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d'attribuer les familles nombreuses des paysans à la «< vigueur de ces enfants de la nature, » car les paysans, sous ce rapport, sont moins vigoureux que les habitants des villes; c'est, en raisonnant

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mieux, précisément ce peu de propension à l'amour auquel on doit, entre autres causes, attribuer le grand nombre d'enfants qui pullulent et grouillent autour des campagnes.

Il est un vieux livre de médecine, De salubri piscium alimento où l'on établit que le poisson est la nourriture la plus salutaire.

Les

Gallien était de ce sentiment à l'égard des personnes sédentaires, des vieillards, des enfants et des malades. Les Orientaux, excepté les habitants des côtes, ne mangent guère de poisson. Juifs et les Syriens n'en mangeaient presque pas; quelques-uns d'ailleurs, ceux sans écailles, étaient Quelques peuples anciens

interdits aux Juifs.

s'en abstenaient par diverses superstitions.

En Hollande, le peuple mange plus de poisson que de viande. On en mange beaucoup en France et en Angleterre.

Les Romains en faisaient leurs délices et poussaient bien loin le raffinement à cet égard.

Les Espagnols en mangent peu et l'accommodent, dit-on, très-mal.

On ne voit guère de gens naître avec une aversion pour la viande, - mais il n'est pas rare de voir des personnes avoir un extrême dégoût pour le poisson et ne pouvoir le digérer.

Philippe II, roi d'Espagne, n'en mangeait jamais. Il disait que ce n'était que de la gelée d'eau; la reine Atergatis, au contraire, en était si gloutonne, qu'elle défendit à ses sujets de manger un poisson sans qu'il lui eût d'abord été présenté.

Varron, dans un ouvrage sur les bons morceaux, fait l'énumération de ce que les Romains gourmands faisaient venir de loin, sous peine d'être jugé indigne d'un palais respectable : le thon de Chalcédoine, la lamproie d'Espagne, le cobilhar de Phrygie, les huîtres de Tarente, le pétoncle de Chio, un ́autre testacé nommé élops, de Rhodes.

APHORISME.

La nourriture la meilleure à l'homme est, pour chacun, celle qu'il digère le mieux et celle qu'il se procure avec le moins de travail, de peine et de

souci.

V

Poissons au point de vue de la science.

Les naturalistes comprennent sous ce nom les animaux qui ont du sang, qui n'ont point de pieds, mais des ailerons et des nageoires, qui vivent toujours dans l'eau, s'y nourrissent, s'y multiplient, et ne peuvent subsister longtemps hors de cet élément; la plupart sont ovipares. Les pêcheurs élendent ce nom à des animaux qui ne sont pas admis par les naturalistes, c'est-à-dire à tout ce qui se pêche.

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Il y a des poissons qu'on nomme d'eau douce, parce qu'ils ne peuvent subsister dans l'eau salée. D'autres ne peuvent vivre que dans l'eau de la mer; on les nomme poissons de mer.

Enfin il y a des poissons qui passent de l'eau de la mer dans les rivières.

Entre les poissons d'eau douce, on peut distinguer ceux qui se plaisent dans les lacs, les étangs.

même dans les mares vaseuses, de ceux qui se trouvent dans les fleuves, les grandes rivières et les ruisseaux d'eau très-vive.

A l'égard des poissons de mer, les uns sont dans la Méditerranée, d'autres dans l'Océan. Plusieurs, qui se plaisent dans les eaux tranquilles, se retirent dans les anses et dans les étangs salés. D'autres, qui ne redoutent pas l'agitation de l'eau et les brisants, se tiennent au bord de la mer et dans les rochers. Enfin il y en a qu'on ne trouve que dans les grands fonds. On distingue encore les poissons de passage et les domiciliés; ceux de passage ne paraissent sur nos côtes que dans des saisons marquées, et ensuite disparaissent. Entre ceux-là, il y en a qui séjournent un certain temps dans quelques parages, et qui dans d'autres ne font qu'y passer sans s'y arrêter.

On nomme domiciliés les poissons qu'on prend à nos côtes toute l'année, quoiqu'il y ait des saisons où il s'en montre beaucoup plus que dans d'autres, soit qu'une partie aille s'établir dans d'autres parages, soit que, pour des circonstances qu'on ne connaît pas, ils se retirent dans les grands fonds.

Quand on parle de poisson de saison, on entend quelquefois le temps où ils donnent le plus abondamment à la côte, et encore ceux où ils sent de

meilleure qualité; car tel poisson qui est fort estimé dans une saison est assez mauvais dans une autre.

Les auteurs ont nommé cétacés les grands poissons qui ont des poumons, qui sont vivipares, dont on connaît l'accouplement et dont plusieurs allaitent leurs petits.

Presque tous les poissons sont enduits extérieurement d'une espèce de mucosité qui peut bien empêcher l'eau de pénétrer jusqu'à leur peau et les rendre plus propres à diviser ce fluide. Les poissons nus sont plus fournis de cette humeur muqueuse que les écailleux.

Il y a des poissons qui, n'ayant point d'écailles, sont couverts d'une peau ordinairement assez forte, très-rude dans les requins et chiens de mer, et fort douce dans l'anguille et la lamproie. D'autres sont entièrement couverts d'écailles plus ou moins adhérentes, et plus ou moins grandes ou épaisses, tandis que quelques-uns en ont de si petites, qu'il faut y prêter bien de l'attention pour s'assurer de leur existence.

Quand on dit que les écailles des poissons sont de différentes couleurs, on ne prétend pas décider que cette couleur réside toujours dans l'écaille même, on sait qu'il y en a qui sont colorées; mais il

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