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OUVRAGES.

1° La Religion chrétienne prouvée par la conversion de saint Paul; 2 Observations sur les preuves de la résurrec tion de Jésus-Christ; 3° Lettres de quelques Juifs; 4° Mémoires sur la Judée. L'abbé Guenée unissait la finesse de l'esprit à une érudition profonde.

Discours sur l'esprit philosophique, ouvrage d'une trèshaute portée.

1° Possibilité de la présence corporelle de l'homme en plusieurs lieux; 2° Le témoignage du sens intime opposé à la foi profane et ridicule des fatalistes modernes; savants et ingénieux.

1° De l'homme moral; 2o Mémoires philosophiques, où la critique est mise en action d'une manière piquante. 1° Le comte de Valmont; 2° L'Esprit du Christianisme ; 3° Essai sur les vrais principes. Tous ces ouvrages sont très-estimés.

Un grand nombre de Dissertations, dans le Dictionnaire de Trévoux; Lettrès sur l'immatérialité de l'âme ei les sources de l'incrédulité; remarquable.

1° Traduction du Psautier avec un Discours sur l'esprit des livres saints; 2° Fragments de l'Apologie de la religion. Laharpe avait été incrédule. Il répara ce malheur.

Parmi ses nombreux ouvrages, tous précieux, nong citons seulement son Dictionnaire historique et son Catéchisme philosophique.

La Philosophie de Lyon (un peu janséniste); Instruc tion sur les sources de l'incrédulité (fort remarquable).

Toute sa vie et ses écrits ont été employés à la défense des bons principes. Il fut l'an des adversaires de la philosophie naissante du xvIIIe siècle.

Exposition abrégée des preuves de la Religion chrétienne, Essai analytique sur les facultés de l'âme; Palingénésie philosophique, etc. Tous ces ouvrages peuvent être consultés avec beaucoup de fruit.

De la vérité de la religion chrétienne; De la Divinité de Jésus-Christ; l'Art de se connaître soi-même.

Essai de défense de la révélation divine; Lettres à une princesse d'Allemagne, etc., très-estimés.

Lettres physiques et morales sur les montagnes, etc.; Voyages géologiques; Précis de la philosophie de Bacon. Lettres contre les incrédules, ouvrage très-remarquable. Recherches philosophiques sur les preuves du Christianisme.

ÉCOLE ALLEMANDE.

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Parmi ses nombreux ouvrages, lous très-remarquables, nous citons seulement son Essai de théodicée sur la bonté de Dieu et la liberté de l'homme.

C'est un philosophe très-remarquable. Quoique chrétien, il hasarda un grand nombre de maximes révoltantes. Il était extrêmement savant. Ses ouvrages sont trop nombreux pour que nous puissions les citer ici. Ses Recherches sur l'Ecriture sainte et sur l'histoire ecclésiastique sont précieuses.

Il fonda à Augsbourg une société pour répandre la saine doctrine contre les envahissements de l'incredulité. Leures sur la perfectibilité de la religion révélée.

Il a composé un grand nombre d'écrits remarquables qu'on dirait sortis d'une plume catholique.

Quoique protestant, il combattit Fébronius dans son ouvrage Voyayes des papes.

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Angleterre.

C'est le premier qui ait réduit le déisme en système.

Lettres sur la tolérance en matière religieuse; le Christianisme raisonnable; Paraphrases sur quelques Epitres de saint Paul. Il combattit vivement et avec succes l'incrédulité.

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Il tourna le clergé en dérision et attaqua l'authenticité de nos livres sain's.

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OUVRAGES.

On découvre dans ses écrits des traces d'atheisme que l'auteur avait bien combattu dans ses bons moments. Essai sur l'usage de la raison; Recherches philosophiques sur la liberté; Discours sur le fondement et les preuves du Christianisme; Modèle des prophéties lillérales; Discours sur la liberté de penser, ouvrages horribles.

Il attaqua les miracles de Jésus-Christ. Il était l'un des ennemis les plus dangereux du Christianisme. Bergier prend à tâche de le combattre.

Ennemi irréconciliable du clergé. Il nia la nécessité et l'existence de la révélation.

Il défendit la même cause et attaqua la hiérarchie cléricale comme une perpétuelle jonglerie.

