Page images
PDF
EPUB

MAIN LIB.-AGRI

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

RAPPORT

Sur les Travaux de la Société, pendant
l'An XIII;

Lu à la Séance publique, le 26 Brumaire an XIV.
Par M. SILVESTRE, Secrétaire.

Six mois sont à peine écoulés depuis que, dans cette enceinte, nous avons exposé publiquement le résumé des travaux de la Société d'Agriculture, et nous avons, suivant l'usage, jeté un coup-d'œil sur les progrès de l'art agricole en général, et sur les bienfaits qu'un Gouvernement réparateur s'empresse de répandre pour assurer sa prospérité.

On pourroit penser qu'aujourd'hui nous aurions peu de résultats à tirer d'un semblable examen que peut sur l'Agriculture un tel

M775437

[ocr errors]

espace de temps, même bien employé? Que

peut-il sur un art dont les résultats sont si longs à obtenir, dans l'exercice duquel il faut ordinairement l'attente d'une année toute entière pour lever le doute le plus léger, et pour lequel l'expérience de dix années n'a souvent jeté qu'une lumière incomplète ? Ce désavantage, dans l'exercice de l'art agricole, comparé à celui des autres arts, et qui tient à l'espèce de matériaux qu'on emploie, à l'obligation continuelle d'attendre des décisions que la Nature n'accorde jamais qu'à de longs intervalles, se retrouve dans la partie administrative comme dans la partie expérimentale de l'art; on ne peut, à la fin d'une année, que présenter le succès des travaux entrepris les années précédentes, ou faire connoître les mesures adoptées, et qui présentent, pour l'avenir, des espérances bien fondées; mais il est telles de ces mesures dont le succès n'est pas incertain, et ce sont celles dont nous aimons à vous entretenir.

Et quelle mesure, par exemple, peut faire concevoir de plus justes espérances, que la publication de l'ordre formel que l'Empereur a donné, cette année, et dans lequel il a exprimé que son intention étoit d'accorder des

encouragemens réels à l'Agriculture? Qu'il vouloit, à cet effet, connoître l'état exact de l'économie rurale dans les divers Départemens, et faire porter principalement les encouragemens sur les propriétaires qui se livrent à l'exploitation de leurs terres, et se distinguent, soit par une culture mieux entendue et mieux raisonnée, soit par une éducation mieux soignée des bestiaux et par l'amélioration des espèces. Suivant les cas, il sera distribué, chaque année, à ceux qui le mériteront, soit la décoration de la Légion d'honneur, soit une médaille, soit une lettre d'encouragement au nom de l'Empereur lui-même; des animaux domestiques de race supérieure, et des primes pour les plus beaux chevaux seront également distribués.

L'exécution de ces mesures régénératrices est déjà commencée, et la circulaire écrite à ce sujet par S. E. le Ministre de l'Intérieur, les tableaux envoyés par lui pour former un systême complet d'informations rurales, vont, d'un côté, exciter la plus vive émulation, de l'autre, procurer le complément des documens sur l'état actuel de notre agriculture dans tous les Départemens, faire connoître les améliorations qu'il est le plus facile et le plus im

portant de provoquer, et celles qui auront été obtenues chaque année.

Mais le Gouvernement ne s'est pas borné à de si brillantes promesses, et des encouragemens décernés attestent déjà ses bienfaits. Des gratifications ou des médailles ont été accordées cette année à des agriculteurs dont les travaux avoient été éminemment utiles, des fonds ont été mis à la disposition de quelques Sociétés d'Agriculture; celle de Paris notamment se plaît à témoigner sa juste reconnoissance envers M. de Champagny, Ministre de l'Intérieur, pour la précieuse marque de confiance qu'il lui a donnée à cet égard. D'autres fonds ont été destinés à la formation de pépinières départementales; des graines d'arbres forestiers, envoyées de l'Amérique septentrionale, ont été distribuées à des propriétaires et à des pépiniéristes qui enrichissent le sol de la France de cette précieuse importation; des buffles ont été placés dans des lieux où le sol, peu favorable à l'élève des bœufs, faisoit désirer l'introduction de ces animaux d'un entretien si facile. Des mesures ont été prises pour que les artistes vétérinaires, formés aux frais du Gouvernement, résidassent dans leurs Départemens, et y por

« PreviousContinue »