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EUROPE. GRANDE-BRETAGNE. 725 publique. Le monument consistera en une pyramide de marbre, ayant à sa base 2 sagènes 6 verchoks (environ 4 mètres et demi), et 7 sagènes 14 verchoks ( 14 mètres) de hauteur. Cette pyramide, ainsi que toutes les parties du monument en marbre, doivent être exécutées aux frais du cabinet de l'empereur Nicolas, dans la fabrique de jaspe de Catherinebourg, ville du gouvernement de Perm. Le piedestal de granit, ainsi que la pose du monument et autres frais, seront couverts par le produit d'une souscription, qui est ouverte à cet effet.

EUROPE.

GRANDE-BRETAGNE.

Nouvelle invention pour concentrer le feu d'une bordée.-Le 8 novembre dernier, on a fait, à bord de la Galatée, l'épreuve définitive d'un instrument inventé par M. KEUNISH, charpentier de marine, pour concentrer le feu d'une bordée. L'efficacité du moyen a été prouvé par le fait; sur une bordée simultanée de 21 canons, seize boulets ont porté dans une cible de 6 pieds carrés, placée à cinq cents verges du vaisseau. Un rapport trèsfavorable a été fait au conseil de l'amirauté sur les diverses expériences.

Nouveaux cordages.-Le capitaine Georges HARRIS a dernièrement fabriqué des cordes et des cables avec le phormium tenax ou chanvre de la Nouvelle Zélande. Au lieu de goudron, il s'est servi pour les enduire d'une solution de gomme, ou de quelque autre substance résineuse qui a rendu les cordes plus fortes, plus souples, et moins sujettes à éclater par brins. Leur force de tension et leur flexibilité les rend surtout propres à faire des cordages de vaisseaux.

Détresse publique.· A une assemblée qui s'est récemment tenue pour aviser aux moyens de fonder une institution charitable, dans le but d'empêcher que les enfans prissent des habitudes de vagabondage, il a été constaté que non moins de quinze mille jeunes garçons, habitant la capitale, se levaient tous les matins, sans avoir aucune ressource honnête pour gagner le pain de la journée.

Fondations charitables. - Un gentilhomme Écossais, M. Do

NALDSON, de Brouchton-Hall, qui avait long-tems été attaché à la rédaction de l'Advertiser d'Édimbourg, a laissé la somme énorme de 220,000 livres sterling (5 millions et demi de fr.), pour la fondation d'un hospice, près d'Édimbourg, destiné aux orphelins et aux enfans pauvres. Peu de jours après, un M. MILLWARD, apothicaire à Londres, a laissé 84, 000 livres sterling, à 3 pour cent, pour être réparties parmi un grand nombre des institutions charitables de Londres.

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RUSSIE.

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PETERSBOURG. Académie des Sciences. Planches de la Zoographie de PALLAS. M. BEHR, membre de l'Académie, avait retrouvé et acheté à Leipzig, 24 des planches gravées de la Zoographie de PALLAS, et les avait envoyées à l'Académie, à laquelle elles ont été présentées dans la séance du 18 octobre 1830. Dans sa séance du 25 dù même mois, l'Académie a entendu la lecture de la lettre datée de Koenigsberg, du 20 octobre, par laquelle M. BEHR lui annonce qu'il est parvenu à découvrir également à Leipzig le reste des planches et des dessins appartenant au même ouvrage de PALLAS, qu'il a aussi acheté et envoyé à Pétersbourg.

BESSARABIE.

Instruction publique. - Par ordre de l'empereur Nicolas, les établissemens d'instruction publique de la Bessarabie sont distraits de l'arrondissement universitaire de Kharkof, et subordonnés au Lycée Richelieu et au Curateur des établissemens d'instruction publique d'Odessa.

PETERSBOURG. Industrie.. Société pour la blanchisserie à vapeur.-On a formé cette Société à l'instar de celles qui existent dans les autres pays, et qui offrent l'avantage du bon marché, d'un blanchissage parfait et de la conservation du linge. Les fondateurs de cette Société sont MM. ENGELHARDT, RICHTER el DOHRING; le capital de la compagnie est fixé à 300,000 roubles.

Société pour l'établissement des phaëtons (voitures publiques).-Le but de cette Société est de fournir aux habitans de Pétersbourg des moyens de transport commode et à bon marché, en y organisant un service d'équipages couverts, attelés d'un cheval, qui doivent stationner dans différens endroits de la ville. Le capital de cette Société, dont la durée est fixée provisoirement à cinq ans, est de 125,000 roubles.

VARSOVIE.

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POLOGNE.

· Adresse des Polonais aux Russes, faite en janvier 1831. « Nous étions courbés, comme vous, sous le joug insupportable d'un despotisme inhumain et capricieux, et sous le poids de chaînes ignominieuses; les efforts communs que nous avons faits depuis tant d'années pour les briser ont effacé en partie la honte d'un aussi long esclavage. Quoique la fortune n'ait encore que faiblement favorisé nos espérances, le sang de nos jeunes héros n'a pas coulé en vain; il a été versé pour cienter à jamais l'amitié de deux nations généreuses. Compagnons de malheur, nous jurons par ce sang sacré d'acquitter notre dette envers vous, et de ne jamais trahir la foi de nos sermens. L'heure de la liberté a sonné pour vous comme pour nous. Ne soyez pas sourds à la voix de trois cent mille Polonais sous les armes, prêts à mourir pour la bonne cause! Ne vous laissez plus tromper par la ruse d'un despote astucieux et irréconciliable; gardez-vous de la honte d'avoir rivé vos fers, et redoutez les malédictions de la postérité trahie! Le puissant esprit du XIXe siècle, dont aucun pouvoir ne saurait arrêter les progrès, nous commande d'agir. Les mânes sanglantes des Pestel, des Ryléïef, des Mouraviéf vous contemplent ils jugeront votre conduite! >>