1° Traité sur la nature humaine; 2° Essais philosophiques; 3° Recherches sur les principes de la morals, 4° Histoire naturelle de la Religion; 5° Dialogues sur la Religion, etc. Tous ces ouvrages sont remplis de vrincipes anti-chrétiens.

France.

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Parmi ses nombreux ouvrages irréligieux, nous citons seulement ses Lettres d'un théologien à l'auteur des Trois siècles. Cet ouvrage épouvanta Voltaire lui-même, tant l'attaque y était grossière.

Ses articles de l'Encyclopédie, ses Eloges et surtout sa correspondance contiennent tout le venin du rationalisme.

Prospectus de l'Encyclopédie; beaucoup d'articles de cet ouvrage, etc. Diderot est connu comme un suppôt du philosophisme.

Correspondance littéraire, philosophique, critique, etc., ouvrage très-pernicieux.

L'honnêteté philosophique; le Christianisme dévoilé. Ecrivain médiocre.

1° De l'Esprit; 2° le Bonheur; 3° de l'Homme. — II travailla dans tous ses ouvrages à propager l'athéisme. Tous ses écrits ne respirent qu'un grossier matérialisme.

Quoique Condillac ne semble pas avoir pour but de combattre le christianisme, plusieurs de ses écrits, notamment son Traité des sensations, semblent conduire au matérialisme.

Son Histoire naturelle est extrêmement remarquable. Ses Epoques favorisent le matérialisme et le fatalisme. Traité du despotisme oriental; l'Antiquité dévoilee; le Christianisme dévoilé. Tous ces ouvrages sont extrêmement pernicieux.

Origine de tous les cultes, ouvrage abominable; Abrégé de l'histoire des cultes; Mémoire sur le phénix; Mémoire sur le zodiaque de Denderah, etc. Dupuis fut l'un des impies les plus décriés de ces derniers temps.

Parmi les détestables ouvrages de Volney nous citons ses Ruines comme contenant le venin le plus perfide.

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1. Frédéric Grand.

le

1781.

Roi de Prusse.

2. Jérusalem.

3. Eberhardt.

1809.

4. Garve.

1798.

5. Lessing.

1782.

6. Mauvillon.

Théologien phi-
losophe.

Poëte et littéra-
leur.

OUVRAGES.

Tous ses ouvrages sont extrêmement dangereux. La lecture en doit être absolument interdite.

Allemagne.

Il fut le protecteur des philosophes du xvine siècle.

Il travailla à rendre populaire la mauvaise philosophie.

Ses ouvrages nombreux, écrits avec beaucoup de talent, sont pour la plupart de nature à conduire au déisme. Il se déclara l'adversaire de la nouvelle philosophie allemande. La lecture de ses écrits pourrait être utile à celui qui serait en garde contre ses erreurs.

Garve était profond, possédait de vastes connaissances. Il se laissa dominer par les principes de l'école de Kant, qu'il appliqua à ses nombreux écrits qui renferment de bonnes choses sur la morale.

La plupart de ses ouvrages sont pleins d'une mauvaise philosophie.

Le seul vrai système de la religion chrétienne, ouvrage destiné à populariser l'incrédulité.

Nous donnons au siècle suivant le tableau de la grande école philosophique de l'Allemagne, qui commença au dernier siècle et continue encore aujourd'hui.

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11. Kautzen.

Ministre.

Evêque
de Myriophile.

Professeur
de théologie à
Mayence.

Ministre.

Plusieurs écrits en faveur de la réforme.

De statu ecclesiæ liber singularis. Ouvrage très dangereux où tous les ennemis du saint-siège ont éé puiser.

Histoire critique de l'infaillibilité de l'Eglise (qui y est rejetée); Essai sur le développement moral de l'homme; Critique des ordonnances relatives à la religion, rendues en France depuis la révolution, fondée sur les principes du droit politique et ecclésiastique, 1799.

Nouvel essai sur la prophétie d'Emmanuel. Cet ouvrage contenait des propositions condamnées par Pie VI.

Il travailla à tourner en ridicule les cérémonies de l'Eglise.

Il créa l'ordre des illuminés.

Il essaya de ranimer la foi par les exorcismes. Chacun accourut auprès de ce charlatan qui fut bientôt démasqué.

On On peut consulter avec fruit la plupart de ses ouvra ges. Il fut sinon le créateur, du moins le propagateur du piétisme.

