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ça ne

cielle, ça ne prend que les truites et les cétacés, poissons qui remontent les grands courants; vaut pas la pêche au vif, jorités,

là est le secret des ma

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La mer Caspienne est la patrie de l'able, aussi bien que les eaux douces de presque toutes les contrées européennes. Ce cyprin a quelquefois deux ou trois décimètres de longueur; et sa chair n'est pas désagréable au goût. Mais ce qui le fait principalement rechercher, c'est l'éclat de ses écailles. L'art se sert de ces écailles blanches et polies comme de celles des argentines et de quelques autres poissons. Ces écailles argentées donnent aux perles factices un brillant qui rappelle les perles de l'Orient. On enlève avec soin ces écailles; on

les met dans un bassin d'eau claire; on les frotte les unes contre les autres; on répète cette opération dans différentes eaux, jusqu'à ce que les lames écailleuses ne laissent plus échapper de substance colorée ; la matière argentée se précipite au fond du vase, dont on verse avec précaution l'eau surabondante : ce dépôt éclatant est une liqueur argentine qu'on nomme essence orientale. On mêle cette essence avec de la colle de poisson; on en introduit, à l'aide du chalumeau, dans des globes de verre creux très-mince, couleur de girasol; on agite ces petites boules, pour que la liqueur s'étende et s'attache sur toute leur surface intérieure ; et la perle fine se trouve imitée dans sa forme, dans ses nuances, dans son eau, dans ses reflets, dans son éclat. — C'est le seul

bijou que la mode autorise et que l'on avoue. Toutes les écailles de l'able ne sont cependant pas également propres à produire cette ressemblance. Le dos de ce cyprin est en effet olivâtre, la chair de l'able remplie d'arêtes. Des insectes et des vermisseaux s'attachent quelquefois aux ouïes des poissons, ce qui a fait croire à des observateurs, mauvais physiciens, que certains poissons, et principalement les ablettes, engendraient par les ouïes de petites anguilles, ce qui est très-faux. On pêche aussi dans les lacs qui sont au nord de la Hollande des ables ou ablettes pêle-mêle avec beaucoup d'autres poissons d'eau douce; pour cela, on se sert d'une grande nappe de filet en tramail, qu'on tend perpendiculairement, et avec lequel on forme une grande

enceinte qui embrasse une masse d'eau considérable, les pêcheurs avec de petits bateaux se placent dans cette enceinte, munis d'une longue perche, à l'extrémité de laquelle on attache un vase de bois qui a la forme d'une coupe ou d'une tasse creuse; les pêcheurs plongent cette coupe dans l'eau de toute leur force, ce qui produit un bruit sourd, qui néanmoins s'étend à une grande distance; alors le poisson, épouvantė, soit par le bruit, soit par l'agitation de l'eau, se jette dans le filet, où il se prend.

PÊCHE A FOUETTER.

Il faut pour cette pêche beaucoup de vers blancs (asticots) mêlés avec de la terre sèche, du crottin de cheval et du son. On le tient dans un sac de coutil, à cause de son tissu serré, ou de toile forte. On a dans un panier une sébile en bois, on y met une quantité de vers, cependant avec mesure; on choisit pour place de pêche, dans les rivières à courant, une petite langue de sable ou de terre qui avance dans l'eau et qui,offrant un obstacle au courant, en augmente la rapidité; on commence par s'installer en s'asseyant commodément, on jette quelques pincées de vers de terre pris dans le sac (car les vers de la calotte doivent être à peu près nets); après avoir amorcé ses trois ou quatre hameçons, on lance

devant soi la ligne, toute étendue, à laquelle il vaut mieux ne pas mettre de plume, et à mesure qu'elle revient à soi par le courant, on la retire d'un pied à peu près par un petit coup de poignet, et on la laisse aller d'autant. Ce mouvement de va-et-vient pique les poissons, qui prennent l'appât. Lorsque la ligne a pris le courant, on continue le même mouvement du poignet quatre ou cinq fois ou plus, et on relance la ligne, en jetant dessus, de la main gauche, une pincée de vers, mais peu à la fois, trois ou quatre seulement; de temps en temps on prend une petite poignée dans le sac, en ayant l'attention qu'il n'y ait pas beaucoup de vers, car la trop grande quantité ferait descendre le poisson pour les suivre au lieu de le faire monter; mais la terre, le crottin et le son leur donnent, en remontant, l'envie d'y trouver le ver.

Quand on a fait cette pêche pendant quelques heures, on prend la ligne à rouler, qui est une ligne semblable, à l'exception qu'elle est un peu plus forte et qu'étant chargée de plus de plomb avec des hameçons un peu plus gros, elle tombe au fond, sans cependant y rester; elle fait au fond le même mouvement que la ligne à fouetter à la surface. Comme les amorces ont fait monter de gros et de moyens poissons qui se tiennent plus bas, on les prend à la ligne à rouler, qui rapporte quelquefois de fort jolies pièces.

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