Cérémonie expiatoire en l'honneur des cinq martyrs de la liberté russe. La Société patriotique de Varsovie a célébré le 26 janvier 1831, dans la chapelle grecque, un service funèbre en l'honneur des cinq russes martyrs de la liberté : PESTEL, Serge MOURAVIÉF-APOSTOL, RYLÉIÉF, BestOUGEF-RUMINE et KAKHOVSKY. Le cortége traversa toute la ville, ayant à sa tête le capitaine MEYZNER, qui portait sur un coussin une cocarde tricolore, emblême de la liberté européenne; les élèves de l'Université portaient le cercueil conjointement avec une foule d'officiers, précédés d'un détachement de la garde d'honneur. Le cercueil, orné d'une guirlande et d'une ceinture tricolores, était suivi du clergé, qui entonnait des chants funèbres, et de plusieurs détachemens de la garde nationale, tenant leurs fusils baissés. Les noms des victimes étaient inscrits en gros caractères sur cinq boucliers ajustés au cercueil. Des milliers d'habitans accompagnaient le convoi dans un recueillement qui donnait à

cette triste solennité l'aspect le plus imposant. Avant d'entrer dans la chapelle grecque, le cortége s'est arrêté devant la place de Sigismond, et un des assistans, M. Adam GUROWSKI, a prononcé les paroles suivantes : « Amis et partisans de la liberté! la triste cérémonie qui nous rassemble aujourd'hui nous prouve que si les trônes despotiques séparent et désunissent les peuples en rompant le lien sacré par lequel la nature les avait rapprochés, la cause sacrée de la liberté les réunit en un seul grand corps, car la liberté est le partage, non d'un seul pays, d'un seul peuple, mais de toute la terre, de toute l'humanité. Nous ne haïssons donc point celui qui, sur sa propre terre, a essayé de briser les fers qui enchaînaient ses compatriotes; le vil esclave, l'instrument d'un despote cruel est seul notre ennemi, l'ennemi des droits les plus sacrés de l'homme. Celui qui désire l'affranchissement de sa patric respectera toujours la liberté des autres. Ainsi les noms de ces nobles victimes, dont le sang a souillé les premières années du règne d'un jeune despote, ne sont pas l'ornement et la propriété exclusive de la Russie, ils sont la propriété de tout l'univers, de tous les peuples affranchis ou qui s'affranchissent. Ces noms seront inscrits dans le livre de l'histoire, et la postérité la plus reculée les couvrira de bénédictions. » — « Que les Russes le sachent, dit l'Echo de la Pologne, dans son numéro du 27 janvier 1831, p. 12, en rendant compte de cette cérémonie, ce n'est point à eux que nous faisons la guerre, mais au despote qui les écrase. »

SUISSE.

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0.

Société des amis de la paix. Cette Société a terminé, dans sa quatrième séance du 13 février 1831, la discussion de son règlement. Le 1er article est relatif au but de l'association, qui est d'éclairer l'opinion sur les maux de la guerre et sur les meilleurs moyens de procurer une paix générale et permanente.

Les articles suivans fixent l'association. La Société nomme un comité général qui élit dans son sein un comité particulier, chargé de la direction des affaires de la Société, des publications, de la correspondance, etc. Les publications seront confiées à un éditeur responsable. Tous les trois mois, le comité particulier rend compte de ses travaux au comité général. Pour devenir membre de la Société, il suffit de payer une coti

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sation annuelle de 10 fr. de France. Chaque membre a droit de recevoir les écrits publiés par la Société. Les fondateurs, dont la liste sera close le 16 mars 1831, forment le premier comité général, dont le renouvellement aura lieu par quart, chaque année.

La Société des amis de la paix de Genève adjugera le prix fondé par M. DE SELLON, en faveur d'un Mémoire sur les meilleurs moyens d'assurer une paix générale et permanente.

Le programme de ce concours a été publié le 25 novem

bre 1830.

ITALIE.

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Collection des classiques latins. - On réimprime en Italie la belle collection des classiques de M. Lemaire. C'est la maison Passigli, Borghi et compagnie, de Florence, qui s'est chargée de cette publication. Le premier ouvrage de cette édition, qui s'imprime sous le format in-12, est le Salluste revu par M. Burnouf. Nous ne reviendrons pas, à cette occasion, sur la question déjà plusieurs fois traitée par nous de la contrefaçon de nation à nation. Toutefois, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer combien il est douloureux pour nous de voir un libraire étranger fonder une spéculation lucrative sur un ouvrage qui nous a coûté des sommes énormes, et auquel on a prodigué les fonds que le budget laisse à la disposition du ministre de l'intérieur pour l'encouragement des lettres. Certes, une nouvelle édition des classiques était la dernière entreprise qu'on dût encourager. Et, d'ailleurs, ceci est un exemple entre mille des résultats de cette manie de notre gouvernement de favoriser arbitrairement des choses que le public ne goûte point. Si l'édition des classiques eût été nécessaire, un libraire l'aurait faite les capitaux ne manquent pas. Bien loin d'être une entreprise ruineuse, elle aurait pu devenir l'occasion de bénéfices considérables; et il est à présumer que le spéculateur, livré à ses propres forces, aurait pris des précautions pour empêcher la contrefaçon italienne.

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Médaille d'honneur décernée à M. NICCOLINI. Ce n'est guères qu'aux hommes utiles que nous décernons des médailles et des couronnes en Italie, on les accorde au génie poétique. Le tems n'est pas loin où ces récompenses seront là, comme chez nous, le prix de travaux plus sérieux, de talens plus soli

T. XLIX. MARS 1831.

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