Vérités innocentes; Moïse démasqué; Christ et Bélial; Divinité de la raison. · Il propagea dans tous ses écrits

un grossier pantheism.e.

Théologien vagabond, créateur des conscieniaires, partisans de la conscience.

Nous ne nommerons pas les théologiens jansénistes et constitutionnels du xvine siècle; leurs écrits étaieat sans valeur réelle. D'ailleurs la liste de ces hommes

XIX SIÈCLE.

La grande révolution avait détruit la plupart des écoles théologiques, non-seulement en France, mais encore dans la plus grande partie de l'Europe. Nous devons d'abord faire connaître les maisons destinées à enseigner la théologie. Nous examinerons ensuite quelles ont été les tentatives plus ou moins heureuses pour faire progresser la science théologique,

médiocres serait trop longue.

§ 1er. Des institutions destinées à l'enseignement théologique.

Nous connaissons deux sortes d'insti'utions où l'on donne l'enseignement théologi que les Facultés et les Séminaires.

Les facultés de théologie ont été vues avec défaveur dans la plupart des contrées de l'Europe: c'est sans doute parce que la pensée du gouvernement domine trop souvent dans ces facultés. Le roi Guillaume de Hol

lande tenta de rétablir la fameuse faculté de Louvain, elle tomba devant la réprobation publique; elle s'est bien relevée lorsqu'elle a été placée sous la domination exclusive de l'Eglise; elle est aujourd'hui peut-être l'académie la plus florissante du monde entier. Les facultés d'Allemagne, placées aussi sous l'autorité et la direction de la puissance temporelle, se sont affaiblies et sont enfin tombées dans le discrédit. Nous verrons dans le paragraphe suivant qu'il se fit de très-malheureuses tentatives dans l'enseignement théologique de ces écoles. La France a aussi ses facultés de théologie: nulle part elles ne sont tombées dans un pareil discrédit. Des professeurs payés par l'Etat développent leurs thèses sans avoir d'auditeurs.

Les véritables et seules maisons où s'enseigne aujourd'hui la théologie sont les séminaires. Nous allons nous occuper de leur institution et de leur influence morale et scientifique.

Le pape Eugène IV avait établi à Florence. un collége qui était une sorte de séminaire ; mais l'institution de ces établissements a réellement le concile de Trente pour auteur. Nous allons rapporter brièvement le chapitre 18, sess. XXII de ce concile, qui est consacré spécialement à l'institution des séminaires.

« Les jeunes gens portés à rechercher les plaisirs du monde ont besoin d'être formés avec un soin extrême: si, dans l'âge le plus tendre, et avant que des habitudes vicieuses se soient emparées de leur être tout entier, ils ne sont formés à la piété et aux pratiques religieuses, jamais, sans un secours extraordinaire du Dieu tout-puissant, ils ne persévéreront dans l'exacte observance de la discipline ecclésiastique en conséquence, le saint concile ordonne que les cathédrales, mé ropoles et toutes les autres églises supérieures à celles-ci aient, selon leurs facultés et selon l'étendue de leur diocèse, un certain nombre d'enfants pris dans la ville ou dans le diocèse, et même dans la province, s'il n'y en a pas suffisamment; ils les placeront dans un collège près de l'église, ou dans un autre lieu convenable désigné par l'évêque, pour les élever chrétiennement, les nourrir et les former à la discipline ecclésiastique. Ils choisiront des enfants qui aient à peine douze ans, qui soient nés de légitime mariage, qui sachent lire et écrire convenablement, et dont le caractère et la volonté donnent l'espoir de les voir s'attacher pour toujours aux ministères ecclésiastiques. Que les évêques choisissent les pauvres de préférence, sans cependant exclure les riches, pourvu qu'ils fournissent à la dépense nécessaire pour leur entretien, et qu'ils donnent l'espérance qu'ils serviront Dieu et l'Eglise. Ils auront soin de les mettre dans des classes proportionnées à leur âge, à leur science et au progrès qu'ils auront fait dans la discipline ecclésiastique: lorsqu'ils le jugeront convenable, ils en emploieront une partie au ministère des églises; ils retiendront les autres pour les former; ils substifueront d'autres enfants à ceux qui quitte ront la maison, en sorte que ce collège soit

