot qui pût donner à la France l'idée la plus éloignée, que l'Autriche étoit disposée à défendre le royaume de Naples en cas qu'il fût attaqué. Et pourtant la garantie et la défense des états du Roi forment la base de son alliancé avec l'Autriche, qui ayant stipulé, d'ailleurs, par le premier article du traité de Paris, que ses

alliés seroient en paix avec la France, avoit un droit et une obligation de plus de défendre et de soutenir le Roi contre cette puissance.

Il est digne de remarque, que le Roi a reçu les notes du cabinet de Vienne, du 25 et du 26 février, et les nouvelles des mesures extraordinaires de guerre que l'Autriche prenoit en Italie, le 7 mars, c'est-à-dire, deux jours après que, nonobstant le peu de sûreté que lui avoient offert jusqu'alors les négociations de Vienne il avoit déclaré solennellement que, quelques fussent les évènemens qui pourroient se passer en France, il demeureroit toujours fidèle à ses engagemens.

Telle étoit, et telle est encore la volonté du Roi. Néanmoins, après les démarches inattendues de la cour de Vienne, qui ont jeté une lumière inquiétante sur toute la marche qu'elle a suivie pendant les négociations du congrès envers la cour de Naples, et après les évènemens survenus en France et qui peuvent embraser de nouveau le continent, le Roi a dû penser à assurer sa conservation et la sûreté et la tranquillité de ses états et de ses peuples par ses propres moyens.

C'est par suite de ces motifs aussi graves qu'impérieux, et sur l'exemple des autres puis

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