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traite à la domination et à l'influence de la France, et qu'on ne souffre dans ce pays aucune puissance qui n'entrât pas facilement dans un système général pour en maintenir l'indépendance. Pour cela, il est essentiel que les provinces qui composent maintenant ce que l'on appelle République Italienne, soient données à d'autres souverains. En distribuant ces provinces, on devra sans doute donner une augmentation de puissance et de richesse au roi de Sardaigne, et il paroît utile que son territoire, aussi-bien que le duché de Toscane qu'on propose de rendre au grand-duc, soient mis en contact immédiat, ou en état de communiquer facilement avec les possessions de l'Autriche. Sur ce principe, la totalité du territoire qui compose maintenant la République Ligurienne, pourroit, à ce qu'il paroît, être réunie au Piémont.

En supposant que les efforts des alliés fussent couronnés du succès le plus complet, et que les deux objets qu'on a discutés jusqu'à présent eussent été pleinement obtenus, cependant S. M. regarderoit cette œuvre salutaire comme imparfaite, si la restauration de la paix n'étoit pas accompagnée par les mesures les plus efficaces pour donner de la solidité et

de la stabilité au système ainsi établi. Beaucoup sera certainement fait pour le repos futur de l'Europe, par ces arrangemens territoriaux qui formeront contre l'ambition de la France une plus forte barrière qu'il n'en a jamais existé; mais pour rendre cette sécurité aussi parfaite que possible, il paroît nécessaire qu'à l'époque de la pacification générale on conclue un traité auquel toutes les principales puissances Européennes prendront part, et par lequel leurs possessions et leurs droits respectifs, tels qu'ils auront été établis, seront fixés et reconnus, et ces puissances devroient toutes s'engager réciproquement à se protéger et se soutenir, l'une l'autre, contre toute tentative pour l'enfreindre. Ce traité rendroit à l'Europe un système général de droit public, et viseroit, autant que possible, à réprimer des entreprises futures pour troubler la tranquillité générale, et, avant tout, pour faire échouer tout projet d'agrandissement et d'ambition pareils à ceux qui ont produit tous les désastres dont l'Europe a été affligée depuis la malheureuse ère de la révolution françoise.

QUI FONT CONNOITRE L'ÉTAT ACTUEL

DE

LA TRAITE DES NOIRS,

MISES, EN AVRIL 1815,

SOUS LES YEUX DES DEUX CHAMBRES

DU PARLEMENT

DE LA GRANDE-BRETAGNE,

PÁR ORDRE DE S. A. R. LE PRINCE-RÉGENT.

SUÈDE.

No I.

Extrait du traité entre la Grande-Bretagne et la Suède, signé à Stockholm, le 3 mars 1813.

ARTICLE SÉPARÉ.

En conséquence de la cession faite par S. M. Britannique, par le cinquième article du traité signé ce jour, de l'île de la Guadeloupe, S. M. le roi de Suède s'engage à défendre et prohiber, à l'époque de la cession, l'introduction d'es

claves d'Afrique dans ladite île, et les autres possessions de S. M. Suédoise dans les Indes occidentales, et à ne pas permettre à des sujets suédois de se mêler de la traite des esclaves; engagement que S. M. Suédoise prend d'autant plus volontiers, que ce commerce n'a jamais été autorisé elle (1).

par

DANEMARCK.

No II.

Extrait du traité entre la Grande-Bretagne et le Danemarck, signé à Kiel, le 14 janvier 1814.

ART. 8. S. M. le roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, et la nation Britannique, désirant vivement abolir entièrement la traite des esclaves, le roi de Danemarck s'engage à coopérer avec sadite M. à l'accomplissement d'une œuvre si bienfaisante, et à défendre à tous ses sujets, de la manière la plus efficace, et par les lois les plus solennelles, de prendre aucune part dans un tel trafic (2).

(1) Article traduit de l'anglois.
(2) Idem.

RUSSIE, AUTRICHE et PRUSSE.

No 111.

Lettre circulaire adressée par le ministre de la Grande-Bretagne aux ministres de Russie, d'Autriche et de Prusse (1).

....

LE soussigné, un des principaux secrétaires d'état de S. M., a l'honneur de transmettre, par ordre du Prince-Régent, à S. E. M... l'article additionnel ci-joint (2), relatif à la traite des esclaves, qui a été signé entre S. M. et le roi de France, et que S. A. le PrinceRégent desire être, sans délai, communiqué å.....

Le Prince-Régent est convaincu qu'un objet qui intéresse si vivement l'humanité, attirera à la fois l'attention et provoquera la coopération de S. M. en sa faveur.

S. A. R. se persuade que les puissances de l'Europe, en rendant d'un commun accord la paix à l'Europe, couronneront cette grande

(1) Traduite de l'anglois. (2) Voyez no VIII.

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