un séminaire perpétuel des ministres de Dieu. Pour mieux les former aux vertus ecclésiastiques, il faudra faire porter à ces enfants la tonsure et l'habit ecclésiastique. Ils apprendront la grammaire, le chant, le comput ecclésiastique et les autres sciences convenables; ils se livreront à l'étude de l'Ecriture sainte, des livres ecclésiastiques, des homélies des saints, et de toutes les connaissances nécessaires pour l'administration des sacremen's,surtout pour l'audition des confessions. Ils assisteront tous les jours à la sainte messe, se confesseront au moins une fois le mois et s'approcheront de la sainte table lorsque leur confesseur le jugera convenable aux jours de dimanches et de fêtes, i's serviront à l'église cathédrale et dans les au tres églises. Pour le sage établissement do ces séminaires et pour leur donner une im. pulsion salutaire, les évêques choisiront deux chanoines distingués par leur âge et leur gravité, afin de leur servir de conseil; ils seront chargés de veiller à l'entière ob servation de toutes ces prescriptions et règlements.

« Les élèves rebelles, dissolus, qui répandraient de mauvaises mœurs dans l'établissement seront punis sévèrement, et chassés s'il est nécessaire. Il faudra avoir soin d'ôter tous les obstacles au bien, et de faciliter le développement de tout ce qui peut conserver et augmenter la piété.

« Pour créer un séminaire et fournir aux dépenses nécessaires qu'il exige, le saint concile ordonne aux évêques de prendre deux chanoines, dont l'un est à son choix et l'autre au choix du chapitre; de prendre également deux ecclésiastiques de la ville, dont l'un demeure à son choix et l'autre à celui du clergé, pour fixer la dépense annuelle nécessaire, qui devra être prise sur les fonds établis pour former les jeunes clercs et, s'ils sont insuffisants, sur les menses épis copales, capitulaires, abbatiales, sur les pré, bendes et portions des religieux de quelque ordre qu'ils soient, sur les biens des hôpilaux, sur les bénéfices et les revenus des fa briques, etc. >>

Après avoir pourvu au matériel de ces maisons, le saint concile songea à leur fournir de bons maîtres. Il y avait alors des mai. tres qui possédaient des bénéfices ecclésiastiques pour distribuer l'enseignement. Il or donne qu'ils seront attachés au séminaire, s'ils ont la vertu et la capacité nécessaires. Dans le cas où l'évêque ne les jugerait pas propres à former convenablement ses clercs, il peut leur en substituer d'autres. Cependant, pour donner toute garantie de science, il commande de ne choisir, pour occuper les bénéfices destinés à l'instruction, que ceux qui ont les grades de docteur, de licencié ou de bachelier, selon la science qu'ils doivent enseigner. Et pour qu'on ne puisse contrôler le choix de l'évêque, il déclare qu'il n'y a lieu à appel en ces sortes de choses pour quelque cause que ce soit, privilége, immunité, ou coutume immémoriale.

Le concile laisse encore à l'évêque le soin

de régler la matière de l'enseignement. C'est donc à lui à le diriger complétement, quant au fond et quant au mode.

Il permet aux diocèses trop pauvres de s'unir à d'autres pour former un seul séminaire; ils doivent pourvoir à la dépense selon le nombre de leurs sujets. Dans les vastes diocèses, il autorise les évêques à y créer plusieurs séminaires.

On voit donc que, par son décret, le concile a pourvu à tout ce qui est nécessaire pour former des ecclésiastiques instruits et vertueux. Son décret fut bientôt exécuté en France. Les conciles provinciaux, tenus dans nos métropoles en exécution des ordres du concile, prescrivirent de les établir partout. Ils avaient disparu avec la tourmente révolutionnaire. Le pape Pie VII mit dans le Concordat un article concernant leur rétablissement. Voici cet article : « Les évêques pourront avoir un chapitre dans leur cathédrale et un séminaire pour leur diocèse, sans que le gouvernement s'oblige à les doter. >> Chaque diocèse a aujourd'hui en France deux sortes d'établissements pour former et recruter le clergé : ce sont les petits et les grands séminaires. Dans les petits séminaires se font les études classiques proprement dites: l'étude des langues anciennes et de la rhétorique. Dans les grands séminaires, on s'occupe des sciences spéciales aux ecclésiasliques, à commencer par la philosophie. Nous avons été initié à l'enseignement philosophique de plusieurs séminaires; nous regrettons qu'il soit trop exclusivement rationaliste. Nous pensons qu'en montrant que la religion est la base et le flambeau de toute bonne philosophie, les études philosophiques n'en seraient que plus fortes et auraient une plus heureuse influence sur les esprits des élèves, trop jeunes pour saisir par eux-mêmes le rapport de la religion et de la philosophie.

