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étant à un mètre au-dessus du sol intérieur. Ces soupiraux étaient à la vérité insuffisants pour donner le jour à l'intérieur de l'édifice; et il paraît qu'ils avaient uniquement été menagés pour favoriser la circulation de l'air. Quand on considère d'ailleurs l'épaisseur des murs, on peut conjecturer avec quelque raison que ce sont les restes d'une crypte en partie élevée au-dessus du sol.

Il est à regretter que ce monument présente si peu de restes de ses formes architecturales, et que par là il devienne fort difficile d'en déterminer à peu près l'époque. Heureusement qu'une partie du pavement a été conservée devant l'autel à l'endroit marqué D.- Ce pavement est formé de petites pierres cuites, plombées ou vernissées, jaunes et vertes, de formes triangulaires et carrées, et ayant à peu près quinze millimètres d'épaisseur. Ce ne sont pas de ces carreaux faïencés dont les Maures ornaient au Xe siècle les édifices de Cordoue, et dont l'usage se répandit en France au XIIIe siècle. Ce sont simplement de ces compartiments en terre cuite vernissée sans aucune peinture d'ornements, dont on fait remonter l'usage au commencement de la période ogivale (XIIIe siècle).

A l'extérieur du mur au sud de l'édifice, on trouva encore une pierre sépulchrale en pierre de Tournay, taillée en forme de cercueil et ornée en plate sculpture de feuilles d'eau ou d'une espèce de feuilles grasses, dont on ne retrouve le type dans aucun ornement de la période ogivale. Ce qui nous a paru le plus remarquable dans ce monument du moyen âge, c'est que l'arête un peu aplatie est ornée d'un véritable sceptre, surmonté d'un globe portant la croix grecque. La pierre n'a donc pas couvert la tombe de l'un ou de l'autre prélat du monastère. En effet on ne saurait y voir une crosse on autre attribut abbatial; la verge n'a qu'un demi-mètre de longueur, et le reste de la bande est rempli dans toute sa longueur par une branche ondoyée et garnie de petites feuilles de la forme de celles qui ornent les quatre faces aplaties obliquement.

Cette pierre avait été évidemment remuée de son emplacement primitif. Elle a été trouvée jetée en terre au hasard et brisée au

milieu dans sa largeur. Elle avait été apparemment ôtée de la partie détruite du pavement de la crypte. Quoiqu'il en soit, elle avait anciennement couvert la sépulture d'un personnage illustre; et, d'après la remarque que nous venons de faire, ce personnage n'appartenait pas aux dignitaires ecclésiastiques. C'est ce qu'on peut en déduire, du moins, si l'on a voulu représenter par le sceptre l'emblême de sa dignité.

Mais le seul souverain du pays qui soit mort à Anvers, est Godefroid le Bossu, qui fut assassiné en notre ville en 1076 d'après quelques chroniqueurs; d'autres placent cet évènement à Maestricht, à Utrecht et dans d'autres villes encore; et l'on prétend d'ailleurs que son corps fut transporté à Verdun et déposé dans le tombeau de son père.

On trouve bien encore 1, que l'un des cimetières de l'abbaye fut souillé en 1280 par un meurtre affreux, et que, par suite de ce crime, il fallut purifier le terrain; mais la victime n'est pas nommée dans le document qui nous a conservé le souvenir de cet événement. Les données nous manquent donc pour déterminer avec quelque probabilité le personnage au tombeau duquel notre pierre tumulaire peut se rapporter, ainsi que pour baser une opinion plus ou moins plausible sur la signification du sceptre sculpté sur l'arète aplatie de la pierre.

1 Voyez Geschiedenis van Antwerpen, door F. H. Mertens en K. L. Torfs. Tome III, pag. 20.

DOCUMENTS

pour servir à l'histoire de la

BIBLIOGRAPHIE MÉDICALE BELGE

AVANT LE XIX SIÈCLE;

PAR

M. C. BROECKX,

Bibliothécaire Archiviste de l'Académie d'Archéologie de Belgique.

