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avoient amené l'accession du Roi, S. M. I. ne règla ses déterminations que sur la nature des engagemens de l'alliance. Elle ne différa pas de s'employer à établir des relations entre ses alliés et la cour de Naples.

Les raisons qui ont empêché que ces rapports ne fussent étendus à des alliances formelles, sont trop connues du cabinet de Naples, pour que le soussigné croie devoir les rappeler.

Plus la marche qu'a suivie le Roi, depuis le premier moment de l'alliance, s'est écartée de celle de l'Autriche, moins il est en droit d'imputer au cabinet de Vienne les inconvéniens qui ont pu résulter de cette divergence pour la cour de Naples.

L'Empereur n'a cessé de faire représenter au Roi les conséquences dans lesquelles l'entraîneroit l'occupation prolongée des Marches, dans les conjonctures où une saine politique prescrivoit au Roi de borner ses prétentions à la conservation de son royaume, en s'écartant de tout projet de conquêtes; où cette même politique l'appeloit à la tâche honorable d'aider les gouvernemens de l'Italie à assurer le repos de la presqu'île, au lieu d'y entretenir l'agita

tion des esprits, en renforçant sans cesse deš armées disproportionnées aux ressources de ses états, et plus encore en rassemblant ces armées sur des points qui se trouvant, par la situation géographique des possessions autrichiennes, à l'abri de toute attaque de la part des puissances opposées à la cour de Naples, ne pouvoient dès-lors être considérées que comme des positions prises contre l'Autriche et contre les autres princes d'Italie.

Quoique dans ces entrefaites les intérêts généraux de l'Europe et de sa monarchie réclamassent toute l'attention de S. M. Í., Elle ne négligea néanmoins rien pour ramener le Roi à plus de modération. Elle ne renonça à aucuns moyens de confiance et de persuasion, jusqu'à l'époque où les armemens de ce prince prirent le caractère d'une agression plus directe; elle dut enfin se décider à une démarche provoquée par des ouvertures du cabinet napolitain, qui ne décélèrent que trop les vues sur lesquelles il ne reste plus d'incertitude depuis les ouvertures faites par le Roi à la cour de Rome.

Le soussigné reçut l'ordre de remettre simultanément aux plénipotentiaires de Naples et à celui de France, des déclarations qui ne poù

voient laisser de doute que l'Empereur, dans aucun cas, n'accorderoit à des troupes étrangères le passage sur son territoire.

La déclaration adressée à la France le 26 février, fut communiquée le lendemain aux plénipotentiaires de Naples. Si ces déclarations simultanées présentent une différence de rédaction, la raison en est simple: la cour de Naples étoit celle qui avoit agité la question; c'étoit elle qui s'étoit placée dans l'attitude de l'agression.

L'Empereur a dû à la sûreté de ses états, et à ses rapports généraux avec l'Europe, de porter ces déclarations. Il doit au sentiment de sa dignité de les soutenir. S. M. I. eût rejeté toute demande de la France d'envoyer des armées en Italie; elle eût regardé, en suite de la déclaration du 27 février, toute démarche de sa part comme une déclaration de guerre. L'Empereur regarde de même la sortie des troupes napolitaines des frontières du royaume et de leurs cantonnemens dans les Marches, comme une rupture de l'alliance, et comme une mesure dirigée contre lui. De même S. M. regarde aujourd'hui l'entrée de l'armée napolitaine dans les Légations et les actes d'hostilités

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contre les troupes impériales, comme une déclaration positive de guerre, quels que soient.

les prétextes sous lesquels le cabinet de Naples présente ces faits.

Le soussigné a, en conséquence, l'ordre de rappeler sur-le-champ de Naples la mission impériale, en même temps qu'il doit mettre les passe-ports ci-joints à la disposition de la mission de Naples à Vienne.

Signé, METTERnich.

ANNEXE 4.

Déclaration de guerre de l'Autriche contre le roi de Naples, du 12 avril 1815.

Voyez cette déclaration vol. V, pag. 78. Nous observons seulement qu'elle y porte faussement la date du 16 avril.

No XVIII.

Extrait d'une lettre du comte de Blacas à lord vicomte Castlereagh, en date de Paris le 4 mars 1815.

Vous trouverez ci-jointes, Mylord, les copies des lettres dont vous avez vu les originaux en

tre mes mains. J'ai retrouvé encore depuis, dans une autre liasse, trois minutes de lettres écrites par Napoléon, dont une n'a point de date. J'ai l'honneur de vous en adresser pareillement des copies, et ce ne sont pas les moins intéressantes des pièces qui ont été découvertes dans l'immense quantité de papiers où il a fallu faire des recherches.

Signé BLACAS D'AULPS.

ANNEXE I.

Lettre d'Elisa Bacciochi, sœur de Buonaparte, à Napoléon Buonaparte, en date de Lucques le 14 février 1814 (1).

SIRE,

J'ai eu l'honneur de rendre compte à V. M., par mes rapports des 5 et 8 de ce mois, du mouvement de concentration que le prince de Lucques a opéré sur Pise, par suite des circons

(1) Nous avons déjà donné cette lettre, vol. v, p. 122; mais comme il se trouve quelques différences entre la copie dont nous nous étions servi, et celle qui a été mise sous les yeux du parlement, nous donnons encore

cette dernière.

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