On a vu que le concile de Trente a eu surtout en vue le côté moral et religieux, dans l'établissement des séminaires. On s'a plique en effet à former les jeunes gens à la vertu, à leur faire connaître les devoirs d'un bon pasteur et à leur inspirer la volonte de les remplir. Il faudrait entrer dans tous les détails de la vie des séminaires pour comprendre tout ce qu'on y fait pour rendre les jeunes gens vertueux. Les prières y sont fréquenles et respectueuses; les lectures de piété nombreuses et solides; les avis des supérieurs charitables et éclairés; la séparation du monde complète; la modestie extérieure, symbole de la modestie intérieure, exemplaire et touchante. On ne peut entrer dans un séminaire sans sentir une odeur de vertu, dont on est saisi involontairement. On a adressé à cette vertu lc reproche d'être plus solitaire et personnelle que communicative et sociale; que depuis la formation exclusive des séminaires comme école de théolologie le prêtre a perdu de son ascendant sur le monde. Nous ne pouvons le nier, mais ce serait nous éloigner de notre sujet que d'en rechercher les causes.

Les séminaires étant nos écoles de théolo

gie, il faut connaître la nature et la valeur de l'enseignement et les effets scientifiques qu'il a produits.

La méthode scolastique a été pendant long-temps exclusivement employée dans les séminaires; elle n'avait pas tous les dangers de la scolastique du moyen âge, car ni les maîtres ni les élèves n'étaient assez exercés pour appliquer à nos mystères les subtilités qui donnaient un sens faux aux termes employés pour exprimer les mystères de notre sainte religion. La méthode par induction a remplacé aujourd'hui, du moins dans la plupart des établissements, la méthode purement scolastique. C'est un véritable progrès.

L'enseignement théologique de nos seminaires comprend les trois grandes branches de la science: le dogme, la morale et la mysticité.

Pendant longtemps la théologie dogmatique, la première et la plus élevée des sciences théologiques, a été traitée assez légèrement dans certains séminaires. Etablir l'état de la question, donner une conclusion que l'on prouvait par l'Ecriture sainte, les saints Pères et la raison théologique : c'était à peu près tout. Encore certaines matières, telles que celles de la grâce, qui ont pour objet le fond même de l'activité humaine, étaient à peine elfleurées. S'attachant uniquement à proposer le dogme dégagé de tous les systèmes on ôtait une partie de la vie à la science théologique et on faisait d'un beau corps un pur squelette. Un mode aussi restreint ne pouvait donner de l'élévation à l'ésprit des élèves. C'est, croyons nous, une grande cause de l'infériorité des études théologiques en France. On a enfin compris la nécessité de donner une direction plus forte à l'enseignement catholique. Aussi la plupart des sciences, qui ont quelque rapport avec la théologie sont enseignées dans nos séminaires. La géologie et la cosmologie bibliques y sont l'objet d'une étude spéciale. On s'applique aussi à montrer les rapports qui existent entre nos dogmes, les besoins de l'humanité et l'enseignement philosophique de tous les temps. Espérons que bientôt l'enseignement dogmatique d nos séminaires sera aussi savant que celui des universités avant la révolution.

prêtre un

Voulant surtout faire du homme d'action, on s'est principalement occupé de la morale. Et ici encore l'enseignement laissait beaucoup à désirer. Le professeur croyait avoir tout fait quand il avait tracé une règle de conduite pour les princi pales circonstances de la vie. Uniquement occupé de ce soin, il négligeait les hautes considérations morales, qui persuadent bien plus qu'une froide assertion: ces considérations ont surtout l'avantage d'élever l'âme, d'agrandir le champ de l'activité humaine. On voit donc encore que l'enseignement de la morale objet principal, de l'enseignement des séminaires, y était trop faible.

La théologie mystique entrait nécessairement dans le plan d'éducation de maisons ayant pour but principal de former des di

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