Il y a déjà quelques années 1 que nous publiâmes la première bibliographie médicale belge avant le XIXe siècle. Nous ne nous étions pas dissimulé toute l'imperfection de ce travail. Convaincu que de pareils catalogues ne sont jamais complets dans une première édition, nous avons consacré nos loisirs à combler les lacunes et à redresser les erreurs qui s'y étaient glissées. Toutefois nous ne nous flattons pas que ce catalogue joint au premier renfermera tous les écrits des médecins belges. Par ce motif nous le présentons simplement comme le premier supplément, certain que nous sommes que nos recherches ultérieures et celles de nos

↑ Essai sur l'histoire de la médecine belge avant le XIX siècle. Ouvrage couronné et publié par la Société de médecine de Gand. Gand, 1837 in-8°.

collègues nous fourniront, dans quelques années, l'occasion d'en publier un second.

Si la bibliographie médicale semble jouir d'une trop haute faveur chez les Allemands, nous sommes fort éloigné de croire qu'elle mérite le profond discrédit qui l'environne dans notre pays. Cette prévention ne saurait exister toujours. La Belgique, admise récemment dans la grande famille des nations, a intérêt à faire connaître au monde les nombreux titres qu'elle peut faire valoir pour légitimer, en quelque sorte, cette admission. La bibliographie médicale belge est l'inventaire de quelques-uns de ces titres.

Bien que nous n'ayons pas la prétention de croire que nous contribuons aux progrès de l'art de guérir en publiant ce travail, nous sommes persuadé toutefois que nous rendons un service à la médecine nationale, en faisant connaître les ouvrages par lesquels plusieurs de nos ancêtres ont bien mérité de la science et de la patrie. Nous nous flattons que, en réunissant en un seul faisceau les titres de tous les livres publiés par des médecins belges, nous serons utile à nos compatriotes qui voudront écrire un jour l'histoire de l'art de guérir en Belgique. Nous nous flattons aussi que par notre publication nous contribuons à propager l'amour de la nationalité qui est si rare encore parmi nos confrères de la Wallonie.

Dans le présent travail nous avons fait connaître tous les écrits de nos médecins, bien qu'ils n'eussent souvent aucun rapport avec l'art de guérir. Nous en avons agi ainsi pour faire connaître nos médecins sous tous les rapports.

Nous avons suivi l'ordre alphabétique; notre première bibliographie, écrite de cette manière, nous en faisait, en quelque sorte, une obligation.

Nous n'aurons pas fait un travail inutile, si les lacunes, que nos confrères y trouveront, peuvent engager quelque savant bibliographe à publier un traité complet sur cette matière. Nos vœux seront dépassés si cet inventaire bibliographique, joint à celui que nous publiâmes en 1837, détermine d'autres érudits d'un

ordre supérieur, à élever un monument à l'histoire de la médecine de notre patrie.

A.

Advertissement, trauwe waerschuwinghe ende instructie, welcke Burghmeesters, Schepenen ende Raedt der stede van Prugghe, by rade ende advise van medecyns, doen, ende geven aen alle poorteren ende inwoonderen der selver stede sonderlinghe aen alle jonghe aenkomende pestmeesters; hoe sy hun in het cureeren van de teghenwoordelyck regneerende pestilentsche Cortse, mitsgaders eenige voorneemste symptomen, ofte toevallen derselver, als daer zyn de Botse ende de Cole, voortaen sullen hebben te regieren en te gedraghen. Brugghe, Pieter Soetaert, 1604, in 8°. — Ibidem by Nicolaes Breygel, 1632, in 8°, sans chiffres, de 26 pages. J. J. AERTS, de Puers:

-

De erysipelate. Lov. 1782, in 4o, ibid. 1795, in 8o de 4 pp.

ALGEMEENE raedgevingen aen de borgeren van de stad en lande van Aelst, tot den rooden loop. Aelst, 1794, in 12o. Il est probable que Vandorpe en fut l'auteur.

F. E. ALLART, de Namur :

De delirio in genere. Lov. 1782, in 4o de 12 pp., ibid. 1795, in 8° de 19 pp.

ANALYSIS LITTERARIA quæstionis agitatæ inter authorem anonimum et Exp. D. A. L. Sassenum authorem descriptionis anatomicæ. Item curiosæ aliquot et utiles notæ ad laudati authoris animadversiones in pharmacopœam Bruxellensem. Athenis, typis Marci Philomatis, sub signo themidis. 1712 in 8° de 86 pp.

L'auteur anonyme fait une critique acerbe de deux écrits du professeur Sassenus.

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